La Nouvelle Seine est une péniche amarrée quai de Montebello. On peut y déjeuner en jouissant d'une vue imprenable sur Notre-Dame.
On peut aussi descendre en soute pour assister à un spectacle. La programmation est sans reproche, avec des découvertes intéressantes, comme Marine Baousson que j'avais applaudie à la Comédie des Trois Bornes et qui fait le show ici tous les mardis soirs à 21 h 30.
Les enfants ne sont pas en reste. Ils ont le choix en ce moment avec deux comédies écrites par le même auteur pour les 3-11 ans.
J'ai eu la surprise de découvrir une vraie salle, même si elle tangue un petit peu (au passage des bateaux-mouches ou des péniches en activité). Un parfum d'épices embaumait. On se serait cru sous un de ces sapins du marché de Noël du square voisin.
La décoration signé par Gil Levasseur, évoque l'univers de Cocteau et convient autant à un public d'enfants qu'aux adultes. Il a été aidé par une certaine Caroline qui mérite les félicitations.
A ce que j'ai vu cette après-midi là, les parents n'ont pas boudé leur plaisir. Les comédiens m'ont dit avoir ressenti une forte écoute, avec une belle participation de parents conquis.
Il leur faut tout de même beaucoup d'énergie parce que la marmaille n'a pas ses mots dans ses poches. J'ai entendu fuser des "maitresses en maillot de bains" et des menaces, du style "j'espère que c'est intéressant", témoignant d'une exigence extrême pour des spectateurs aussi jeunes qui un peu plus tard avoueront : "c'est la première fois que je vois un spectacle comme çà". Faut du caractère pour les mener à la baguette ces petits, et le comédien n'en manque pas.
Je connaissais en gros l'histoire d'Augustin Pirate des Indes, ayant découvert le livre de Marc Wolters (illustré par Pierre Jeanneau, au Buveur d'encre, 2015) au Salon du livre pour la jeunesse de Montreuil il y a quelques jours.
C'est lui qui a écrit le spectacle à partir de la même trame mais le résultat n'a rien à voir. C'est encore lui qui a conçu La Grande Cuisine du Petit Léon, un spectacle plus musical et différemment participatif.
Les deux ont en commun de faire découvrir épices et herbes aromatiques au moyen de drapeau embaumant les huiles essentielles agités au-dessus des spectateurs.
Augustin Pirate des Indes
Le personnage central de la pièce est Augustin Volubile, qui nous apprend avoir parlé dès le jour de sa naissance. profession pirate, spécialité voleur d'épices ... parce que cela vaut de l'or.
Sa lorgnette est un moulin à poivre. Il a tôt fait de mimer la levée d'ancre. On peut dire que l'endroit est raccord avec le sujet puisque nous sommes à fond de cale.
Et s'il prétend avoir un petit grain ... de poivre, ses propos ne sont pas dénués de bon sens. Quand il dit que l'orang-outan signifie en malais homme de la forêt c'est tout à fait exact.
Il passe d'un costume à l'autre sans que l'on se rende compte que c'est lui qui incarne tous les rôles.
Il interroge régulièrement la salle, en parvenant à déjouer les meilleurs "élèves" du premier rang, qui ont réponse à tout. Il entretient l'attention de tout le monde, avec des allusions spécialement adressées aux parents. Il réussit à mobiliser la salle entière pour mimer une traversée à dos de baleines à bosse.
Les parfums calment à peine l'assemblée. Ça sent la girofle, la muscade, qu'il ne peut s'empêcher de conseiller dans un gratin dauphinois. A un moment il faudra bien un instant de relaxation pour calmer tout le monde et revenir à un certain calme et écouter la suite.
Et reprendre de plus belle avec une chanson et une chorégraphie :
Des épices pour les pirates
Augustin tu nous éclates
Après une pause au-dessus on peut enchainer avec le spectacle suivant, ou arriver spécialement ...
La Grande Cuisine du Petit Léon
C'est un spectacle plus musical et différemment participatif. Le comédien fait d'abord parler une marionnette qu'il reconnait lui-même être un affreux doudou.
Il avoue être le fils d'un ogre, cannibale cela va de soi. Mais sa bonhommie et son pantalon de vichy rouge et blanc ne font peur à personne.
Et je ne suis pas sure que les enfants comprennent le nom du restaurant trois étoiles de son ogre de père, Croqu' Nain dont la spécialité est de cuisiner les nains.
C'est un enfant, on lui pardonne, même s'il a 7 ans, un âge soit disant de raison. Le père est parti, et Léon se retrouve seul aux fourneaux. Pour ce petit gourmet, c’est une occasion en or de jouer et de faire découvrir ... les légumes.
C'est prétexte à une petite leçon de botanique car il y a des légumes qui sont des fruits (tomates, aubergines), d'autres des racines (carottes), d'autres des feuilles (épinards) et d'autres encore des fleurs (artichauts, brocolis).
Et bien entendu à sentir les arômes des plantes qui vont sublimer sa nouvelle recette. La fantaisie est au programme avec un emploi peu académique des ustensiles de cuisine.
Le plus sympathique est le recrutement d'un commis parmi les spectateurs pour réaliser après moult péripéties des saucisses aux légumes et un gâteau d'anniversaire pour le moins spécial.
Augustin Pirate des Indes à 14h les 26-27-29-30-31 décembre 2015 puis, mais les dates sont en cours de confirmation, les 2-3-9-10-16-17-23-24-30-31 janvier 2016. Il restera à l'affiche à Paris jusqu'à mars 2016 avant de partir en tournée dans toute la France.
La Grande Cuisine du Petit Léon à 15h30 les 26-27-29-31 décembre 2015 puis le 2 -3-10-17-24-31 janvier 2016 (en cours de confirmation)
Théâtre La Nouvelle Seine – sur berges face au 3 quai de Montebello – 75005 Paris
Informations au 01 43 54 08 98
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