Il y a beaucoup de chiffres dans le dernier livre de Julien Dufresne-Lamy. A commencer par le titre 907 fois Camille qui est énigmatique et pourtant aussi simple que la solution d’une devinette.
Une fois découverte (p. 197 si vraiment vous ne pouvez pas tenir jusque là) la réponse sera d’une limpidité exemplaire.
Julien c’est l’auteur de Mon père, ma mère, mes tremblements de terre. Ce roman m’avait cueillie et enthousiasmée.
907 fois Camille est très différent, et pourtant on retrouve la politesse des mots, son sens de la précision et quelque chose qui a à voir avec la délicatesse. L’auteur va crouler sous les demandes de biographie après celle-ci. Je serais éditeur je l’embaucherais comme nègre (même si j’imagine qu’il refuserait).
« Camille naît le 7 octobre 1987 dans le 14e arrondissement de Paris et tout de suite, elle a côtoyé l’impossible. Camille est la fille de Marie, une femme grande, souriante, fragile et de Dominique alias Dodo, un homme grandiloquent et imprévisible qui aime à se faire appeler la Saumure, et qui doit sa célébrité médiatique à ce qu’on appela l’affaire DSK ».
Une fois découverte (p. 197 si vraiment vous ne pouvez pas tenir jusque là) la réponse sera d’une limpidité exemplaire.
Julien c’est l’auteur de Mon père, ma mère, mes tremblements de terre. Ce roman m’avait cueillie et enthousiasmée.
907 fois Camille est très différent, et pourtant on retrouve la politesse des mots, son sens de la précision et quelque chose qui a à voir avec la délicatesse. L’auteur va crouler sous les demandes de biographie après celle-ci. Je serais éditeur je l’embaucherais comme nègre (même si j’imagine qu’il refuserait).
« Camille naît le 7 octobre 1987 dans le 14e arrondissement de Paris et tout de suite, elle a côtoyé l’impossible. Camille est la fille de Marie, une femme grande, souriante, fragile et de Dominique alias Dodo, un homme grandiloquent et imprévisible qui aime à se faire appeler la Saumure, et qui doit sa célébrité médiatique à ce qu’on appela l’affaire DSK ».
On est souvent dans le fait divers, mais aussi dans le conte, tout au fil de cette biographie qui ne se présente pas tout à fait comme telle. En tout cas on est avide de lire la suite, persuadé qu’il va se passer « quelque chose ». Je déguste et je me prends au jeu de cette attente. Je m’amuse de constater la déception de l’auteur lorsqu’il découvre les gaufres Meert dont on lui a trop vanté le mérite (p. 206). J’ai vécu pareille sensation.
La vérité n’est pas là où on s’attend à la trouver. Le récit est intime, mais pas trop dira Camille (p. 227) aujourd’hui trentenaire. Les révélations concernent surtout l’acte d’écrire et le rôle de l’écriture dans la construction d’un personnage, de fiction ou bien réel. Avec la lancinante interrogation de savoir si avoir un père est oui ou non indispensable pour se construire soi-même, ce qui fait écho d’ailleurs à son précédent ouvrage. On se surprend à relire plusieurs fois un passage tant l’analyse est fine.
Et quand l’auteur s’identifie au sujet il a (p. 167) l’élégance d’inviter Modiano à se prononcer. Il n’hésite pas à convoquer d’autres écrivains dès que nécessaire.
Le rapport à la chronologie est inhabituel car les incursions ne sont pas des flashbacks mais des instants de la vie présente.
Il est aussi question d’amour. Mais quand on aime, a-t-on besoin de compter ? Et a-t-on besoin de preuve (s) d’amour ? A ce titre la fin est une démonstration digne du meilleur des scénarios.
907 fois Camille de Julien Dufresne-Lamy, Plon, en librairie depuis le 18 août 2021
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire