Il y a plusieurs mayennais célèbres, Ambroise Paré (vers 1510-1585), Alfred Jarry (1873-1907) ou encore Alain Gerbault (1893-1941) le navigateur. Mais le plus célébré aujourd’hui est sans doute Henri Rousseau, alias le Douanier Rousseau (1844-1910) .
Pourtant d’autres peintes sont mayennais : les impressionnistes Camille Pissarro et Ludovic Piette, dont j’ai pu admirer des oeuvres au musée de Pontoise. Et Jean-Baptiste Messager qui immortalisa les principaux sites mayennais.
Et plus récemment, Henri Trouillard (1892-1972) menuisier et brocanteur, arrivé tardivement à la peinture, et Jules Lefranc, qui réalisa le lancement du paquebot Normandie dans un style hyperréaliste naïf. Tous deux sont exposés au MANAS.
Le Douanier est représenté dans le jardin de la Perrine où je me suis promenée il y a quelques jours d’après l’autoportrait de 1890, « Moi-même, autoportrait-paysage » réalisé en 2020 par Robert Lerivrain, un sculpteur lavallois.
Henri est né à Laval dans la maison de la porte Beucheresse de père fertblantier. C’est sa fonction d’octroi à Paris à partir de 1871 qui lui vaut son surnom.
Ses tableaux furent boudés aux salons des Indépendantists (et par sa ville de naissance qui refusa le don qu’il voulut lui faire). Ce sont les soutiens d’Apollinaire et d’Alfred Jarry qui lui valurent un début de reconnaissance peu avant sa mort en 1910.
C’est d’ailleurs son ami Guillaume Apollinaire qui composa son épitaphe dont la première strophe a été gravée par Brancusi (1876-1957) sur sa pierre tombale :
Gentil Rousseau tu nous entends
Nous te saluons
Delaunay sa femme Monsieur Queval et moi
Laisse passer nos bagages en franchise à la porte du ciel
Nous t'apporterons des pinceaux des couleurs des toiles
Afin que tes loisirs sacrés dans la lumière réelle
Tu les consacres à peindre comme tu tiras mon portrait
La face des étoiles
Nous te saluons
Delaunay sa femme Monsieur Queval et moi
Laisse passer nos bagages en franchise à la porte du ciel
Nous t'apporterons des pinceaux des couleurs des toiles
Afin que tes loisirs sacrés dans la lumière réelle
Tu les consacres à peindre comme tu tiras mon portrait
La face des étoiles
On peut s’étonner que ce soit un artiste contemporain qui ait effectué la gravure. L’explication est simple. Ce n’est qu’en 1947 que la municipalité a rapatrié les cendres du peintre depuis la région parisienne et les a placées dans un caveau, au jardin de la Perrine.
Si vous voulez voir des oeuvres de grand format il faudra par exemple vous rendre au Musée d'Orsay. Trois (seulement trois et de dimensions modestes) de ses peintures sont accrochées au MANAS, le Musée d'Art Naïf et Singulier de Laval qui se trouve dans la cour du vieux château :
Le pont de Grenelle vers 1892, huile sur toile
Vue de l'île Saint-Louis prise du pont Henri IV, étude préparatoire vers 1909, huile sur carton entoilé
Paysage, vers 1905, huile sur toile
Une œuvre supplémentaire a failli être exposée. Un donateur très âgé déposa anonymement au musée en 2017 un tableau intitulé "Paysage avec pêcheur", justifiant son geste par l'absence d'héritier et sa déception de ne pas voir davantage de tableaux du Douanier dans sa ville natale, et une motivation philanthropique.
L’homme avait joint un certificat d’authentification signé d’une critique et historienne d’art. Hélas celui-ci se révéla être un faux.
Outre Robert Lerivrain, Laval compte d'autres sculpteurs et le plus célèbre est sans doute Louis Derbré, dont les œuvres sont visibles dans le département mais aussi à l’étranger, et qui repose à Ernée. À Laval, les passants peuvent découvrir plusieurs de ses sculptures dont Le Zoom à l’entrée de la ville, La Joie qui est installée place de la préfecture ou encore La Rencontre face à la bibliothèque Albert Legendre.
Il m'a semblé que la préfecture était sensible à la sculpture contemporaine car j'en ai remarqué en de multiples endroits. Je citerai même une sculpture plutôt énigmatique (non photographiée) intitulée L’ami des artistes d’Emile Gilioli dans la cour du château de Laval, en hommage à Robert Buron.
Et n'oublions pas le plus fantastique, Robert Tatin, et les oeuvres de son étrange musée de Cossé-le-Vivien où l'on retrouve évidemment le Douanier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire