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lundi 10 février 2025

Un Manhattan avec un Vermouth Rosemont

Si Wine Paris (dont je ferai le bilan dans les jours prochains) est avant tout le domaine des vins, il est aussi le territoire des spiritueux.

Rosemont, que je connais d'abord pour avoir découvert ses vins l'an dernier au cours d'un dîner à l'Ambassade des Etats-Unis, s'est associé à Capitoline Vermouth de Washington, DC, pour proposer une véritable délicatesse.

Leur vermouth est fabriqué à partir d'un mélange de vin de Rosemont enrichi de brandy et infusé d'herbes locales, d'écorces d'agrumes et d'autres aromates.

Sa couleur orange est inhabituelle pour nous européens, habitués, en matière de vermouth, à hésiter entre le blanc et le rouge, même si tous les vermouths italiens ne sont pas rouges et tous les vermouths blancs ne sont pas français.

Historiquement, le vermouth est un vin aromatisé (de plantes généralement) qui a vu le jour au XVIII°. Il renferme des arômes d'armoise, d'origan, et possède un côté chaud grâce à des épices que les Vénitiens, qui disposaient au Moyen Âge du monopole du commerce des épices, avaient introduit comme la cardamome, la cannelle, la myrrhe, le clou de girofle, le gingembre et le santal en provenance d'Afrique de l'Est, d'Inde et d'Indonésie.

La dénomination serait due à Antonio Benedetto Carpano qui élabora la recette dans une distillerie de la Piazza Castello à Turin (Italie) en 1786. Il mélangea un muscat cannelli avec des épices secrètes et lui donna le nom de "vermouth", en référence à une recette d'apéritif allemand à base de vin et de Wermut (vermouth ou absinthe en allemand). 

Le vermouth sera d'abord diffusé en Europe, puis aux États-Unis et dans le monde. Il a fait la fortune des entreprises italiennes comme Martini, Cinzano ou Gancia. Le vermouth est devenu populaire au XIX° et jusqu'aux années 1940-1950 en raison du dynamisme de deux associés (Martini et Rossi) qui en ont popularisé une formule. Le Martini n'est donc pas en soit un alcool mais plutôt une marque de vermouth que l'on préconisait de consommer seul- on the rocks, en toute modération néanmoins. 

En France, il existe plusieurs régions de production, comme celle de Chambéry, capitale historique des États de Savoie, et toute la région qui va de Marseille à Béziers.

Dans le vermouth domine toujours la saveur qui est apportée par l'armoise (dont on fait aussi l'absinthe). J'ai apprécié le Rosemont pour son arôme, la retenue de son amertume et sa saveur qui m'ont immédiatement fait voyager.

Ce vin apéritif mérite une dégustation toute simple, sur de la glace, avant d'oser un de ces cocktails les plus prisés par les américains, à savoir le Manhattan (2/3 de Bourbon, 1/3 de Vermouth, un trait de bitter). J'ai évidemment utilisé un tumbler, qui est un verre à fond plat d'une contenance moyenne de 15 à 25 cl, permettant d’y empiler les cubes de glace qui rafraichiront la boisson dans son intégralité.
Je dis "cubes" mais en fait je recycle des casiers où sont disposés les chocolats individuellement et qui sont de formes variées, souvent originales. Les glaçons y gèlent très vite et se démoulent sans effort.

Il faudrait écouter en même temps la musique que John Barry composa pour James Bond dont le cocktail fétiche est le Vodka Martini "shaken and not stirred" (secoué au shaker et non pas remué à la cuillère).

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