Je voulais voir The Elephant in the Room l'an dernier. Il aura fallu douze mois pour que je bloque une date dans mon agenda. Ne faites pas comme moi. Ce serait dommage.
Les artistes du Cirque Le Roux sont exceptionnels et la mise en scène qui a été réglée par Charlotte Saliou est un bijou. Impossible de faire plus décalé tout en ne cédant rien à la difficulté. Leur talent est immense, on pourrait dire gros comme une maison, ce qui se traduit en anglais par ... the elephant in the room.
Leur compagnie porte un nom de cirque mais leur spectacle est inclassable, tenant aussi du théâtre. Vous les avez peut-être vu dans le Plus grand cabaret du monde ou au cours de la retransmission télévisée de la soirée des Molières en 2016.
The Elephant in the Room est le premier spectacle de la compagnie créée en janvier 2014 et dont la première a eu lieu en France en janvier 2015 à la Criée de Marseille dans le cadre des Biennales internationales des arts du Cirque. Ils reviennent enfin à Paris après une tournée internationale.
Leur compagnie porte un nom de cirque mais leur spectacle est inclassable, tenant aussi du théâtre. Vous les avez peut-être vu dans le Plus grand cabaret du monde ou au cours de la retransmission télévisée de la soirée des Molières en 2016.
The Elephant in the Room est le premier spectacle de la compagnie créée en janvier 2014 et dont la première a eu lieu en France en janvier 2015 à la Criée de Marseille dans le cadre des Biennales internationales des arts du Cirque. Ils reviennent enfin à Paris après une tournée internationale.
Ça commence sobrement sur l'air doucereux de Dangerous Moonlight- Warsaw Concerto. Juste des notes égrenées au piano. Nous apprenons que l'action se situe à l'automne 1937, le jour du mariage de Miss Betty dans une ambiance raffinée. Serions nous invités à la noce ? Pourtant la mariée a un rire sardonique et porte un pantalon noir. Qu'est-ce qu'elle rigole dans ce salon monochrome, noir et blanc, répondant à la promesse de l'affiche.
Une sorte de sonnerie retentit et le générique s'affiche dans les tableaux qui composent le décor sur la toile de fond. On se croirait dans une salle de cinéma, quelque part en Amérique, impression qui sera renforcée quand un des personnages s'exprimera en anglais. On nous prévient que les acrobaties sont réalisées sans trucage (et j'ajouterai aussi sans harnais de sécurité) et que toute ressemblance avec un autre spectacle de cirque ne serait que fortuite. C'est que, oui, ils sont exceptionnels.
Trois hommes font irruption dans la pièce où la jeune femme était venue s'isoler. S'enchaînent longues glissades, rires, bagarres, et danses dignes d'un music hall américain. Le jeu des acteurs affiche flegme et panache mais on devine que les acrobaties sont réglées à la seconde près.
Quelques mots en anglais émergent d'une sorte de brouhaha, d'où surgit soudain une interrogation bien française : avez-vous du feu ? Les invités de cette noce peu académique miment des grognements bestiaux. Quel cirque !
On se tape dans le dos comme le font les duos de clowns. Les portées sont audacieuses. On saute, se lance, se jette, et la différence de taille entre le très grand et le relativement petit fait sens. Après whisky et champagne ils ont une manière bien à eux de secouer la pina colada dans un shaker.
Ils retirent leurs chaussettes et les voilà tout en blanc, comme sur l'affiche. L'ouverture de La Gazza ladra de Rossini est propice aux sautillements et aux entrechats. Le marié découvre sa tête sous une croix rouge sur les portraits de mariage. On est dans un univers devenu policier. Pas de doute, il y a comme une épine dans le pied (the elephant in the rom dit-on en anglais). Il faisait tout à l'heure le babouin, elle mime maintenant la chatte.
Puis une quantité phénoménale de lustres tombent du plafond pendant que les tableaux changent. Lolita fume (beaucoup) un peu comme ces actrices des films hollywoodiens des années trente qui sont une des nombreuses références du spectacle. Le cocktail gagnant est un mélange d'excentricité, de mystère et d'humour comme The Party de Peter Sellers ou les Monty Python.
Le repas de mariage sera composé de plateaux de fruits de mer XLL présentés comme un tableau à la Arcimboldo. Suivra un moment romantique très chorégraphié où lumières, décors et musiques semblent se répondre. Nous applaudirons aussi un numéro de claquettes génial et une danse du mari et de la femme.
Quand les artistes reviennent en tenue fleurie et s'accrochent au mat chinois on comprend qu'il sera le support de numéros époustouflants. On reconnait la musique d'Ennio Morricone, le bon la brute et le truand. Les artistes-acrobates dessinent un alphabet dans l'espace et tracent des figures inventives avec beaucoup de confiance et de grâce. Tout va très vite depuis les premières notes de Sphinx de Novar et la fin explosera dans une apothéose et en couleurs.
On admire leur puissance qui ne faiblit pas pendant quatre-vingt minutes et on sourit de les voir mimer à la fin l'épuisement.
Une sorte de sonnerie retentit et le générique s'affiche dans les tableaux qui composent le décor sur la toile de fond. On se croirait dans une salle de cinéma, quelque part en Amérique, impression qui sera renforcée quand un des personnages s'exprimera en anglais. On nous prévient que les acrobaties sont réalisées sans trucage (et j'ajouterai aussi sans harnais de sécurité) et que toute ressemblance avec un autre spectacle de cirque ne serait que fortuite. C'est que, oui, ils sont exceptionnels.
Trois hommes font irruption dans la pièce où la jeune femme était venue s'isoler. S'enchaînent longues glissades, rires, bagarres, et danses dignes d'un music hall américain. Le jeu des acteurs affiche flegme et panache mais on devine que les acrobaties sont réglées à la seconde près.
Quelques mots en anglais émergent d'une sorte de brouhaha, d'où surgit soudain une interrogation bien française : avez-vous du feu ? Les invités de cette noce peu académique miment des grognements bestiaux. Quel cirque !
On se tape dans le dos comme le font les duos de clowns. Les portées sont audacieuses. On saute, se lance, se jette, et la différence de taille entre le très grand et le relativement petit fait sens. Après whisky et champagne ils ont une manière bien à eux de secouer la pina colada dans un shaker.
Ils retirent leurs chaussettes et les voilà tout en blanc, comme sur l'affiche. L'ouverture de La Gazza ladra de Rossini est propice aux sautillements et aux entrechats. Le marié découvre sa tête sous une croix rouge sur les portraits de mariage. On est dans un univers devenu policier. Pas de doute, il y a comme une épine dans le pied (the elephant in the rom dit-on en anglais). Il faisait tout à l'heure le babouin, elle mime maintenant la chatte.
Puis une quantité phénoménale de lustres tombent du plafond pendant que les tableaux changent. Lolita fume (beaucoup) un peu comme ces actrices des films hollywoodiens des années trente qui sont une des nombreuses références du spectacle. Le cocktail gagnant est un mélange d'excentricité, de mystère et d'humour comme The Party de Peter Sellers ou les Monty Python.
Le repas de mariage sera composé de plateaux de fruits de mer XLL présentés comme un tableau à la Arcimboldo. Suivra un moment romantique très chorégraphié où lumières, décors et musiques semblent se répondre. Nous applaudirons aussi un numéro de claquettes génial et une danse du mari et de la femme.
Quand les artistes reviennent en tenue fleurie et s'accrochent au mat chinois on comprend qu'il sera le support de numéros époustouflants. On reconnait la musique d'Ennio Morricone, le bon la brute et le truand. Les artistes-acrobates dessinent un alphabet dans l'espace et tracent des figures inventives avec beaucoup de confiance et de grâce. Tout va très vite depuis les premières notes de Sphinx de Novar et la fin explosera dans une apothéose et en couleurs.
On admire leur puissance qui ne faiblit pas pendant quatre-vingt minutes et on sourit de les voir mimer à la fin l'épuisement.
Les quatre artistes dialoguent, peu par les mots, surtout par les arabesques de voltige acrobatique dont ils sont maitres à bord. Il y a Philip Rosenberg qui est Monsieur Chance, Yannick Thomas est John Barick, Gregory Arsenal Jeune Bouchon et Lolita Costet joue le rôle de Miss Betty.
Les 3 garçons ont suivi l'Ecole nationale de cirque de Montréal reconnaissable pour sa finesse, son esthétisme, la précision dans le mouvement. Lolita a suivi l'Ecole supérieure des arts du cirque de Bruxelles qui est réputée pour son coté plus contemporain, et le travail de jeu d'acteurs. La metteuse en scène a apporté son expérience de clown française et a amené le coté vaudeville.
Les corps sont magnifiques, admirablement mis en valeur par des costumes conçus par deux des circassiens, Grégory Arsenal et Philip Rosenberg et qui aident à reconnaitre des personnages différents les uns des autres, que Charlotte Saliou a travaillé à développer... mais en brouillant les cartes. Le spectateur croit saisir le propos mais à peine a-t-il identifié un bout de trame qu'il est lancé sur une nouvelle piste.
The Elephant in the Room du Cirque Le Roux
Mise en scène de Charlotte Saliou
A Bobino, 14-20 rue de la Gaité, 75014 ParisLes 3 garçons ont suivi l'Ecole nationale de cirque de Montréal reconnaissable pour sa finesse, son esthétisme, la précision dans le mouvement. Lolita a suivi l'Ecole supérieure des arts du cirque de Bruxelles qui est réputée pour son coté plus contemporain, et le travail de jeu d'acteurs. La metteuse en scène a apporté son expérience de clown française et a amené le coté vaudeville.
Les corps sont magnifiques, admirablement mis en valeur par des costumes conçus par deux des circassiens, Grégory Arsenal et Philip Rosenberg et qui aident à reconnaitre des personnages différents les uns des autres, que Charlotte Saliou a travaillé à développer... mais en brouillant les cartes. Le spectateur croit saisir le propos mais à peine a-t-il identifié un bout de trame qu'il est lancé sur une nouvelle piste.
The Elephant in the Room du Cirque Le Roux
Mise en scène de Charlotte Saliou
Intervenant / Oeil extérieur : Raymond Raymondson
Chorégraphie, claquettes et adagio : Brad Musgrove
Musique originale : Alexandra Stréliski
Auteur / Interprètes : Lolita Costet, Grégory Arsenal, Philip Rosenberg, Yannick Thomas
Création costumes : Grégory Arsenal et Philip Rosenberg
Costumes : Emily Lockenfels
Du 28 septembre 2016 au 14 janvier 2017
A 19 heures du mardi au samedi
En tournée notamment les 16-17 janvier 2018 à L'Onde de Vélizy-Villacoublay (78)
Le 20 janvier 2018 dans la Nouvelle salle de Juvisy (91)
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