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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

vendredi 24 avril 2015

Le vélo sentimental ... bien plus qu'un restaurant, une halte à faire à Toulouse

Installé au premier étage de la Maison du vélo à Toulouse, le Vélo sentimental est un restaurant presque pas ordinaire. L'endroit est peu banal pour la "parisienne" que je suis, même si, en cherchant un peu, on trouve des lieux assez novateurs aussi entre le XVIII° et le XX° arrondissements.

J'ai été intriguée par la formule : un local associatif entièrement dédié à la bicyclette. On peut y faire soi-même ses réparations, louer et même acheter d'occasion une petite reine. C'est vraiment séduisant car je me déplace souvent à vélo en région parisienne. Je n'envisage pas mes vacances sans la possibilité de faire quelques virées à bicyclette et la situation de cette Maison, juste en face de la gare SNCF Matabiau, est tout bonnement une aubaine.

Le jour de ma venue nous cherchions en fait depuis longtemps un point de chute agréable pour déjeuner, de préférence sainement. Le menu nous a intrigués.

Nous sommes d'abord entrés par la grande porte du garage, étonnés par l'alignement des "Okaz", nous demandant si on ne s'était pas fourvoyés. C'est bien plus tard que nous avons compris que nous étions dans une ancienne maison éclusière, l'écluse Bayard ... Il  est vrai que le canal du Midi se trouve juste de l'autre coté de la route.

Nous avons pris l'escalier intérieur mais on aurait aussi bien pu emprunter celui qui démarre dans la cour qui fait (aussi) office de terrasse pour déjeuner en été.
Arrivés en haut on a eu l'impression d'être dans un appartement privé, comme un de ces endroits qui sont des restaurants éphémères, et dont on se transmet l'adresse par SMS un peu secrètement le jour même.

L'espace est décoré en déclinant l'art du recyclage. Je retiens la robinetterie pour dissimuler l'alimentation électrique de jolis lumignons. Les murs sont talochés et cérusés. Les meubles sont vintage. La vaisselle est harmonieusement dépareillée.
Une enfilade de pièces permet, selon l'envie, de déjeuner dans l'intimité ou de se mêler aux habitués. On s'installe en toute simplicité là où on veut. Et on peut changer les sièges si les fauteuils ne nous conviennent pas. Le sourire ne quitte pas le visage du personnel.

Les murs accueillent une exposition de tableaux. Quelques sculptures rappellent l'univers de la maison, dédié aux petites roues. Un tricycle est suspendu au-dessus du bar, attendant d'être réclamé par des petites gambettes. 
Le restaurant est permanent, du lundi au samedi midi. Il est ouvert également en soirée le mercredi, jeudi et vendredi. Et autant le dire tout de suite : on y mange très bien, très bon, très sain et à prix très raisonnable.

Il n'y a pas de vrai menu. Tout est à la carte. L'entrée et le dessert sont à 5 €, le plat à 10,50 € (midi), un peu plus le soir. Les assiettes sont généreuses et au final l'addition est très correcte.

La cuisine est "traditionnelle" mais avec une pointe d'originalité qui varie selon l’humeur. C'est ce qu'on appelle une cuisine de terroir et du marché, autour de produits frais et de saison achetés dans un réseau d'agriculture raisonnée. Et le menu change tous les jours. On est quasiment certain qu'on ne mangera pas deux fois la même chose.

L'entreprise affiche plusieurs objectifs, notamment celui d'être orienté sur une thématique environnementale, en assumant le surcoût éventuel de ce choix.

La pintade ou le cochon que l'on vous y servira n'auront pas été élevés en batterie, et on peut logiquement croire qu'ils auront eu une vie heureuse.
Voilà pourquoi la mention figure à la carte. J'avais choisi un tendron de veau "heureux" à la moutarde ancienne.
La polenta qui l'accompagnait était moelleuse, avec juste ce qu'il fallait de parmesan et de basilic pour lui donner de la saveur. Mes félicitations à Elisa !
La grande salade et son duo de boulettes ne déméritait pas.
Le mélange était relevé avec de la roquette et une vinaigrette bien assaisonnée. Elle était accompagnée d'une tapenade maison, bien entendu, qui se laissait manger avec délectation sur un pain sans doute bio lui aussi. Il y avait de quoi satisfaire aussi des végétariens.
L'eau de table n'avait pas le goût de chlore. Servie fraiche dans une ancienne bouteille authentique de limonade elle était rafraichissante en ce premier jour quasi estival.
Le dessert maison du jour offrait le choix entre une mousse au chocolat et un moelleux aux pommes, comme celui que faisait ma mère autrefois.
La formule "café sentimental" était autant tentante avec un assortiment de douceurs.
L'endroit est agréable. On n'avait pas vraiment envie de partir. Nous avons failli squatter le salon tout à fait 1960 pour l'après-midi et y jouer aux tarots (le paquet de cartes attend qu'on s'en empare). notre seul regret était de n'être pas venus la veille : le premier vendredi du mois un(e) spécialiste propose un massage bien-être entre 12 et 15 heures et je gage qu'il apporte une belle dose de sérénité.
Dès que le soleil sera durablement installé on pourra envisager une pause sous le tilleul de la cour à toute heure de la journée autour  des pâtisseries maison.
Les cyclistes toulousains bénéficient de nombreux services : location de vélo urbain, atelier de réparation associatif, vélo-école pour enfants et adultes, centre de ressources ...
Il y a toujours des allers et venues ne serait-ce que pour consulter de la documentation puisque l'endroit peut s'enorgueillir d'une vélocythèque.
 
Enfin, le Vélo Sentimental accepte les "Sol Violette" (une monnaie éthique sur Toulouse et son agglomération) conçue par les citoyens et pour les citoyens, dans la logique d'une économie durable et plus juste, en étant un levier de développement pour le commerce dans le respect des femmes, des hommes et de l'environnement.

Avec 6 salariés, 2 encadrants, 4 encadrés, le Vélo sentimental assure bien son double objectif depuis déjà 7 ans. Le premier, de proposer une cuisine de saison et du terroir, le second d'insérer des personnes désocialisées (SDF, détendeur du RSA…), qui ont la possibilité d’y travailler pendant 24 mois. 
          
Le Vélo Sentimental
12 boulevard Bonrepos, Toulouse. tel : 05 34 42 92 51
Métro Marengo SNCF.
Ouvert au déjeuner/salon de thé du lundi au samedi, et au dîner, du mercredi au vendredi.

2 commentaires:

marie-france a dit…

le concept est extra, on peut même y faire un super gouter lors d'un mariage, l'endroit est chaleureux, convivial, imaginatif, charmant à l'image de celui qui l'a conçu et inventé, quant au nom on en est amoureux !

marie-france a dit…

le concept est super à l'image de celui qui l'a inventé ; convivial, généreux, charmant créatif, délicieux quant au non...on en tombe amoureux

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