Si j'ai sillonné la Crète en bus c'était pour me rendre à des rendez-vous programmés -hormis une exception pour voir de près une plante endémique, l'ébénier de Crète (Ebenus Cretica ci-contre)- je n'ai pas eu le loisir d'arrêter le véhicule et de me promener dans la campagne.
C’est une des fleurs très répandues spécialement de la région de Sitia. Ses fleurs roses composent un épi pyramidal. Il n'est ni consommable, ni buvable, ni aromatique. Mais, autrefois on ramassait ses fleurs pour garnir des coussins. Sa période de sa floraison s’étend de fin mars jusqu'à fin mai.
Malgré sa couleur rose tyrhien il ne faut pas le confondre avec le laurier-rose qui borde quasiment toutes les routes et qui est en pleine fleur de mai à août. Cet arbuste y est très développé et a même réussi à s'implanter jusque dans les ravins.
Il fut hors de question d'approcher la fleur crétoise par excellence qui est l’orchidée et que l'on peut trouver aussi bien au niveau de la mer qu’à une altitude de 2 000 m, avec une plus forte densité à mi-montagne.
Toutes les photos de paysage ont été faites à travers la vitre et peu furent exploitables. Je trouve néanmoins dommage de faire un reportage sur cette île sans montrer à quoi elle ressemble. Voilà pourquoi je me suis résolue à en publier quelques-unes malgré leur piètre qualité.
Ce sont principalement des montagnes bordées par la mer. Qu'il aurait été rafraichissant d'y mettre que le bout d'un doigt de pied ! De cela aussi nous fûmes privés mais je sais que les plus belles plages sont au sud-ouest si par bonheur j'avais l'occasion d'y revenir.
La végétation est essentiellement celle qu'on trouve dans les forêts méditerranéennes, composée de buissons et d'arbustes. Avec beaucoup de pins.
L'arbre qui domine est sans conteste l'olivier. On le repère quelle que soit la direction de notre regard. Sa culture remonte à l’époque minoenne. Les plus vieux font l'objet d'un culte. Il parait que certains sont si énormes qu'il faut être trois personnes pour en ceinturer le tronc en se donnant la main. L’olivier de Kavoussi, village à proximité d’Ierapetra, serait l’olivier le plus ancien au monde avec ses quelque 3 500 ans d’âge. Déclaré monument naturel protégé, cet arbre a donné l’idée de créer, dans une ancienne maison voisine datant du XIX ème siècle, le Musée de l’Olivier, que je signale comme détour valant certainement la peine.
Nous sommes probablement passés à proximité puisque nous sommes allés chez un revendeur d'huile et de miel basé sur la commune d'Ierapetra que nous n'avons pas eu le temps de visiter. Je n'ai aperçu que de loin les cultures sous plastique qui permettent d'avoir toute l'année les légumes nécessaires à la réalisation de la salade crétoise. Et je m'interroge sur leur éventuelle caractéristique bio car il n'est pas possible d'avoir de tels rendements par des méthodes naturelles.
Les fenêtres sont fleuries. Au sol, des jarres sont plantées de géraniums et le moindre récipient contient des crassulacées (Aeonium pourpre ci-dessous au premier plan). Le Pelargonium citronnelle (Geraniaceae) dégage un parfum sublime (rose clair ci-dessous à droite).
Autour du monastère de Toplou que nous avons eu la chance de visiter (ce qui fera l'objet d'un article spécifique) nous avons apprécié aussi le parfum de la Santoline petit cyprès aux minuscules fleurs jaunes.
J'ai noté aussi des cactus raquettes comme au Mexique (les paysages m'ont souvent fait souvent penser à ce pays) et des Carpobrotus ou doigts de sorcière qui appartiennent aussi à la flore d'Oléron.
Traverser la Crète, c'est aller à l'assaut de la montagne dont la roche affleure. C'est aussi la possibilité de découvrir des villages perchés alors que les villages de vacances s'incrustent dans les parois.
Les champs d'oliviers s'étendent à perte de vue. En pleine fleur en ce moment.
On voit aussi des chênes à gros fruits (Quercus macrocarpa - ci-dessus à gauche). Et des caroubiers (à droite) dont on exploite les fruits pour en faire des gâteaux, des pâtes (en voici une recette), toutes sortes de produits alimentaires.
Les églises sont telles qu'on se les imaginait. Mon oeil fut attiré par des oratoires, ou ex-votos, autrefois forme de boite à lettres, en forme aujourd'hui de maquettes d'église orthodoxe qu'on appelle les "afieromas".
Ces mini-chapelles oratoires sont installées là où ont eu lieu des accidents de circulation. Elles contiennent une bougie brûlant jour et nuit (si les proches s'en occupent), une petite bouteille d'eau bénite par le pope du village, des icônes, parfois la photo et un objet ayant appartenu au défunt. Il peut, si nécessaire en avoir trois côte à côte.
Il n'y a "que" 600 000 habitants et de ce fait on peut parcourir de longues distances sans voir de constructions. La nature sauvage existe bel et bien.
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Article écrit suite à une mission d’affaires regroupant des acheteurs spécialisés en produits alimentaires, grossistes et distributeurs et quelques journalistes, coorganisé par l’ambassade de Grèce en France avec la participation du Bureau économique et commercial afin de promouvoir le programme européen pour les produits AOP et AOC de Crète.
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