Avec la Fille de son père qui se joue au Théâtre de l'Archipel, tous les ingrédients sont réunis pour passer une bonne soirée.
Laure Lepelley a conçu un décor inspiré d'un appartement haussmanien qui fonctionne bien (même si on attendrait quelques changements, mais on n'est pas dans une production d'Au théâtre ce soir, la salle rouge de l'Archipel est nettement plus modeste, plus intime aussi, et ce n'est pas pour nous déplaire.
On y est à proximité des comédiens et cela participe à la bonne humeur qui se dégage de cette pièce, écrite par Bruno Chapelle et Camille Saferis. Ils n'ont pas eu à chercher très loin leur inspiration. Tout le monde rêve de devenir célèbre et de "faire de la télé".
Bruno Chapelle (chemise bleue) cumule les talents. Il est auteur, mais aussi comédien, metteur en scène (et co-directeur du théâtre de l’Archipel depuis cinq ans). Son jeu fait penser à Bourvil pour sa capacité à passer du comique au sérieux.
Il a démarré, comme beaucoup de ses compatriotes (et notamment Chevallier et Laspalès qui sont ses amis) dans la célèbre émission des années 80 "Le Petit Théâtre de Bouvard". On l'a vu au cinéma dans dans Les rois mages, La grande peinture, Les trois frères le retour et de nombreuses séries télévisées. Il est scénariste de Joséphine ange gardien.
Il est le personnage central de la Fille de son père dont on a le sentiment qu'il active les ficelles.
Jennifer rêve de faire de la télé. Mais lorsque l'on n'est la fille de personne (de connu), ce n'est pas gagné ! Heureusement, le hasard lui permettra d'exaucer son voeu au travers de la fille d’un certain "Personne" qui vaudra à Jennifer de devenir quelqu'un. Parce que c'est bien connu, chacun veut sa chance.
Les quiproquos rythment ce vaudeville trépidant sur l'ascenseur social, dans lequel les portes claquent au rythme des mensonges de chacun et de répliques bien senties, parfois inspirées par les discours des "grands" de ce monde : moi président ...
Camille Saféris (cravate rouge) donne la réplique, un art qu'il maitrise puisqu'il s’y est entrainé à la télévision avec Christine Bravo et Michel Drucker. Il fut le déconneur cathodique de Nulle Part Ailleurs sur Canal + où sa chronique des Première fois était d'une fine drôlerie. C'est lui aussi un artiste accompli, billettiste, réalisateur, auteur de chansons, de scénarios et de livres.
Formée à l’Ecole Florent et aux Enfants Terribles, la brune Marie-Aline Thomassin a joué entre autres aux côtés de Francis Perrin, Agnès Soral, Chevallier et Laspalès (encore eux)... Elle touche également au one-woman show, puis écrit avec Bruno Chapelle la pièce J’adore l’amour, j’aimerais bien le refaire un jour ! On l’a vue au cinéma dans Violette de Martin Provost, dans plusieurs courts-métrages primés en festivals, à la télévision dans des séries ou des publicités, et sur la toile où elle incarne notamment l’héroïne d’une web-série à succès.
Après une formation classique aux Conservatoires de Toulouse et de Paris, la blonde Pascale Michaud est rapidement engagée par des metteurs en scène tels que Gilles Gleizes, Jean- Philippe Azema, Thierry Atlan ou Jean-Christophe Barc... Passant aisément du registre dramatique à la comédie, c’est dans ce domaine qu’elle se fait remarquer. Entre autres par TF1, qui l’engage en 2009 pour incarner l'héroïne de la série quotidienne Seconde Chance, nommée aux International Emmy Awards. Au cinéma, Claude Chabrol lui donne un petit rôle dans L’ivresse du pouvoir. Elle apparaît également dans de nombreux téléfilms, séries TV et publicités. C’est en 2006 qu’elle rencontre Bruno Chapelle et Camille Saféris, nouveaux complices avec qui elle travaillera à de nombreuses reprises.
Olivier Yéni cumule lui aussi les casquettes : en tant qu’auteur, producteur ou comédien. Il dirige également Acte Sept, une agence conseil en communication parlée qu’il a fondée il y a treize ans. Manager conseil et amoureux de la langue, il accompagne les entreprises dans leurs conventions, séminaires, plénières ou tables rondes, autour de leurs enjeux de prise de parole. Rien d'étonnant à ce qu'il ait été choisi pour interpréter ici le rôle d'un PDG reconverti dans la télévision.
Tous s'accordent à merveille et, au risque de me répéter, la soirée démarre fort bien en leur compagnie. Le quintette a de belles perspectives.
Tous s'accordent à merveille et, au risque de me répéter, la soirée démarre fort bien en leur compagnie. Le quintette a de belles perspectives.
La fille de son père
de Bruno Chapelle et Camille Saferis
Mise en scène : Bruno Chapelle
Avec Bruno Chapelle, Pascale Michaud, Camille Saferis, Marie- Aline Thomassin et Olivier Yeni
Du mardi au jeudi à 19H30
Jusqu'au 7 janvier 2016 , représentation supplémentaire le 31 décembre à 21 h 15
Photos Xavier Lahache
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