Quand on a apprécié un premier roman on attend le suivant avec intérêt. Voilà pourquoi j'étais très intéressée de découvrir L’École des Mamans heureuses de Sophie Horvath, dont la sortie était annoncée pour le 4 mars et qui m'avait été adressé en avant-première en me demandant de garder l'embargo jusqu'à la date requise.
Autant vous dire que, malgré mon désir de le lire, ce roman est arrivé à un moment qui ne fut pas très propice à la légèreté. Même si le propos est sérieux et loin d'être superficiel, l'actualité prenait une place considérable dans mes préoccupations, d'autant que je devais moi-même combattre le virus qui s'était invité dans ma vie.
J'ai cependant proposé à l'auteure de participer à une émission de radio dès que j'ai pu les reprendre (à distance) mais elle aussi devait probablement se débattre avec un quotidien très prenant. Elle n'a pas pu faire l'interview.
Le sujet de son roman est pourtant furieusement d'actualité car il s'agit d'aborder le quotidien de mamans exténuées (et de papas aussi), à ceci près de différent que les personnages sont tout de même plus libres que les parents confinés et qu'ils peuvent précisément s'octroyer un espace vital rien que pour eux.
Ça ira mieux demain ... la chanson de Biglo et Oli est citée en exergue et j’ai envie de crier oui!!!!!!. A croire que Sophie avait pressenti la catastrophe.
Ce n’est pas de chance pour elle que son second ouvrage (pile un an après Le Quartier des petits secrets) pointe le bout de ses pages juste avant le confinement mais elle a pris les choses avec philosophie. J’applaudis ce comportement.
Ce roman conserve toutes ses qualités en sortie de crise. Il vous permettra de relativiser vos soucis de parents. Il vous fera aussi sourire, et ce sera bien appréciable ... après.
C’est le pédiatre de son fils qui oriente Garance vers "quelqu’un qui pourrait l’aider". Ce sera Rosa, qui officie dans un local associatif situé dans un gymnase, dans un cadre un peu incongru mais qu'elle sait rendre sympathique. Rosa aime le thé et a une vraie passion pour la couleur, toutes les couleurs. Elle choisit celles de ses tenues en fonction de ses humeurs et se sent parfois d’humeur multicolore (page 133). Elle a fondé l’EMH, l’Ecole des Mamans Heureuses, dont les piliers sont respect, écoute et bienveillance. On est loin de l'école ménagère du film La Bonne Épouse.
Garance va y faire la connaissance de Leila, Corinne et Catherine qui ont en commun d’avoir engendré des enfants monstres et d'être au bout du rouleau. Chaque séance s'articule autour d'une activité et d'une discussion avec la seule injonction d’exprimer son ressenti. Quelques exercices fédérateurs peuvent aussi être proposés comme dire à chacun quelque chose de gentil, ce qui n’est pas aussi simple qu’il y parait. Car on a tous tendance à garder plus longtemps et plus fort le goût des humiliations mal digérées que celui des petits bonheurs (page 90).
Ce n'est pas à l'EMH qu'on posera la question alors comment ça va ? que l'on a tort de lancer à une maman débordée. Le conseil est important car on se dit parfois que ceux qui ont eu des enfants (il y a longtemps) ont la mémoire courte, à moins qu’ils soient devenus sadiques.
Sophie Horvath connait bien les relations humaines. Elle l'a démontré dans son premier roman et elle confirme avec celui-ci. Elle ose mettre en mots la terreur de la responsabilité d’être parent, à laquelle s'ajoute la peur du jugement. On se rappelle du succès de la série télévisée Fais pas ci, fais pas ça. Aucun doute : les parents ont un vrai besoin de réassurance. Car être maman est une expérience extraordinaire ... ment difficile (page 93. C'est un peu tabou de l’affirmer, et pourtant c'est si vrai....
Le phénomène touche tout le monde, à tout âge. L'EMH accueille des jeunes (Leila), des trentenaires (Garance), des quarantenaires (Catherine, Aurélien), et même plus (Corinne). une majorité de femmes mais aussi un homme, dont la présence insolite est pourtant légitime (page 68). Les personnages sont très contemporains, victimes par exemple d'une insuffisance de préparation à la venue d'un enfant (Loila), de la perfection (Catherine). Comme l'affirme Rosa, il y a autant de façons d’élever ses enfants que de parents, chacun fait comme il veut et surtout comme il PEUT (page 173).
La difficulté ne date pas d'hier mais peut-être que des moyens nouveaux sont à la disposition des parents dans le besoin. On remarque en tout cas que les réseaux sociaux s'invitent dans le roman, dans ce qu'ils ont de positif en terme de communication (la plus jeune créé un groupe Whatsapp ... naturellement) comme d'addiction (la même s'accroche à ses likes sur Instagram comme un enfant à son doudou, pour se rassurer). Les caractères des personnages sont le fruit de fines observations. On peut être moderne et rêver de voir la mer. Etre solide et fleur bleue concomitamment.
On peut aussi écrire et aimer lire, ce que Sophie incarne sur son blog C’est quoi ce Bazar ?, dans lequel elle célèbre ses choix littéraires en ponctuant ses chroniques de photos magnifiques.
Ce roman n'est pas donneur de leçons. Lisez-le d'abord pour vous distraire et puis prenez-y ce qu'il a de sérieux malgré tout. Offrez-le aux parents de tous âges ... proposez leur un peu de votre temps, et surtout faites leur confiance.
L'École des mamans heureuses de Sophie Horvath, éditions Flammarion, en librairie depuis le 4 mars 2020
Le phénomène touche tout le monde, à tout âge. L'EMH accueille des jeunes (Leila), des trentenaires (Garance), des quarantenaires (Catherine, Aurélien), et même plus (Corinne). une majorité de femmes mais aussi un homme, dont la présence insolite est pourtant légitime (page 68). Les personnages sont très contemporains, victimes par exemple d'une insuffisance de préparation à la venue d'un enfant (Loila), de la perfection (Catherine). Comme l'affirme Rosa, il y a autant de façons d’élever ses enfants que de parents, chacun fait comme il veut et surtout comme il PEUT (page 173).
La difficulté ne date pas d'hier mais peut-être que des moyens nouveaux sont à la disposition des parents dans le besoin. On remarque en tout cas que les réseaux sociaux s'invitent dans le roman, dans ce qu'ils ont de positif en terme de communication (la plus jeune créé un groupe Whatsapp ... naturellement) comme d'addiction (la même s'accroche à ses likes sur Instagram comme un enfant à son doudou, pour se rassurer). Les caractères des personnages sont le fruit de fines observations. On peut être moderne et rêver de voir la mer. Etre solide et fleur bleue concomitamment.
On peut aussi écrire et aimer lire, ce que Sophie incarne sur son blog C’est quoi ce Bazar ?, dans lequel elle célèbre ses choix littéraires en ponctuant ses chroniques de photos magnifiques.
Ce roman n'est pas donneur de leçons. Lisez-le d'abord pour vous distraire et puis prenez-y ce qu'il a de sérieux malgré tout. Offrez-le aux parents de tous âges ... proposez leur un peu de votre temps, et surtout faites leur confiance.
L'École des mamans heureuses de Sophie Horvath, éditions Flammarion, en librairie depuis le 4 mars 2020
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