Première ce soir de Mal de pierres dans la petite salle du TEP qui embaume le bois et qui semble en travaux inachevés. Décor ou réalité, toujours est-il que cela s’accorde parfaitement avec le sujet de la pièce. Une petite fille devenue adulte revient dans la maison où elle a vécu avec sa grand-mère, découvre des secrets de famille et fait le lien entre le passé et le présent.
J’avais lu le livre de Milena Agus (dans la sensible traduction de Dominique Vittoz) d’une traite à sa sortie en 2005, me disant que si j’étais productrice je miserais illico dessus pour une adaptation cinématographique. J’apprenais peu de temps après que Nicole Garcia avait acquis les droits et puis plus rien .... J’étais donc heureuse de venir au théâtre entendre ce texte magnifique.
En Sardaigne, après la Seconde Guerre mondiale, une femme mariée tard et sans amour souffre du « mal de pierres ». Lorsqu’elle part de son village pour aller se soigner, elle connaît le choc merveilleux du désir et du plaisir. C’est sa petite-fille qui nous transmet, longtemps après, cette histoire secrète.
Le plaisir fut intact. Il y a eu forcément des coupures pour que la pièce tienne dans l’espace d’une heure mais c’est si bien fait qu’on ne sent pas le travail des ciseaux.
Stéphanie Rongeot incarne superbement la petite fille devenue adulte, portant l’héritage familial avec émotion, respect, parvenant à mettre à distance les démons qui ont agité l’esprit de sa grand-mère.
Le mystère de l’enfantement est intact, comme dans le livre, avec un suspens entretenu sur la filiation. Le portrait de cette aïeule nymphomane contrainte d’épouser un homme qu’elle n’aime pas (un comble), rencontrant tardivement le grand amour de sa vie est vivant et crédible.
Les souvenirs sont alimentés par des objets sortis d’une valise comme dans le film de Clint Eastwood, Sur la route de Madison, qui présente une forte analogie avec Mal de pierres.
Dans les deux cas une histoire de coup de foudre, un secret familial, un amour contrarié, le devoir qui l’emporte, des sentiments qui survivent à l’épreuve du temps, une influence de l’un sur l’autre.
La différence ici est que rien ne nous est montré, que les paroles ne sont peut-être qu’un pur fantasme, même si une lettre, authentique, vient corroborer certains faits, certains … pas tous.
La comédienne, manifestement émue en ce soir de première, a trébuché plusieurs fois sur les mots. On ne peut pas lui en tenir rigueur et la fluidité va s’installer très vite. Un si long monologue est une véritable épreuve. Son sourire aux saluts faisait plaisir à voir.
Par contre j’ai été un peu dérangée par la mise en scène qui semble l'enfermer dans un monologue complètement intérieur. Aucun regard ne plonge dans les yeux des spectateurs. Ses orbites semblent fixer une ligne imaginaire au-dessus de nos têtes, comme s’il s’agissait d’une obsession.
Cela demeure néanmoins une très belle réalisation que je recommande vraiment d'aller découvrir.
Mal de pierres
Texte de Milena Agus
Conception et jeu de Stéphanie Rongeot. Mise en scène de Pascale Caemerbeke. Scénographie de Sigolène de Chassy.
Du 9 mars 2011 au 9 avril 2011.
Les mardi et jeudi à 21h.
Les mercredi, vendredi et samedi à 19h30 et à 21h.
Théâtre de l'Est parisien
159 avenue Gambetta, 75020 Paris, tél 01 43 64 80 80
J’avais lu le livre de Milena Agus (dans la sensible traduction de Dominique Vittoz) d’une traite à sa sortie en 2005, me disant que si j’étais productrice je miserais illico dessus pour une adaptation cinématographique. J’apprenais peu de temps après que Nicole Garcia avait acquis les droits et puis plus rien .... J’étais donc heureuse de venir au théâtre entendre ce texte magnifique.
En Sardaigne, après la Seconde Guerre mondiale, une femme mariée tard et sans amour souffre du « mal de pierres ». Lorsqu’elle part de son village pour aller se soigner, elle connaît le choc merveilleux du désir et du plaisir. C’est sa petite-fille qui nous transmet, longtemps après, cette histoire secrète.
Le plaisir fut intact. Il y a eu forcément des coupures pour que la pièce tienne dans l’espace d’une heure mais c’est si bien fait qu’on ne sent pas le travail des ciseaux.
Stéphanie Rongeot incarne superbement la petite fille devenue adulte, portant l’héritage familial avec émotion, respect, parvenant à mettre à distance les démons qui ont agité l’esprit de sa grand-mère.
Le mystère de l’enfantement est intact, comme dans le livre, avec un suspens entretenu sur la filiation. Le portrait de cette aïeule nymphomane contrainte d’épouser un homme qu’elle n’aime pas (un comble), rencontrant tardivement le grand amour de sa vie est vivant et crédible.
Les souvenirs sont alimentés par des objets sortis d’une valise comme dans le film de Clint Eastwood, Sur la route de Madison, qui présente une forte analogie avec Mal de pierres.
Dans les deux cas une histoire de coup de foudre, un secret familial, un amour contrarié, le devoir qui l’emporte, des sentiments qui survivent à l’épreuve du temps, une influence de l’un sur l’autre.
La différence ici est que rien ne nous est montré, que les paroles ne sont peut-être qu’un pur fantasme, même si une lettre, authentique, vient corroborer certains faits, certains … pas tous.
La comédienne, manifestement émue en ce soir de première, a trébuché plusieurs fois sur les mots. On ne peut pas lui en tenir rigueur et la fluidité va s’installer très vite. Un si long monologue est une véritable épreuve. Son sourire aux saluts faisait plaisir à voir.
Par contre j’ai été un peu dérangée par la mise en scène qui semble l'enfermer dans un monologue complètement intérieur. Aucun regard ne plonge dans les yeux des spectateurs. Ses orbites semblent fixer une ligne imaginaire au-dessus de nos têtes, comme s’il s’agissait d’une obsession.
Cela demeure néanmoins une très belle réalisation que je recommande vraiment d'aller découvrir.
Mal de pierres
Texte de Milena Agus
Conception et jeu de Stéphanie Rongeot. Mise en scène de Pascale Caemerbeke. Scénographie de Sigolène de Chassy.
Du 9 mars 2011 au 9 avril 2011.
Les mardi et jeudi à 21h.
Les mercredi, vendredi et samedi à 19h30 et à 21h.
Théâtre de l'Est parisien
159 avenue Gambetta, 75020 Paris, tél 01 43 64 80 80
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