Voici un livre qui me semblait être la bible indispensable pour l’amatrice de jardins que je suis. Hélas, pour être parfaite, il manque deux choses à
Mes jardins de Paris : une carte situant chacun des jardins en question et un récapitulatif par arrondissement. La liste de la table des matières n'est de ce fait absolument pas utilisable pour programmer une visite. Ce livre est davantage un petit roman qu’un guide.
Evidemment on aurait aimé des photos mais le coût de l'édition aurait été prohibitif, on le comprend.
Il faut le lire de la première à la dernière page, ce qui prend un certain temps, et noter les lieux qui nous intéresse, s’en faire une liste pour ensuite songer à nous y rendre à la faveur d’un déplacement à proximité lors d’une prochaine visite dans la capitale.
Et comme les restrictions de couvre-feu s’éloignent et que l’été arrive nous allons pouvoir profiter davantage de ces lieux magiques car ils nous ressourcent avec la nature. Il faudra veiller tout de même à vérifier les horaires d’ouvertures et les conditions d’accès des jardins avant de vous y rendre.
Il n’empêche que je l’ai lu ce livre avec énormément d’intérêt. J’ai trouvé la classification des jardins originale et plutôt tentante comme approche même si, spontanément, je m‘attendais à une répartition botanique, du type grand/petit/intime/secret/exotique/fleuri/potager/à la française/à l‘anglaise … Les thèmes choisis par Alain Baraton sont inhabituels et nous amène à considérer les choses sous un autre angle.
Le texte consacré à chacun ne s’attarde pas souvent sur les plantations, ce qui est dommage, car c’est pour moi l’intérêt particulier de ces endroits. Je ne traverserai pas le Square Renoir en pensant au peintre, dont je sais qu’il n’y mit jamais les pieds, mais pour y trouver un arbre ou une fleur particulière, peut-être en rapport avec une de ses œuvres. Il aurait d’ailleurs été intéressant que l’auteur nous donne les clés de nomination des jardins de Paris. Si l’idée est simplement de rendre un hommage ou si l’intention de la municipalité est d’aller plus loin, mais je suis sans doute trop idéaliste.
Bref, pour mieux apprécier la justesse des propos, je me suis focalisée sur les jardins que je connais déjà afin de confronter mon propre avis à celui de l'auteur. J'ai trouvé le texte du Jardin de la Fondation Cartier (p. 86) remarquable de précision. Il rappelle son illustre occupant, René de Chateaubriand, et ses compétences en botanique. Allez voir le Parc de son ancienne demeure à Chatenay-Malabry pour en être convaincu !
Par contre, la page 89 consacrée au Jardin de la Pagode n'est pas à jour puisque je me souviens de la controverse suite à l'abattage, le 11 mai 2020, de ses arbres centenaires. Le ginkgo, le marronnier, le hêtre pleureur ainsi que tous les hauts arbres qui surplombaient l'insolite pavillon, ont été rasés pour permettre la construction de deux salles en sous-sol. On promet en contrepartie un nouveau "jardin japonais".
Les connaissances de l'auteur lui permettent de situer les contextes historiques des créations des jardins qu'il a retenus. Je n'ai pas été surprise qu'il parle de l'action de
Jean-Charles Alphand (p. 200) mandaté par le baron Haussmann pour végétaliser Paris et dont Anthony van den Bossche m'avait appris l'existence dans son livre
Grand Platinum.
Quel étonnement de lire que le plus vieil arbre du
Jardin des plantes est un robinier faux-acacia de 1636, que l'on doit à Vespasien Robin, qui a d'ailleurs donné son nom à l'espèce.
Je me souvenais du Jardin des Rosiers - Joseph Migneret dont j'avais remarqué l'abondance de cénaothes, d'orangers du Mexique et la présence d'un curieux figuier rampant. Par contre j'ignorais que les graminées décoratives, les Stipa tenuifolia, qu'on appelle aussi cheveux d'ange, avaient été semées en mémoire à la jeunesse des victimes de la seconde Guerre mondiale.
La description du Square Jehan Rictus, 14 place des Abbesses (p. 316) est fidèle. Vous remarquerez sur la photo ces carreaux de lave émaillée des "je t'aime" en 250 langues différentes qui font sa spécificité. Par contre, je n'ai rien trouvé sur le Jardin sauvage Saint-Vincent. L'auteur s'est peut-être comme moi heurté à porte close.
Ce fut une grande satisfaction de constater que beaucoup de jardins consacrent maintenant une partie de leur surface à un espace de culture partagée, sans doute par les habitants du quartier. C'est le cas dans le Square Giacometti, au 36 rue Didot. J'ai compris aussi que je connaissais imparfaitement ce 14 ème arrondissement où j'avais vécu, mais peut-être qu'il a connu des évolutions depuis mon déménagement qui remonte à quelques années. Ainsi je me promets d'aller voir à quoi ressemblent le Square de l'Aspirant Dunand, 20 rue Saillard, et le Jardin du Père Plumier, 112 rue de Vercingétorix,
J'en sais plus sur le sujet en refermant le livre. Par exemple qu'il existe un Square Alice Saunier-Saité, un autre baptisé Danielle Mitterrand. Pas plus que le Square Sarah Bernhardt et le Square Alain Bashung dont il parait que l'ambiance est forestière (p. 21). J'irai y faire un tour quand je passerai à proximité. D'ailleurs, après l'avoir refeuilleté, j'ai relevé toutes les adresses et les ai classées par arrondissement. Je vais garder cette liste dans mon sac pour me guider. Et consulter régulièrement ce "petit" livre passionnant.
Mes jardins de Paris d’Alain Baraton, Mon Poche 2021
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