On a envie de titrer Renoir, père et fils, en écrivant fils au pluriel car c'est davantage l'histoire d'une famille qui nous est contée que la biographie d'un grand peintre. le film a été présenté à Cannes dans la catégorie Un certain regard.
1915. Sur la Côte d’Azur. Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front : son fils Jean est blessé… Mais une jeune fille, Andrée, apparue dans sa vie comme un miracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu’il n’attendait plus. Éclatante de vitalité, rayonnante de beauté, Andrée sera le dernier modèle du peintre, sa source de jouvence.Lorsque Jean, revenu blessé de la guerre, vient passer sa convalescence dans la maison familiale, il découvre à son tour, fasciné, celle qui est devenue l’astre roux de la galaxie Renoir. Et dans cet Eden Méditerranéen, Jean, malgré l’opposition ronchonne du vieux peintre, va aimer celle qui, animée par une volonté désordonnée, insaisissable, fera de lui, jeune officier velléitaire et bancal, un apprenti cinéaste.
Michel Bouquet est Renoir. Parfait, comme à son habitude, ou juste encore un peu plus. Les dialogues sont ciselés : Il faut se laisser aller dans la vie comme le bouchon dans l'eau du ruisseau.(...) Un tableau doit être une chose aimable et heureuse. (...) Oh, j'ai des progrès à faire, j'irai jusqu'au bout de mes forces.
On apprend que le peintre fut d'abord un peintre sur assiette et qu'il n'avait pas d'ambition particulière. Son métier le rendait très heureux jusqu'à ce que la fabrique ferme. Il s'est reconverti et a révélé son vrai talent.
Pour exécuter les tableaux qui sont filmés le réalisateur a trouvé un très grand spécialiste, le faussaire Guy Ribes qu'il a fait travailler ... dès sa sortie de prison. On comprend que les Baigneuses (1919) sont le testament pictural du grand homme. Bien d'autres surprises vous attendent avec ce portrait de Renoir dont on a très peu parlé jusqu'à maintenant.
On regrette la note triste de la fin plutôt tragique d'Andrée, qui fut la muse du père comme du fils. Certains artistes seraient-ils misogynes ? Ou ingrats ? Ou les deux.
Le film de Gilles Bourdos rend néanmoins merveilleusement l'atmosphère de début du XX°siècle et de l'arrière pays varrois. Il est à voir avant ou après une visite au Musée d'Orsay où sont exposés de nombreuses toiles du maitre.
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