Si je n'avais pas reçu Une fille parfaite en spécimen, précisément en épreuve anticipée non corrigée j'avoue que je ne me serais pas intéressée à l'ouvrage. Et pourtant j'accorde toujours une attention particulière aux premiers romans.
La couverture ne m'aurait pas attirée. Je trouve dommage qu'on suggère au lecteur le visage d'une jeune fille qui pourrait correspondre à celle que désigne le titre. Et puis elle semble avoir douze ans alors qu'aucun personnage n'a cet âge là, ce qui fait que jusqu'au bout on se demande qui cela peut bien être. J'aurais davantage été interpellée par un paysage évoquant la région où se déroule l'essentiel de l'intrigue. Enfin le genre policier n'est pas celui que je préfère. Mais je dois dire que j'ai apprécié.
La couverture ne m'aurait pas attirée. Je trouve dommage qu'on suggère au lecteur le visage d'une jeune fille qui pourrait correspondre à celle que désigne le titre. Et puis elle semble avoir douze ans alors qu'aucun personnage n'a cet âge là, ce qui fait que jusqu'au bout on se demande qui cela peut bien être. J'aurais davantage été interpellée par un paysage évoquant la région où se déroule l'essentiel de l'intrigue. Enfin le genre policier n'est pas celui que je préfère. Mais je dois dire que j'ai apprécié.
Certes il y a des longueurs. Elle sont peut être nécessaires à la consolidation de l'énigme. C'est surtout un thriller psychologique et il est utile que le lecteur prenne le parti de l'un ou de l'autre des personnages, qu'il s'investisse dans la résolution de la question-clé : qui a commandité le kidnapping de Mia, cette fille que sa mère Ève estimait être une fille parfaite ( page 267) : tu es ma petite fille parfaite, Mia. C'était ce qu'elle lui avait dit pour la consoler d'un acte de méchanceté de sa sœur Grace qui, probablement représentait réellement la perfection aux yeux de son père James.
Dans la famille Dennett on est en fait loin d'être au dessus de tout soupçon. James est un juge corrompu, Ève est une mère au foyer sans volonté, Grace est une peste. On se demande qui a du cœur, qui a jamais éprouvé de la compassion.
Et surtout on se surprend à guetter les instants parfaits, comme cette nuit qui est partagée page 316 en s'interrogeant sur nos propres ressentis : qu'est ce que moi je trouverais parfait dans un contexte comparable ?
La peur infiltre le roman. Elle engendre deux réactions naturelles, nous dit l'auteur, fuir ou se battre (page 312). Il me semble qu'il existe une troisième voie, la pétrification, qui d'ailleurs est mise en scène à plusieurs moments.
Mary Kubica tricote le syndrome de Stockholm avec subtilité. Si Mia se rapproche de son ravisseur, Colin, ce n'est pas tant parce que ils sont physiquement proches mais parce qu'ils ont vécu des épisodes comparables, bien que n'appartenant pas à la même classe sociale.
L'histoire se déroule aux États-Unis, et les codes de l'american way of life sont très présents. On retrouve aussi une atmosphère digne d'un roman de Ron Rash, même s'il situe les siens dans les Appalaches et non entre Chicago et Grand Marais, dans le Minnesota, sur le bord du Lac Supérieur.
Les choses ne sont pas exactement transposables dans notre pays. Il n'empêche qu'on se prend au jeu. On devine que le bourreau n'est pas celui qu'on veut nous faire croire et on se surprend à avoir mordu à l'hameçon. On a envie de connaître le dénouement pour respirer et relâcher la pression entretenue par les chapitres entrecroisant le passé et le présent.
La construction du roman est intelligente avec l'alternance des prises de paroles par plusieurs protagonistes ... Quelques-uns, pourtant essentiels, restent muets, sans doute de manière intentionnelle pour maintenir le mystère sur leurs motivations.
D'autres sont à mon avis insuffisamment développés comme celui de la sœur, juste esquissé. Voire même celui de l'inspecteur, que l'on sent ligoté par les conventions. J'ajouterai une critique de forme ... On va dire que je chipote. Deux chapitres ont le même titre : Colin, le jour avant Noël ( pages 347 et 353). La perfection n'est pas de ce monde... et c'est bien mineur par rapport à l'immense plaisir de lecture qu'Une fille parfaite m'a procuré.
On est intrigué par ce R majuscule typographié à l'envers et qui sème le doute sur la perfection de la fille en question. Et rien n'est plus excitant dans ce type de roman que les interrogations qui tiennent le lecteur en alerte jusqu'au bout. Et même bien au delà de la dernière page. Je m'interrogeais plusieurs jours après avoir terminé le livre sur notre capacité et notre efficacité à vouloir rendre justice par nous-mêmes.
Mary Kubica a suivi des études d’arts et d’histoire de la littérature américaine, ce qui se sent dans le roman. Elle a d’abord été enseignante. Aujourd'hui écrivain à temps plein, cette passionnée de Dickens et d'Hemingway vit près de Chicago, la ville dont Mia est originaire. Je guetterai son prochain ouvrage avec grand intérêt quel que soit le visuel de la couverture !
Mary Kubica a suivi des études d’arts et d’histoire de la littérature américaine, ce qui se sent dans le roman. Elle a d’abord été enseignante. Aujourd'hui écrivain à temps plein, cette passionnée de Dickens et d'Hemingway vit près de Chicago, la ville dont Mia est originaire. Je guetterai son prochain ouvrage avec grand intérêt quel que soit le visuel de la couverture !
Une fille parfaite de Mary Kubica aux éditions Mosaïc
Le roman sortira en librairie le 29 avril. Je vous en parle dès maintenant pour que vous puissiez le réserver auprès de votre libraire. C'est un premier roman et son destin est entre vos mains.
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