La couverture est ultra sombre, presque sinistre. De fait, les premiers chapitres du Crépuscule des éléphants sont lourds à supporter. Et puis l’intrigue policière se dessine, donnant envie au lecteur de poursuivre en se prenant au jeu de la vérité et en oubliant momentanément l’horreur du début et qui, on le sait, est malheureusement très plausible.
J'ai lu tout récemment un autre roman sur le même sujet La révérence de l’éléphant. Les questions de survie animalière sont plus que jamais d’actualité.
Une des croyances voudrait, et pour une fois elle ne porte pas tort aux éléphants, que si leur trompe se dresse en l'air alors il sera gage de bonne fortune et c'est la raison principale pour laquelle les statuettes sont majoritairement dans cette posture. Rien d'étonnant alors à ce que le pachyderme parcheminé de la couverture adopte une position différente.
Guillaume Ramezi défend cette espèce qui est gravement massacrée mais il aurait pu choisir le pangolin, lui aussi persécuté (p. 108). Cependant, vous comprendrez qu'il n'a pas la cote depuis qu'il est accusé d'avoir propagé le Covid à l'homme, même si, de toute évidence, ce n'est pas lui le responsable. Le trafic des animaux sauvages qui est dénoncé dans le roman n'est pas nouveau. Il a des ramifications sur plusieurs continents. C'est le trafic le plus juteux après celui des armes et de la drogue.
L'auteur a bâti une intrigue avec des personnages aux intérêts complexes. Ils ont leur part d’ombre comme le souligne habilement la citation de Malraux : La vérité d’un homme, c’est d’abord ce qu’il cache (p.110). On en comprendra la profondeur à la toute fin de l’histoire.
Les fidèles lecteurs de l'auteur auront malgré tout un a priori favorable à l'égard de deux d'entre eux, Camille qui était l'enquêtrice de L'important n'est pas la chute. Et Mathias, le héros de Derniers jours à Alep. Les trois romans peuvent tout à fait être lus séparément, et c'est heureux puisque les premiers sont en rupture. On peut néanmoins s'interroger sur cette récurrence. Elle pourrait bien perdurer dans l’œuvre de cet auteur. Et on espère que les éditions IFS republieront les premiers (French Pulp étant en cessation d'activité).
J'ai lu tout récemment un autre roman sur le même sujet La révérence de l’éléphant. Les questions de survie animalière sont plus que jamais d’actualité.
Une des croyances voudrait, et pour une fois elle ne porte pas tort aux éléphants, que si leur trompe se dresse en l'air alors il sera gage de bonne fortune et c'est la raison principale pour laquelle les statuettes sont majoritairement dans cette posture. Rien d'étonnant alors à ce que le pachyderme parcheminé de la couverture adopte une position différente.
Guillaume Ramezi défend cette espèce qui est gravement massacrée mais il aurait pu choisir le pangolin, lui aussi persécuté (p. 108). Cependant, vous comprendrez qu'il n'a pas la cote depuis qu'il est accusé d'avoir propagé le Covid à l'homme, même si, de toute évidence, ce n'est pas lui le responsable. Le trafic des animaux sauvages qui est dénoncé dans le roman n'est pas nouveau. Il a des ramifications sur plusieurs continents. C'est le trafic le plus juteux après celui des armes et de la drogue.
L'auteur a bâti une intrigue avec des personnages aux intérêts complexes. Ils ont leur part d’ombre comme le souligne habilement la citation de Malraux : La vérité d’un homme, c’est d’abord ce qu’il cache (p.110). On en comprendra la profondeur à la toute fin de l’histoire.
Les fidèles lecteurs de l'auteur auront malgré tout un a priori favorable à l'égard de deux d'entre eux, Camille qui était l'enquêtrice de L'important n'est pas la chute. Et Mathias, le héros de Derniers jours à Alep. Les trois romans peuvent tout à fait être lus séparément, et c'est heureux puisque les premiers sont en rupture. On peut néanmoins s'interroger sur cette récurrence. Elle pourrait bien perdurer dans l’œuvre de cet auteur. Et on espère que les éditions IFS republieront les premiers (French Pulp étant en cessation d'activité).
Guillaume Ramezi a visité de nombreuses réserves animalières pour traiter cette thématique qui lui tient à coeur depuis longtemps. Voilà sans doute pourquoi les détails zoologiques sont si multiples. Il rend hommage aux ONG qui restent un maillon essentiel en terme de protection même si certains gouvernements commencent à comprendre leur intérêt économique à préserver leur faune. Ce n'est pas demain la veille que le tourisme écologique pourra supplanter les safaris de chasse en terme de revenus.
Le crépuscule des éléphants se déroule au Gabon, où Guillaume n'a jamais mis les pieds mais d'une part y vivent encore beaucoup d'éléphants, on y est francophone, et il est de notoriété publique que c'est un des pays les plus corrompus au monde. Je suis étonnée que l’auteur n'ait pas eu peur de dénoncer de tels trafics. Surtout qu’il s’appuie sur des faits réels, qu’il énumère. Par contre, et il faut le prendre avec humour, il reconnait un point positif, le meilleur café au monde serait gabonais (p. 123).
L’affaire se déroule dans plusieurs pays en parallèle. On se croirait dans une enquête pour l’émission télévisée Envoyé spécial étant donné le sujet. Les ramifications sont complexes et la résolution est étonnante. Le roman est cependant réellement un roman policier, mais il est extrêmement sombre parce qu’on est tous concernés par la proximité de l’éventualité de la disparition totale des éléphants. Beaucoup de moments sont très anxiogènes. jJ vous garantis l'adrénaline et l'hémoglobine.
J'ignorais l'emploi de leur ivoire telle qu'elle est dénoncée à la fin du roman. Il y a 2 à 4% des éléphants qui naissent sans défense, et cette proportion serait de 30% aujourd’hui, comme si l’espèce s’adaptait pour survivre. Cela suffira-t-il à éviter leur extinction ?
A chacun de nous de militer à son niveau. Sachez qu'un programme d'adoption virtuelle des éléphants avec WWF est favorisé par cette lecture.
Le crépuscule des éléphants de Guillaume Ramezi, chez Phenix Noir, en librairie depuis le 21 Avril 2021
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