L’enfant est attaché à son doudou. L’homme à sa voiture, sa montre, son couteau. Chacun a sa préférence en terme de marque, ou plutôt de design.
Mon père coupait sa viande avec un Laguiole qui lui était exclusivement dédié. Mon frère faisait claquer son Opinel. Petite fille, je n’avais pas d’avis sur la question.
L’intérêt pour la coutellerie est venu progressivement. J’ai rencontré des chefs qui m‘ont expliqué leurs préférences en la matière. J’ai appris que le savoir-faire français était (encore) mondialement reconnu, même si les japonais sont de dangereux challengers.
J’irai cet été dans le berceau de cette fabrication d’exception, dans la région de Thiers, pour visiter l’usine Jean Dubost. Il est prévu que je me rende aussi auprès des ouvrières qui travaillent (encore) à domicile.
J’ouvre les yeux sur un monde dont les horizons s’élargissent à mesure que je m’y intéresse. Vous comprendrez que c’est avec appétit et curiosité que j’ai commencé la lecture du livre que Jean-François Mesplède a consacré à Opinel, très élégamment intitulé Au fil de l’histoire, aux éditions Page d’écriture.
Les photographies de Thierry Vallier sont précises et rigoureuses. Elles dégagent néanmoins une charge émotionnelle à la hauteur de cette saga familiale exceptionnelle. Le choix d'un papier Fedrigoni assure un rendu magnifique.
La double préface m’évoque mon père qui, à l’instar de Paul Bocuse, offrait toujours un couteau accompagné d’une pièce pour que l’heureux bénéficiaire puisse la lui donner et ne pas risquer de couper l’amitié. J’ai entendu aussi les conseils de Michel Desjoyaux dans mon enfance et je sais qu’une lame d’acier ne se lave pas. Un essuyage suffit
Raconter l’histoire d’Opinel c’est faire un voyage en Savoie, dans la vallée de la Maurienne et se plonger dans l’étude d’un arbre généalogique plus que centenaire. La vie ne fut pas rose. On est loin du conte de fées. Mais cette ode au travail, au courage et à la ténacité se découvre avec intérêt.
Quel chemin parcouru en 125 ans !
Joseph (1872-1960) forgeron-taillandier à Albiez-le-Vieux, en Savoie a dessiné et mis au point en 1890 un petit couteau de poche qu'il destinait aux paysans et villageois de sa région.
Très vite, pour répondre à une demande de plus en plus forte, il décida de monter son propre atelier et conçut des machines ingénieuses pour fabriquer à plus grande échelle
En 1897 il commence à produire la série des douze tailles, les couteaux seront numérotés du N°1 au N°12. Dans le respect de la tradition coutelière ordonnée par Charles IX en 1565 il dépose en 1909 la marque "La Main Couronnée". Cet emblème sera désormais présent sur chaque lame, facilement reconnaissable par tous les clients, y compris les illettrés.
Plusieurs inventions marquent des progrès, en particulier celle du virobloc en 1955 qui bloque la lame en position ouverte, assurant la sécurité de l’utilisateur.
Certaines dates sont maudites, désignant les années noires. D’autres moments sont rétrospectivement heureux, comme 1975, quand Alain Colas sauva sa vie en tranchant le cordage de l’ancre du Manureva enroulé autour de sa cheville. De tels témoignages appartiennent à l’histoire qui s’est construite aussi autour des grands moments que furent les Jeux Olympiques d’Alberville en 1992 ou le centenaire de la Statue de la Liberté en 1986.
Des artistes ont siglé le manche d’un Opinel comme Di Rosa ou Ben. Picasso s’en servait comme outil de sculpture. Max Gallo et Jean-Louis Etienne en ont fait un taille-crayon.
Le livre fourmille d'anecdotes, de citations, et d'informations didactiques sur les étapes de fabrication. avec des photos d'archives étonnantes (page 100 et suivantes).
Si l'Opinel est maintenant décliné en une multitude de couleurs il conserve sa forme qui assure une si bonne tenue en main. Rien ne change, conclut Maurice Opinel ... Et pourtant tout a changé, ajoute-t-il.
On souhaite à la famille et à ses ouvriers de poursuivre à prospérer. Et on espère que les générations futures exprimeront les mêmes émotions à se transmettre leur Opinel de père en fils.
Voilà d'ailleurs une idée de cadeau à l'approche de la fête des pères. Sans oublier pas la petite pièce ...
Raconter l’histoire d’Opinel c’est faire un voyage en Savoie, dans la vallée de la Maurienne et se plonger dans l’étude d’un arbre généalogique plus que centenaire. La vie ne fut pas rose. On est loin du conte de fées. Mais cette ode au travail, au courage et à la ténacité se découvre avec intérêt.
Quel chemin parcouru en 125 ans !
Joseph (1872-1960) forgeron-taillandier à Albiez-le-Vieux, en Savoie a dessiné et mis au point en 1890 un petit couteau de poche qu'il destinait aux paysans et villageois de sa région.
Très vite, pour répondre à une demande de plus en plus forte, il décida de monter son propre atelier et conçut des machines ingénieuses pour fabriquer à plus grande échelle
En 1897 il commence à produire la série des douze tailles, les couteaux seront numérotés du N°1 au N°12. Dans le respect de la tradition coutelière ordonnée par Charles IX en 1565 il dépose en 1909 la marque "La Main Couronnée". Cet emblème sera désormais présent sur chaque lame, facilement reconnaissable par tous les clients, y compris les illettrés.
Plusieurs inventions marquent des progrès, en particulier celle du virobloc en 1955 qui bloque la lame en position ouverte, assurant la sécurité de l’utilisateur.
Certaines dates sont maudites, désignant les années noires. D’autres moments sont rétrospectivement heureux, comme 1975, quand Alain Colas sauva sa vie en tranchant le cordage de l’ancre du Manureva enroulé autour de sa cheville. De tels témoignages appartiennent à l’histoire qui s’est construite aussi autour des grands moments que furent les Jeux Olympiques d’Alberville en 1992 ou le centenaire de la Statue de la Liberté en 1986.
Des artistes ont siglé le manche d’un Opinel comme Di Rosa ou Ben. Picasso s’en servait comme outil de sculpture. Max Gallo et Jean-Louis Etienne en ont fait un taille-crayon.
Le livre fourmille d'anecdotes, de citations, et d'informations didactiques sur les étapes de fabrication. avec des photos d'archives étonnantes (page 100 et suivantes).
Si l'Opinel est maintenant décliné en une multitude de couleurs il conserve sa forme qui assure une si bonne tenue en main. Rien ne change, conclut Maurice Opinel ... Et pourtant tout a changé, ajoute-t-il.
On souhaite à la famille et à ses ouvriers de poursuivre à prospérer. Et on espère que les générations futures exprimeront les mêmes émotions à se transmettre leur Opinel de père en fils.
Voilà d'ailleurs une idée de cadeau à l'approche de la fête des pères. Sans oublier pas la petite pièce ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire