Je n'entretiens le reste de l'année aucun lien particulier avec cet établissement dont je connais à peine les méthodes pédagogiques. Je sais qu'elles sont originales et controversées, que les frais de scolarité sont prohibitifs, que les élèves sont plutôt originaires de milieux dits favorisés. Mais cet endroit représente pour moi toute autre chose. C'est un vrai coin de campagne où le rapport au temps devient différent.
Des escaliers de bois s'entrecroisent autour de bâtiments qui eux aussi surprennent. Ici l'atelier de sculpture qui est annoncé par des réalisations d'élèves.
Un peu plus loin, la fripe, avec toujours des découvertes irrésistibles : des vêtements inouïs à des prix doux, que Renate (depuis le temps on commence à se connaitre) calcule de tête en estimant les articles avec le sérieux d'un commissaire-priseur.
Il y a aussi le marché bio, l'apiculteur, le boulanger. Je retrouve celui dont j'avais fait la connaissance au Salon de l'agriculture en mars dernier (un de mes premiers articles) avec son pain pétri avec la farine de kamut. Je ne vais pas répéter ce que j'avais écrit le 8 mars. Vous y apprendrez beaucoup de choses sur la conservation. Je vous conseille plutôt ce billet que d'aller sur leur site qui "plante" en ce moment.
Remontons vers le poumon de l'école. Il en faut du souffle pour travailler à la forge.
Des élèves ont déjà préparé des bougies pour ceux qui n'auraient pas la patience de les faire eux-mêmes.
On aperçoit la salle de spectacles Odile Redon au-delà du petit jardin.
On aperçoit la salle de spectacles Odile Redon au-delà du petit jardin.
Irai-je au concert cette année ?
Ou vais-je pousser la lourde porte du château, qu'on appelle "la grande maison" ?
Sur le plan de la gourmandise, il y a d'abord les petits gâteaux. Les mamans qui assuraient leur vente ne sont pas là cette année. Des sachets tout prêts sont disposés sur les tables. Ils me paraissent fades ainsi enfermés dans la cellophane. J'adorais composer moi-même l'assortiment que je faisais peser. Hésiter en tentant de deviner le goût des chapeaux de hussard, celui des pains des Capucins ou des tartines au beurre. Les boites de fer débordaient de sablés noirs et blancs, d'étoiles à la cannelle, de palets aux raisins secs, de spéculoos, d'anneaux au citron et de florentins. Je ne manquais jamais de compléter par quelques pains de cèdre pour consommer le péché de gourmandise jusqu'au bout. J'ajoutais enfin un bonhomme en pain d'épices en choisissant celui qui avait le plus joli sourire.
Leurs réalisations, faites en classe quelques jours auparavant, sont parfois très originales. La pièce embaume le sapin.
Le soleil s'est couché et la lune éclaire le vitrail d'un halo de lumière. On se croirait dans un autre monde.
L'après-midi n'est pourtant pas finie et je n'ai pas encore tout vu.
Les bijoux de laine feutrée de Sophie Bonnet éclatent de couleur. Installée dans l'Yonne, près de Saint-Fargeau, une petite ville qu'elle s'étonne qu'on connaisse parce que c'est une "zone blanche", sans Internet, sans télévision, sans téléphone mobile... Oui mais c'est un endroit où, enfant, je passais mes vacances dans une "vraie" ferme, où il n'y avait même pas l'eau courante ... (ne croyez pas que je sois pour autant centenaire). L'absence d'Internet lui laisse le temps de créer de très jolies choses et de vivre à un rythme équilibré dans une région qui bouge culturellement parlant. La toute proche Saint-Sauveur-en-Puisaye (une des villes où a vécu Colette) est en train de dresser l'inventaire des artistes et artisans de Puisaye et devrait bientôt créer une boutique et un site.
Ecole Steiner : 62 rue de Paris- Amblainvilliers - 91370 Verrières-le-Buisson- 01 60 11 38 12
Sophie Bonnet "Les rivets" 89170 St Fargeau - tel 03 86 74 16 28
Delphine Iskandar et Bernard Amadieu, Céramique-a2, Roc de Curios -46160 Calvignac - 05 65 21 99 60
2 commentaires:
Magnifique article, Marie-Claire. j'ai adoré me promener dans ce parc.. temps suspendu. Par contre, tu exagères, On veut les recettes! Bonne fin de semaine.
Bien sûr que vous aurez les recettes ... ASAP, comme me disait mon boss (As Soon As Possible). Allez, je m'engage pour dimanche soir !
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