Publications prochaines :

La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

mercredi 20 mai 2009

Is that you Mister Braun-Vega ?

Le soir de l'inauguration j'avais cru reconnaitre une forme d'autoportrait dans le Géographe à Lima. Braun-Vega avait réfuté cette idée d'un sourire. Je ne savais pas encore que les références aux autoportraits des "anciens" fourmillaient sur ses toiles. Il dit avoir beaucoup apprécié Velasquez comme Bacon et choisir par affiliation les peintres qui l'inspirent .

Pour ce troisième "voyage" à travers l'œuvre de ce peintre si particulier je vais me concentrer sur quelques gros plans. Mais voici d'abord un extrait du tableau qui m'a soufflé le titre du billet :
Is that you M. Vermeer ? (acrylique sur toile de 100 x 81 cm, réalisée en 1999) est un hommage à Jean Vermeer (1632-1675), auteur de la fameuse Dentellière en 1670-71. Braun-Vega déplore que, dans tous les pays d'ailleurs, on travaille pour oblitérer la mémoire. il aime raconter les anecdotes qui prouvent cette hérésie. Un jour un enfant découvrant la Laitière de Vermeer s'est exclamé que le peintre avait copié une publicité pour des crèmes glacées ... Tout le travail de Braun-Vega est de nous rappeler qu'on ne peut pas nier l'histoire.
Les Deux brodeuses à Marseille (acrylique sur bois de 80 x 60 cm, réalisée en 2008) reprennent cette figure célèbre de la dentellière. L'illustration noir et blanc accrochée au mur est la Pièce aux cent florins, qu'un autre grand maitre, Rembrandt (1606-1669) a exécuté en 1649.

La composition évoque aussi Paul Gauguin (1848-1903), lequel est directement représenté dans Notre ancêtre le Gaulois (acrylique sur bois de 130 x 105 cm, réalisée en 2004) dans un encadrement bleu où Braun-Vega insère l'Autoportrait au Christ jaune fait par Gauguin en 1890. Non visible sur la photo, se glisse aussi le tableau Mère et fille de Gauguin (1902).

L'hommage est appuyé aussi sur cette Nature des iles (acrylique sur bois de 90 x 75 cm, réalisée elle aussi en 2004). On y reconnait Tehemara a beaucoup d'ancêtres, que Gauguin a peint en 1893. De part et d'autre, sur l'encadrement les Nus Bleus I et II de Henri Matisse (1869-1954)

Braun-Vega aime beaucoup les trompe l'œil et s'amuse, on l'a vu, à nous induire en erreur en travaillant aussi sur le cadre. Il y a, nous dit-il, du trompe l'oeil et du détrompe l'oeil, ce qui provoque une double lecture. Notre cerveau corrige la réalité que l'œil lui transmet pour éviter les ruptures de lecture.

Ainsi dans le tableau ci-dessous l'espace pictural est éclairé par deux sources : l'éclairage de la salle d'exposition et la lumière venant du tableau lui-même. La lumière dans un tableau, nous dit Braun-Vega, c'est un peu comme le plan d'architecte d'une maison. Et elle doit toujours avoir l'air naturelle.

On perçoit plusieurs niveaux de trompe-l'oeil dans A contre-jour (acrylique sur bois de 90 x 75 cm, réalisée en 1997) où l'on retrouve la Bohémienne de Fras Hals (1581-85? 1666) qui figurait dans le tableau du Géographe à Lima cité en début de billet (et analysé dans l'article du 10 mai)

Jusqu'au 26 juillet 2009 à la Maison des Arts, 20 rue Velpeau à Antony, 01 40 96 31 50. Ouverte les mardi, jeudi et vendredi de 12 h à 19 h, le mercredi de 10h à 19 h, le samedi de 11h à 19 h et le dimanche de 14h à 19 h. Elle est fermée le lundi.

Les franciliens pourront y accéder par le RER B, station Antony. Ils n'auront qu'à traverser la rue pour accéder ensuite à l'exposition.

Aucun commentaire:

Articles les plus consultés (au cours des 7 derniers jours)