
L'envie de regarder par la fenêtre pour guetter une apparition était trop tentante ... Cette composition a été imaginée par
Laurent Pernot en écho à cette phrase tirée du livre de James Matthew Barrie :
tandis que Madame Darling rêvait, la fenêtre s'ouvrit à la volée et un petit garçon atterrit sur le sol.
Le réglage de la "balance" était un peu délicat, ce qui donnait le temps de regarder une nouvelle fois quelques unes des œuvres présentées dans l'exposition, et que je n'avais pas montrées dans le premier billet consacré à cette exposition.


Comme
Penser l'utopie, une installation de papier, céramique et porcelaine de
Marina De Caro, argentine de Buenos Aires, qui se répand sur le sol et sur les murs.


Un tube d'aluminium compose le
Scribble où se cache
Michel François comme dans le gribouillis de l'esprit de Wendy se cache Peter Pan. Cette écriture sculpte l'espace entier de la rotonde.
Melonie Foster Hennessy, photographe américaine, utilise une technique faire de miroirs, de réverbérations et de projections permettant une suspension en trois dimensions.
On voit le visage séraphin de Peter traverser le temps en soixante images tandis que Wendy vieillit jusqu'à explorer en poussières d'étoiles.
Nicolas Julliard emploie la vidéo pour révéler le
Pelomorphe, sorte de peluche chimérique anthropomorphe que l'artiste fait grandir depuis 2004 .


Le
Fool's Rock de l'artiste allemand
Lothar Hempel est sans concession pour le monde de l'enfance dont il nous rappelle qu'il n'est pas un espace candide.
Le
Passe Apache de
Virginie Yassef, sorte pépite d'or agrandie à l'échelle d'une porte en résine bois et métal, signifie le passage du connu à l'inconnu. Il suffit de faire glisser l'objet pour pénétrer dans l'univers de Mélonie Foster Hennessy.


Campé devant la porte dorée, Christophe Fiat, est prêt à livrer sa version
peterpanesque, ponctuée de sésame pour nous faire entrevoir cette histoire sous un autre angle.
Il interroge à multiples reprises
pourquoi les femmes rêvent-elles de Peter Pan ? Et pourquoi les enfants ? Question à laquelle sa propre fille répond dans un éclat de rire :
et les papas ?
Christophe Fiat est philosophe de formation. Il a étudié le matérialisme chez Sade, la violence chez Georges Bataille, a enseigné pendant plusieurs années la philosophie en lycée et à l’Université de Franche-Comté. Il a animé jusqu’en 2001, la revue pop et littéraire The Incredible Justine’s Adventures où il a publié de courts textes sous forme de poèmes ou de réflexions qui annonçaient certains de ces livres comme
Ritournelle une antithéorie (2002) Épopée,
une aventure de Batman (2004) ou
Héroïnes (2005). Il dirige aujourd’hui la revue de littérature Mission Impossible avec Vincent Menu. Il mène actuellement une recherche sur l'univers du compositeur Richard Wagner.

Selon Christophe Fiat, seule la narration épique peut nous permettre de comprendre la situation de l’homme contemporain. Inspiré par la poésie sonore et la danse contemporaine, ses pièces s’imposent très vite sous forme de performances qui mêlent le texte
(par le biais de la lecture à haute voix) et la musique
(par le biais de la guitare électrique qu’il utilise comme une sculpture sonore).
Le public, assis sur le sol réfléchissant les
Araignées, Singes et Esprits de
Janaina Tschäpe, a perçu sa vision esthétique du conte. Ceux qui n'ont pas pu venir l'entendront probablement prochainement sur le site du Centre culturel quand la captation aura été mise en ligne.

Ses aller-retours incessants entre le texte et l'analyse psychanalytique
(ou philosophique) qu'il fait m'ont donné envie de me plonger dans le texte original.

Et je rêve d'une version franco-anglaise à l'instar de la superbe édition d'
Alice au pays des merveilles réalisée par
les Éditions de l'Oxalide.
On repart après s'être assuré que le ciel de Paris demeure calme. Même si le
Jolly Roger, cette bannière noire à tête de mort de
Grégoire Bourdeil flotte toujours au-dessus de l'immeuble Vuitton, signifiant que les pirates ont infiltré notre monde, économique, administratif, religieux ... comment l'oublier ?
L'exposition reste ouverte au public jusqu'au 9 janvier 2011, à deux pas du Carrefour de l'Étoile.
Programmez-en la visite pour oublier les tracas des transports parisiens !
Espace culturel Louis Vuitton, 60 rue de Bassano, 75008 Paris, 01 53 57 52 03du lundi au samedi de 12 à 19 heures, dimanche et jours fériés de 11 à 19 heures
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire