Mélanie Martin m'a mi l'eau à la bouche avec ses Sandwichs du monde qui viennent tout juste d'apparaitre dans la collection 50 Best de Hachette Cuisine.
On y trouve la marche à suivre pour exécuter correctement les classiques à commencer par le jambon-beurre français. J'ignorais qu'il fallait hacher finement les cornichons, les mélanger au beurre mou avant d'en tartiner la partie inférieure de la baguette.
Cette technique consistant à associer beurre et condiments est déclinable à l'infini.
Le pan bagnat est imbibé d'huile d'olive, ce qui lui vaut son nom, puisque pan banhat signifie « pain mouillé » en occitan. Cela ce n'est pas Mélanie qui vous l'apprendra. Et c'est le reproche que je ferais à son livre. Il restait suffisamment de place pour glisser quelques lignes sur l'origine des termes ou une anecdote sur le sujet. Par exemple que le croque-monsieur est apparu en 1910 dans un café du boulevard des Capucines.
On devine que le BLT anglais (p.19) est sans doute un acronyme fabriqué à partir de la première lettre des principaux ingrédients : Bacon-Lettuce-Tomato qui fonctionne pareillement en français.
Qui sait que le nom de Dagobert donné à la version belge vient de la bande dessinée américaine Blondie, dont le mari Dagwood, nommé Dagobert dans la version française, se prépare régulièrement des sandwiches gigantesques.
Et que le Club Sandwhich (p. 20) devrait s'écrire avec une majuscule ? John Montagu, 4e comte de Sandwich, était si féru de jeux qu'il ne voulait pas perdre de temps à se substanter. C'est lui qui inventa la recette en demandant qu'on lui apporte donc du filet de poulet et quelques feuilles de salade entre deux tranches de pain de mie.
En Italie, il devient tramezzino (diminutif de tramezzo, littéralement : « petit entre demi » en italien) composé de deux tranches de pain de mie triangulaires, renfermant une garniture de viande, fromage, champignons cuits, crudités, fruits de mer ou, plus rarement, du poisson. Mélanie Martin (p. 26) ajoute petits artichauts violets et pointes d'asperge. C’est l’écrivain Gabriele D’Annunzio qui a imposé le terme, pour remplacer le terme anglais de sandwich.
Au Brésil c'est à un étudiant qu'on doit le Bauru (p. 62) en 1934.
Ce type de préparation est universelle, avec quelques accommodations locales. Au Mexique, c'est le burrito (p. 54) à partir d'une tortilla de maïs, le bagel (p. 40) dans une petite couronne de pain brioché aux USA, le bahn mi (p. 64) au Vietnam depuis que le colonialisme y apporta les baguettes de pain.
Les versions chaudes ne sont pas oubliées. Depuis le croque-monsieur, en passant par le panini italien (p.28), le gyros grec (p.34), le sloppy joe américain (p. 42) sans oublier le cheese burger et le hot-dog. Ni bien sur la torta ahogada (littéralement «sandwich noyé») qui figure sur la couverture du livre et qui est servie au Mexique inondée de sauce salsa.
C'est un livre précieux pour se libérer des grands classiques et voyager partout dans le monde. Je n'y ai pas trouvé mon Casse-croute retour de marché. Et pour cause : ce n'est pas une recette-culte, même si je vous la recommande.
Sandwhichs du monde de Mélanie Martin, collection 50 Best, Hachette cuisine, mai 2013
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