Laurent Viel était un des chanteurs de la "Rue de la belle écume" que j'avais beaucoup apprécié. Ce soir il rodait son nouveau spectacle musical, au Théâtre de l’Archipel, 17 Boulevard de Strasbourg 75010 Paris qui l'accueillait pour une avant-première exceptionnelle.
Sous le titre de "Chansons aux enchères" il nous immerge dans cette chanson française immortelle dont il est un fervent défenseur. Il sera à partir du 15 Janvier au Théâtre des Mathurins 36 rue des Mathurins 75008 Paris les vendredis et samedis à 19h00 (et en matinée les samedis à 17h00).
Retenez bien ces dates si vous avez envie de passer un moment très agréable. C'est un vrai interprète. Il donne du sens au texte que nous entendons dans toutes ses facettes. Ce serait absurde de dire que Laurent chante "bien". Il fait beaucoup mieux et plus encore.
Son spectacle ne se situe pas dans la veine des remakes qui promettent de faire revivre les années 80 ... et des poussières. Il est très actuel et en même temps respectueux des oeuvres et de leurs créateurs. Il n'imite pas mais il sait donner un coup de neuf à des chansons qui auraient pu prendre de l'âge.
On commence par la Vente aux enchères que Gilbert Bécaud a écrite en 1970, en lançant du même coup la carrière d'un violoniste québécois, Paul Cormier, qu'il rebaptise Monsieur Pointu.
Ce soir c'est Monsieur Garcia qui est invectivé par Laurent Viel et c'est un guitariste.
Par sa manière d'amener le sujet, le chanteur justifie pleinement le titre de son spectacle. Il lance chaque chanson, ou chaque morceau de chanson comme autant de joyaux qu'il sortirait de sa musette.
On redécouvre la Bohème, écrite par Charles Aznavour en 1965 qui devient une chanson douce. On a envie de balancer la java sur l'Accordéoniste chantée par Edith Piaf en 1954. Rupture de ton avec l'évocation de Sylvie Vartan à travers Toi jamais (2008) que la salle reprend en choeur comme un reproche en imaginant s'adresser à J H, autrement dit Johnny Halliday.
Place au romantisme avec Michèle, une chanson très nostalgique interprétée par Gérard Lenorman autour du souvenir d’un premier amour, qui est un hommage aux Beatles non seulement via le titre et l’allusion à "Yesterday" dans les paroles mais aussi par la composition musicale que l'on aurait pu attribuer au groupe anglais.
Humour aussi avec cette définition empruntée à Sacha Guitry : le mariage, c'est résoudre à deux des problèmes qu'on n'aurait pas eus tout seul.
Suit un medley qui enchaine Mylène Farmer, Guesch Patti (Etienne, 1987), Alain Bashung (Vertige de l'amour, 1981), Desireless (Voyage, voyage, 1989) et Dave ( Du coté de chez Swan, 1975) que le public ne peut pas s'empêcher de fredonner avec délicatesse, jusqu'à être interrompu par Laurent d'un Bang bang qui nous ramène en 1966 à Cher dont le titre sera plus tard par Sheila (2007).
A ce stade les spectateurs sont conquis. Et ce n'est pas fini. Voilà du costaud, du sérieux, du lourd, du sévère avec Est-ce ainsi que les hommes vivent d'Aragon, chanté par Léo Ferré, et le Tango des joyeux bouchers de Boris Vian, qui nous promet avec un écho inquiétant Faut qu'ça saigne ... (1954)
Ne me quitte pas de Jacques Brel (1954) s'affronte brièvement avec La javanaise (1963) de Serge Gainsbourg. Avec Ces gens là (1966) Laurent Viel est au sommet de la réinterprétation.
Il descend dans la salle pour chercher "sa" Gabrielle, un succès écrit par Long Chris et composée par Tony Cole pour Johnny Halliday (1975). Où sont les femmes, interrogera Patrick Juvet deux ans plus tard.
Laurent rejoint son guitariste pour Il venait d'avoir 18 ans, (Dalida, 1975) suivi d'un Comme ils disent (Charles Aznavour, 1972) absolument magistral. Les paroles de Bidonville (1975) Claude Nougaro annoncent que la fin du spectacle se rapproche :
Des souvenirs, on en a désormais à ne plus savoir qu'en faire ... Et l'envie de chanter a investit la salle qui fredonne maintenant dim, dam, dom en boucle comme Stromae dans Je cours (2010). Nous sommes devenus la Foule sentimentale d'Alain Souchon (1993).
Les chansons sont faites pour voyager mais pas que. Laurent Viel nous en fera une ultime démonstration avec son compère Thierry Garcia qui l'accompagnera pour une "petite" dernière sur sa toute petite guitare. À quoi sert une chanson, si elle est désarmée ? comme le chantait Julien Clerc en 1992 avec Utile.
Personne ne saurait répondre de manière exhaustive. Ce qui est certain c'est que ce soir elles ont ravivé beaucoup de souvenirs et nous ont donné des joies très simples, que nous avons partagées en harmonie. Pour cela, merci à Laurent et Thierry. Continuez longtemps à nous enchanter !
Dans la salle ce soir on pouvait voir Roland Romanelli, avec qui il partageait l'affiche de la Rue de la belle écume. Le musicien avait écrit, composé et arrangé Barbara vingt ans d'amour en 2008. Il reprendra un spectacle comparable avec Rébecca Mai au Théâtre Rive Gauche, du 28 janvier au 9 février 2016, dans une mise en scène d'Eric-Emmanuel Schmitt sous le titre Barbara et l'homme en habit rouge, parce que ce parfum était son préféré.
Chansons aux enchères
Un spectacle de Laurent Viel (chant) et Thierry Garcia (guitares)
Conçu en collaboration avec Xavier Lacouture.
Au Théâtre des Mathurins
36 rue des Mathurins, 75008 Paris
A partir du 15 janvier 2016
Les vendredis et samedis à 19h00
Matinée les samedis à 17h00
On commence par la Vente aux enchères que Gilbert Bécaud a écrite en 1970, en lançant du même coup la carrière d'un violoniste québécois, Paul Cormier, qu'il rebaptise Monsieur Pointu.
Ce soir c'est Monsieur Garcia qui est invectivé par Laurent Viel et c'est un guitariste.
Par sa manière d'amener le sujet, le chanteur justifie pleinement le titre de son spectacle. Il lance chaque chanson, ou chaque morceau de chanson comme autant de joyaux qu'il sortirait de sa musette.
On redécouvre la Bohème, écrite par Charles Aznavour en 1965 qui devient une chanson douce. On a envie de balancer la java sur l'Accordéoniste chantée par Edith Piaf en 1954. Rupture de ton avec l'évocation de Sylvie Vartan à travers Toi jamais (2008) que la salle reprend en choeur comme un reproche en imaginant s'adresser à J H, autrement dit Johnny Halliday.
Place au romantisme avec Michèle, une chanson très nostalgique interprétée par Gérard Lenorman autour du souvenir d’un premier amour, qui est un hommage aux Beatles non seulement via le titre et l’allusion à "Yesterday" dans les paroles mais aussi par la composition musicale que l'on aurait pu attribuer au groupe anglais.
Humour aussi avec cette définition empruntée à Sacha Guitry : le mariage, c'est résoudre à deux des problèmes qu'on n'aurait pas eus tout seul.
Suit un medley qui enchaine Mylène Farmer, Guesch Patti (Etienne, 1987), Alain Bashung (Vertige de l'amour, 1981), Desireless (Voyage, voyage, 1989) et Dave ( Du coté de chez Swan, 1975) que le public ne peut pas s'empêcher de fredonner avec délicatesse, jusqu'à être interrompu par Laurent d'un Bang bang qui nous ramène en 1966 à Cher dont le titre sera plus tard par Sheila (2007).
A ce stade les spectateurs sont conquis. Et ce n'est pas fini. Voilà du costaud, du sérieux, du lourd, du sévère avec Est-ce ainsi que les hommes vivent d'Aragon, chanté par Léo Ferré, et le Tango des joyeux bouchers de Boris Vian, qui nous promet avec un écho inquiétant Faut qu'ça saigne ... (1954)
Ne me quitte pas de Jacques Brel (1954) s'affronte brièvement avec La javanaise (1963) de Serge Gainsbourg. Avec Ces gens là (1966) Laurent Viel est au sommet de la réinterprétation.
Il descend dans la salle pour chercher "sa" Gabrielle, un succès écrit par Long Chris et composée par Tony Cole pour Johnny Halliday (1975). Où sont les femmes, interrogera Patrick Juvet deux ans plus tard.
Laurent rejoint son guitariste pour Il venait d'avoir 18 ans, (Dalida, 1975) suivi d'un Comme ils disent (Charles Aznavour, 1972) absolument magistral. Les paroles de Bidonville (1975) Claude Nougaro annoncent que la fin du spectacle se rapproche :
Serre-moi la main, camarade.
Je te dis : "Au revoir".
Je te dis : "A bientôt".
Il nous manque un dernier petit bijou, superbe et déchirant, Drouot (dont Barbara a écrit les paroles et composé la musique en 1974 avec Roland Romanelli : ... rien ne lui restait plus, pas même ce souvenir, aujourd'hui disparu...Des souvenirs, on en a désormais à ne plus savoir qu'en faire ... Et l'envie de chanter a investit la salle qui fredonne maintenant dim, dam, dom en boucle comme Stromae dans Je cours (2010). Nous sommes devenus la Foule sentimentale d'Alain Souchon (1993).
Les chansons sont faites pour voyager mais pas que. Laurent Viel nous en fera une ultime démonstration avec son compère Thierry Garcia qui l'accompagnera pour une "petite" dernière sur sa toute petite guitare. À quoi sert une chanson, si elle est désarmée ? comme le chantait Julien Clerc en 1992 avec Utile.
Personne ne saurait répondre de manière exhaustive. Ce qui est certain c'est que ce soir elles ont ravivé beaucoup de souvenirs et nous ont donné des joies très simples, que nous avons partagées en harmonie. Pour cela, merci à Laurent et Thierry. Continuez longtemps à nous enchanter !
Dans la salle ce soir on pouvait voir Roland Romanelli, avec qui il partageait l'affiche de la Rue de la belle écume. Le musicien avait écrit, composé et arrangé Barbara vingt ans d'amour en 2008. Il reprendra un spectacle comparable avec Rébecca Mai au Théâtre Rive Gauche, du 28 janvier au 9 février 2016, dans une mise en scène d'Eric-Emmanuel Schmitt sous le titre Barbara et l'homme en habit rouge, parce que ce parfum était son préféré.
Chansons aux enchères
Un spectacle de Laurent Viel (chant) et Thierry Garcia (guitares)
Conçu en collaboration avec Xavier Lacouture.
Au Théâtre des Mathurins
36 rue des Mathurins, 75008 Paris
A partir du 15 janvier 2016
Les vendredis et samedis à 19h00
Matinée les samedis à 17h00
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