Une nouvelle rentrée littéraire se profile alors que la précédente n’aura pas été éclusée. Parmi les livres que je m’étais promise de découvrir il y avait Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, premier roman de de Maria Larrea.
L’histoire commence en Espagne, par deux naissances et deux abandons. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon, Julian, qu’elle confie aux jésuites. Un peu plus tard, en Galice, une femme accouche d’une fille et la laisse aux sœurs d’un couvent. Elle revient la chercher dix ans après. Victoria est devenue belle comme le diable, et pourtant jamais sa mère ne l’aimera. La vie va lui rouler dessus, marche avant puis arrière (p. 159). Julian et Victoria seront le père et la mère de Maria, notre narratrice qui nous offre donc un roman parfaitement autobiographique.
Après une première partie consacrée aux enfances de ses parents et à la sienne Marie Larrea raconte la rencontre de ses parents et leur installation en France. Sa mère y sera femme de ménage et son père gardien du théâtre de la Michodière. Victoria est très silencieuse. Julian est alcoolique et violent. La narratrice commence des études de cinéma, tombe amoureuse, fonde un foyer.
Mais elle reste hantée par le mystère de ses origines. Le doute n’est plus permis lorsque qu’une cartomancienne lui annonce, après le tirage de 8 cartes que son père n’est probablement pas son père (p. 99). Elle a vingt-sept ans et va se battre pour trouver la vérité.
La seconde partie du livre est consacrée à son retour à Bilbao, la ville où elle est née. Les recherches seront fastidieuses, ponctuées de pauses. Finalement les analyses ADN et les spécialistes en généalogie semblent ne pas porter leurs fruits. La dédicace d’une écrivaine sera déterminante : We can change the story because we are the story (p. 188 ).
La jeune femme décidera alors : j’inventerai mon histoire (p. 215). De fait Maria Larrea va reconstituer le puzzle de sa mémoire familiale en dénouant un à un les fils des mensonges et pouvoir enfin devenir elle même.
Maria Larrea est la lauréate du prix du Premier roman 2022 et du prix Les Inrockuptibles du Premier roman 2022 et du Prix Roman France Télévision.
Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria Larrea, Grasset, en librairie depuis le 17 août 2022
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