La pièce était joué à l'automne dernier au théâtre des Amandiers de Nanterre (92) que Jean-Pierre Vincent a dirigé après avoir quitté la Comédie-Française. Mais c'est en fin de tournée, à Saint-Quentin-en-Yvelines que je suis venue la découvrir.
Le metteur en scène connait si bien l'univers de Marivaux qu'il peut se permettre de doubler la mise en insérant des extraits de la controverse sur le théâtre qui opposa Rousseau à d’Alembert. C'est si bien brodé que le détour ne se remarque pas.
Le metteur en scène connait si bien l'univers de Marivaux qu'il peut se permettre de doubler la mise en insérant des extraits de la controverse sur le théâtre qui opposa Rousseau à d’Alembert. C'est si bien brodé que le détour ne se remarque pas.
Madame Argante et madame Hamelin se disputeront et nous verrons laquelle l'emportera. La première capitulera-t-elle devant les exigences de la seconde, désireuse de voir jouer un petit spectacle devant distraire les invités de la noce de son neveu ?
Jean-Pierre Vincent excelle à interroger le réel et le théâtre. Il y a trente ans il avait monté au théâtre national de Strasbourg un Palais de justice plus vrai que nature. Les juges y reconnaissaient les travers des avocats. Ceux-là avaient pointé les défauts des premiers. Les prévenus étaient noyés dans les joutes verbales tandis que l'horloge égrenait les heures et que lentement le jour déclinait alors que les bruits de la rue s'étouffaient.
Avec les Acteurs de bonne foi c'est le théâtre lui-même qu'il interroge dans un décor clairement stylisé, conceptualisé par Jean-Paul Chambas. La bande-son restitue les cris des animaux. Le tas de fumier s'élève à cour alors que la paille fraiche accueille la bourgeoisie à jardin. Pour un peu on se croirait à Versailles alors que surgissent des évocations de Courbet (jolie scène de l'angélus) ou de Watteau (les costumes de Patrice Cauchetier semblent décrochés d'un de ses tableaux).
Avec les Acteurs de bonne foi c'est le théâtre lui-même qu'il interroge dans un décor clairement stylisé, conceptualisé par Jean-Paul Chambas. La bande-son restitue les cris des animaux. Le tas de fumier s'élève à cour alors que la paille fraiche accueille la bourgeoisie à jardin. Pour un peu on se croirait à Versailles alors que surgissent des évocations de Courbet (jolie scène de l'angélus) ou de Watteau (les costumes de Patrice Cauchetier semblent décrochés d'un de ses tableaux).
La mise en scène est extrêmement dynamique et les comédiens sont d'excellents interprètes. Ils se bagarrent comme au cinéma, enchainant des coups que l'on voit rarement sur un plateau. Les paysans s'expriment avec un accent à couper à la bêche. L'action s'accélère ou se ralentit suivant des effets cinématographiques pour nous offrir une vraie comédie sans évacuer le débat de fond : qu'est-ce qui est fiction, qu'est-ce qui appartient à la réalité ?
A vouloir faire semblant de faire semblant chacun risque de perdre gros. Mais tout est bien qui finit bien et on se surprend à avoir envie de bayer une petite franchise (un baiser) à toute la troupe pour la peine qu'elle s'est donnée et la superbe soirée qu'elle nous a offerte.
Les spectateurs cherchent souvent des certitudes. L'un d'entre eux ce soir croyait fermement que les pommes qui sont déversées sont toutes de vrais fruits.
Et pourtant non, ce ne sont que des accessoires. N'oublions pas que nous sommes au théâtre !
Et pourtant non, ce ne sont que des accessoires. N'oublions pas que nous sommes au théâtre !
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