Çà commence par la traversée d’une prairie colorée de coquelicots. La jeune fille avance en tournant le dos à la caméra. Elle passe un talus et la voici de face dans un champ d’oliviers, dont les branches sont rafraichies par une brise assez forte. Le générique annonce la Fille du puisatier et il n’est pas besoin de lire le nom de l’auteur pour avoir compris qu’il s’agit d’une œuvre de Marcel Pagnol.
Nous aurons très souvent l’impression de regarder la suite de la Gloire de mon père. Mêmes paysages, même allée bordée d’arbres tortueux et centenaires.
Arrivée au bord d’un cours d’eau minuscule, elle se heurte quasiment à un beau jeune homme, sourire ultra- brite. Jacques s’offre pour la faire traverser sans se mouiller les pieds. Une fois. Deux fois. C’est Roule-galette version adulte qui nous est servi là. On a déjà compris que le renard allait manger la poule.
Elle c’est Patricia, 18 ans aujourd’hui. Car l’histoire commence le 21 avril, qui est « la fête du jour de sa vie ». Et on se dit que les coquelicots étaient bien précoces en Provence cette année là.
On se dit aussi que l’ambition de la marier exprimée par Felipe, l’employé du père, la quarantaine sans doute bien sonnée, est un peu prétentieuse même s’il s’exprime avec pudeur sur le chemin du retour. Et puis on se laisse prendre par les dialogues.
Le père raconte comment sa fille est née, a été donnée en adoption puis est revenue au foyer. Cet homme veuf qui n’a que des filles confie que Patricia c’est pas une fille, c’est un trésor et je l’aime autant qu’un garçon.
L’interprétation des comédiens est d’une précision rare, tous d’une justesse et d’une finesse sans faille dans leur interprétation. Comme Felipe, nous en restons bouche bée et nous faisons le santon. Ce film est un bijou.
On savait Daniel Auteuil familier des œuvres de Pagnol. Il fut un Ugolin exceptionnel dans Jean de Florette et Manon des sources. l'académie des César le récompensa comme il se doit. Succéder à Yves Robert et à Claude Berri était un pari osé pour une première réalisation. Cela valait la peine d'attendre trente ans pour passer derrière la caméra. La reconstitution est parfaite avec un souci du détail exemplaire (par exemple les vêtements du puisatier sont usés jusqu'à la trame).
Nous sommes plongés dans la France rurale et conformiste du début du siècle (dernier). Il nous parle d'un temps où la femme ne pouvait pas avoir d'existence sociale en dehors du mariage, où la transmission du nom était lourde de conséquences, où l'on ne transigeait pas avec les codes sociaux et où la fille ne discutait pas les ordres du père.
Nous sommes aussi emportés dans une histoire d'amour fou, entre deux jeunes gens, entre une fille et son père, entre deux sœurs, entre une mère et son fils. Chacun est prêt à beaucoup pour garder celui qu'il aime envers et contre tout. Mais on n'échappe pas à sa destinée.
Kad Merad (Felipe) et Daniel Auteuil (le puisatier) semblent avoir été bâti pour leurs rôles. Ils nous feraient presque oublier Fernandel et Raimu qui ont interprété le film dans la version de 1940. Sabine Azéma et Jean-Paul Daroussin campent un couple de riches commerçants détestables à souhait jusqu'à ce que l'histoire ne prenne un tournant brutal. Nicolas Duvauchelle et Astrid Berges-Frisbey composent un duo attendrissant.
Nous aurons très souvent l’impression de regarder la suite de la Gloire de mon père. Mêmes paysages, même allée bordée d’arbres tortueux et centenaires.
Arrivée au bord d’un cours d’eau minuscule, elle se heurte quasiment à un beau jeune homme, sourire ultra- brite. Jacques s’offre pour la faire traverser sans se mouiller les pieds. Une fois. Deux fois. C’est Roule-galette version adulte qui nous est servi là. On a déjà compris que le renard allait manger la poule.
Elle c’est Patricia, 18 ans aujourd’hui. Car l’histoire commence le 21 avril, qui est « la fête du jour de sa vie ». Et on se dit que les coquelicots étaient bien précoces en Provence cette année là.
On se dit aussi que l’ambition de la marier exprimée par Felipe, l’employé du père, la quarantaine sans doute bien sonnée, est un peu prétentieuse même s’il s’exprime avec pudeur sur le chemin du retour. Et puis on se laisse prendre par les dialogues.
Le père raconte comment sa fille est née, a été donnée en adoption puis est revenue au foyer. Cet homme veuf qui n’a que des filles confie que Patricia c’est pas une fille, c’est un trésor et je l’aime autant qu’un garçon.
L’interprétation des comédiens est d’une précision rare, tous d’une justesse et d’une finesse sans faille dans leur interprétation. Comme Felipe, nous en restons bouche bée et nous faisons le santon. Ce film est un bijou.
On savait Daniel Auteuil familier des œuvres de Pagnol. Il fut un Ugolin exceptionnel dans Jean de Florette et Manon des sources. l'académie des César le récompensa comme il se doit. Succéder à Yves Robert et à Claude Berri était un pari osé pour une première réalisation. Cela valait la peine d'attendre trente ans pour passer derrière la caméra. La reconstitution est parfaite avec un souci du détail exemplaire (par exemple les vêtements du puisatier sont usés jusqu'à la trame).
Nous sommes plongés dans la France rurale et conformiste du début du siècle (dernier). Il nous parle d'un temps où la femme ne pouvait pas avoir d'existence sociale en dehors du mariage, où la transmission du nom était lourde de conséquences, où l'on ne transigeait pas avec les codes sociaux et où la fille ne discutait pas les ordres du père.
Nous sommes aussi emportés dans une histoire d'amour fou, entre deux jeunes gens, entre une fille et son père, entre deux sœurs, entre une mère et son fils. Chacun est prêt à beaucoup pour garder celui qu'il aime envers et contre tout. Mais on n'échappe pas à sa destinée.
Kad Merad (Felipe) et Daniel Auteuil (le puisatier) semblent avoir été bâti pour leurs rôles. Ils nous feraient presque oublier Fernandel et Raimu qui ont interprété le film dans la version de 1940. Sabine Azéma et Jean-Paul Daroussin campent un couple de riches commerçants détestables à souhait jusqu'à ce que l'histoire ne prenne un tournant brutal. Nicolas Duvauchelle et Astrid Berges-Frisbey composent un duo attendrissant.
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