(mis à jour Novembre 2022)
Millésimes Alsace est un salon professionnel qui aurait dû se tenir en présentiel. L’édition 2021 aurait été purement supprimée si les organisateurs n’avaient pas mis en œuvre une logistique impressionnante pour permettre de vivre l’événement en digital et à distance.
Une fois l’inscription validée, on recevait un lien permettant de visiter les fiches de chacun des domaines ayant adhéré au programme. On était invité à en choisir 4 (ou 8), ce qui n’était pas aisé parce que soit on partait sur ceux qu’on connaît déjà, par fidélité, soit on tablait sur le hasard. Il était fastidieux de parcourir toutes les pages, et de suivre tous les liens, pour ensuite seulement établir sa liste.
Personnellement, j’aurais aimé disposer d’une carte de situation des vignobles de manière à repérer assez vite des terroirs différents. A la réflexion c’est sans doute une illusion puisque quelques kilomètres de distance suffisent pour changer radicalement de terroir. C’est une des spécificités alsaciennes et elle est unique au monde.
J’aurais aussi apprécié un index répertoriant ceux qui travaillent en bio (pour ne pas devoir les chercher au petit bonheur). J’étais sensible à d’autres critères comme l‘ancienneté du domaine (ou sa jeunesse), la présence de vigneronnes … De grandes maisons comme de plus modestes, indépendantes. Autant de pistes d’amélioration que je suggère pour une prochaine édition.
Une fois les 4 demandes de coffret enregistrées, il suffisait de patienter jusqu’à la réception des échantillons qui arrivèrent dans des boites conçues spécialement (voir première photo). Quatre minuscules flacons de 3 cl pour chaque domaine, que nous devions conserver au réfrigérateur pour les blancs, à température ambiante pour les rouges. Vingt au total puisque un domaine « surprise » était ajouté, ce qui finit par être conséquent même avec la formule « 4 domaines », a fortiori avec 8.
Quelques jours plus tard, on pouvait prendre rendez-vous pour une conversation -entre le 7 et le 9 juin 2021- avec le viticulteur, en face à face numérique, pendant lequel nous étions censés procéder à la dégustation, … sous les yeux de notre interlocuteur.
Le montage était un peu complexe mais l’idée était excellente. Il y eu divers soucis de prises de rendez-vous avec certains. Ensuite de connexion le jour J car l'ergonomie du site n'était pas totalement intuitive (et il est probable que selon le navigateur employé, les pages ne s’affichaient pas exactement à l’identique sur tous les ordinateurs).
Je n’ai jamais trouvé où cliquer pour lancer la première vidéo. Je me suis décidée à appeler le domaine. Le viticulteur n’était pas libre, n’ayant pas terminé la conversation avec la précédente personne. Tout s'est décalé et je n'ai pas pu suivre car j’avais pris d’autres engagements, certes avec un quart d’heure de marge mais je me suis rendue compte que cela ne suffisait pas. J’ai finalement fait trois entretiens au téléphone, et sans vidéo.
Un problème particulier s’est posé avec un domaine dont les Riesling avaient fermenté au cours de leur envoi. La dégustation fut impossible (alors que cette fois la vidéo fonctionnait). J’ai reçu depuis les bouteilles correspondantes et j’en parlerai ultérieurement.
Enfin le cinquième avait décliné toutes mes tentatives de rendez-vous, sans que ce soit intentionnel mais consécutif à une difficulté technique. Nous avons mené une réunion, très longue, avec vidéo (mais unilatérale puisque mes interlocuteurs n’ont jamais pu avoir mon image).
Malgré ces aléas, je salue grandement cette initiative. Qui a permis sans doute à des personnes très éloignées géographiquement (et qui n’auraient pas fait le déplacement même si les conditions sanitaires l’avaient permis) de communiquer entre elles. Ce fut sans doute précieux pour ceux qui travaillent à l'exportation. Et cela a permis de garder le contact avec les cavistes.
Le fait de mener ces entretiens dans une certaine intimité, en étant préservé des bruits qui résonnent toujours dans un salon professionnel, était propice à une meilleure écoute. On pouvait répartir les conversations sur trois jours (voire même plus en fait), ce qui permettait d’échelonner les dégustations. Car si j’ai qualifié les flacons de "minuscules" le volume total aurait tout de même été conséquent en l’espace de quelques heures. Et cet aspect n’est pas négligeable malgré l’emploi habituel de crachoir.
Un aspect manquait bien entendu, et non des moindres, celui de la bouteille et de l’étiquette qui, soit traditionnelle, soit moderne, joue très certainement un rôle non négligeable dans le déclenchement d’achat. Tous les flacons étaient rigoureusement identiques, si bien que nous étions quasiment dans une dégustation à l’aveugle, avec juste l’influence (non anodine il faut l’avouer) du nom.
Libre à nous de consulter les notices sur Internet, avant ou après, sur le site du CIVA ou sur celui du producteur.
Les viticulteurs étaient parfaitement au fait de leurs gammes et ce fut un plaisir d’échanger avec chacun, sans être interrompu par un autre visiteur comme c'est souvent le cas dans les salons. J’ai beaucoup appris. Dans un salon classique, je serais allée spontanément vers ce que je connais le mieux et qui correspond le plus à mes goûts, à savoir le Gewurtztraminer et le Pinot noir. J’aurais occulté le Riesling dont je sais pourtant qu’il est le cépage alsacien le plus important.
L'Alsace est riche d’autres magnifiques cépages comme l'Auxerrois, le Sylvaner, et quelques autres, sans compter les assemblages dont certains domaines ont fait leur spécialité, mais on ne peut pas tout présenter alors le salon, depuis sa création, a décidé de se focaliser. En mettant l'accent sur le Riesling, qui est le cépage emblématique de l'Alsace. Désormais je commence à le connaître, et à l’apprécier.
Chacun avait aussi choisi un Pinot noir et je me suis rendue compte que ce cépage était une valeur montante parmi les propositions alsaciennes. Son travail a beaucoup évolué positivement depuis les vingt dernières années.
J’espère que l’épidémie de Covid va s’éteindre et que de nouveau les rencontres pourront se faire en face à face. Il n’empêche que ce type de salon demeure très intéressant et à reproduire, de mon point de vue, mais je n’en mesure ni les contraintes ni les coûts par rapport aux solutions habituelles.
Le salon va se répéter en 2023, sous une forme plus élargie puisque nous sommes invités à commander 5 coffrets, au choix parmi la sélection de domaines proposés. DigiTasting® ajoute 2 coffrets découverte pour nous faire découvrir des domaines auxquels nous n’aurions peut-être pas pensé.
Enfin, 1 coffret Masterclass sera joint pour assister au live le 27 février 2023 (10H ou 17H), qui sera également visionnable en replay. Soit une sélection de 8 coffrets et 32 mini-flûtes de Vins d’Alsace à déguster. Il va falloir de la rigueur pour gérer tout cela mais c'est très positif.
Sans dévoiler mes choix je peux dire que j'ai repris deux domaines précédemment retenus (j'en aurais bien pris un 3ème mais je ne l'ai pas trouvé sur la liste). J'en ai ajouté deux avec qui j'ai récemment discuté, lors des dégustations qui ont suivi la master-class Alsace Rocks et un dernier qui avait été sélectionné pour la master-class et que je souhaite davantage découvrir.
En attendant je vous invite à lire les comptes-rendus de dégustation des coffrets Haag, Muré, Dussourt, Wolfberger, chacun publié à la date du 15 juin 2021, et Bestheim le 26 octobre 2021 :
Dégustation digitale avec les Vins d’Alsace - Alsace DigiTasting® # 1 : Haag
Dégustation digitale avec les Vins d’Alsace - Alsace DigiTasting® # 2 : Muré
Dégustation digitale avec les Vins d’Alsace - Alsace DigiTasting® # 3 : Dussourt
Dégustation digitale avec les Vins d’Alsace - Alsace DigiTasting® # 4 : Wolfberger
Dégustation digitale avec les Vins d’Alsace - Alsace DigiTasting® # 5 : Bestheim
Renseignements utiles :
CIVA : Conseil Interprofessionnel des Vins d’Alsace
12 avenue de la Foire-Aux-Vins - BP 11217 - 68012 Colmar Cedex
03 89 20 16 20
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