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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

jeudi 24 avril 2008

MACARONS A LA FRAMBOISE DANS UN FROISSEMENT DE PAPIER DE SOIE

Voici un défi de plus. Bernie me demande de retrouver ou d'imaginer la recette d'un plat cité dans un roman. J'ai dévoré tant de livres. Avec appétit. Avec gourmandise, que l'exercice devrait être vite bouclé. Mais dans quelle direction focaliser la recherche ? J'hésite entre l'exploration aveugle de mes souvenirs et le feuilletage des livres de ma bibliothèque. Je sais intuitivement que madeleine est le mot-clé. Je l'ai lu récemment, mais où ... ?

Me voici à la recherche de la petite madeleine perdue ... je prends mon temps, une tasse de thé. Mon chat me frôle. J'y suis. C'est Madame Michel, Renée pour les intimes, la concierge érudite, passionnée de Dostovievsky, comme Michèle Lesbre que j'ai rencontrée samedi dernier.

L’Elégance du hérisson (de Muriel Barberey) est autant un hommage à la philosophie qu'à la gourmandise. Mais je ne saurais trouver comment faire aussi subtil que Kakuro Ozu, nouveau propriétaire de l'immeuble, qui invite Renée à goûter le meilleur de la cuisine japonaise dans :
  • une myriade de coupelles précieuses toute une série de petits légumes qui ont l'air marinés dans un je-ne-sais-quoi qui doit être très bon (...) des carottes sucrées pour dieux gourmets (p.335)
  • des sashimis au poulpe
  • des gyozas bourrés (sic) au coriandre et à la viande parfumée
  • des zalu ramen, un plat de nouilles froides à la sauce sucrée
Sachant Muriel Barberey partie réaliser son rêve (un an au Japon), je l'imagine en train de faire provision de prunes salées (point commun avec Amélie Nothomb ...) tout en notant scrupuleusement les recettes. Il me semble plus prudent de rester en bordure d'un terrain que je maîtrise, celui des douceurs qui sont la spécialité de Manuela, la fidèle amie femme de ménage de Renée :
  • des mendiants au chocolat noir, scintillant comme des diamants ténébreux dans une aumônière de papier de soie crème, nouée d'un ruban de velours bleu (p.159)
  • des madeleines (p. 285) et des financiers
  • le "gloutof" de Manuela qui est aussi un nectar (p. 286)
  • ébouriffant une débauche de papier de soie bleu nuit, un magnifique cake alsacien revisité par l'inspiration, des tartelettes au whisky si fines qu'on craint de les briser et des tuiles aux amandes bien caramélisées sur les bords (p.295)
Ensemble elles partagent le rituel du thé qui a cette vertu extraordianaire d'introduire dans l'absurdité de nos vies une brèche d'harmonie sereine (p.94). J'aimerais me projeter dans ce personnage dont Renée dit qu'il faut l'avoir vu lui offrir comme à une reine les fruits de ses élaborations pâtissières pour saisir toute la grâce qui habite cette femme (p.29). Alors j'élabore, j'inaugure ... une fournée de macarons à la framboise que je vous présente dans un froissement de papier de soie turquoise.

Les macarons sont nés au VIII° siècle, dans les monastères vénitiens (macaron signifie pâte fine) en prenant la forme d'un nombril de moine. Ils sont arrivés en France dans les bagages de Catherine de Médecis, venue épouser le Duc d'Orléans, futur roi de France. Sa petit-fille cadette, Catherine de Vaudémont, confiera la recette à des nonnes, qu'on appellera improprement les Soeurs Macarons. C'est avec la bergamote, toujours une des spécialités de Nancy.

Les proportions :
  • poids identique de blanc d'oeuf et de poudre d'amande,
  • le double de sucre glace et la moitié de sucre semoule.
La méthode :
  • mixer finement poudre d'amande et sucre glace
  • ajouter méticuleusement les blancs montés en neige avec le sucre semoule
  • ajouter si nécessaire quelques gouttes de colorant
  • remplir une poche à douille
  • "poser" des petits tas de 3 cm de diamètre sur une tôle protégée par du papier sulfurisé
  • avoir la patience d'attendre plusieurs heures (pour que la pâte se dessèche naturellement)
  • enfourner 1o minutes th 5 (150°)
  • joindre les macarons refroidis deux par deux avec de la confiture de framboise
A mon tour de lancer le défi à d'autres, par exemple à Macaron Girl qui fait des macarons à tomber en pâmoison et que j'ai découverte un peu tard (les miens étaient déjà sur la plaque) et à Marie qui fête ses 5 ans de blog et qui m'a sans le savoir redonner le goût du tricot.

1 commentaire:

Cuisine Framboise a dit…

Je passe sur ton blog suite au billet de Bernie et parce que je sais qu'elle t'a taguée pour le Ti-jeu : La petite Madeleine.
Voici le lien le jeu est prolongé jusqu'au 2 Juillet!
http://framboisecuisine.blogspot.com/2
008/04/ti-jeu-la-petite-madeleine.html
A bientôt.

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