Juste au sortir d'Aussois on est dans la prairie. On entend les clochettes qui tintinnabulent aux cous des chèvres.

Et voilà tout le troupeau rassemblé pour la traite !
Celle-ci s'appelle Sarde (cela ne s'invente pas !) et elle fait un bisou à la bergère. Cette vision me fait rêver à cette autre chèvre ...
Qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin! Qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande !
A ce stade je change l'histoire. Parce que l'aventure de cette petite chèvre courageuse a servi de leçon. Avec la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées et le retour du loup dans le Mercantour et les Alpes, on a proposé aux bergers de prendre le chien de montagne des Pyrénées en tant que chien de protection. Pour que les petites chèvres ou les moutons ne se fassent plus dévorer par aucun grand méchant loup.
Marchant la plupart du temps en tête de troupeau, le chien inspecte le terrain avant l'arrivée des animaux puis crée, autour du troupeau, une zone de protection qui lui permet d'anticiper l'approche de tout intrus. Dès qu'il y a un mouvement de panique, les brebis ou les chèvres ont tendance à se regrouper autour du chien. Le patou est apte à supporter la solitude, plus attaché au troupeau qu'à la présence du maître. Il peut rester en estive avec les ovins sans voir le berger pendant plusieurs jours.
La première réaction du chien de protection est d'aboyer (pour avertir l'étranger de sa présence, pour alerter son berger et son troupeau). Dans le même temps, il s'interpose entre le troupeau et le ou les intrus.
Si ceux-ci ne tiennent pas compte de cet avertissement ou si le prédateur est réellement agressif, le chien peut alors aller jusqu'au contact physique. Vous trouverez beaucoup de judicieux conseils sur le site Midi-Pyrénées. Malheureusement on déplore de plus en plus d'attaques contre l'homme. On raconte beaucoup de choses négatives autour de ces chiens alors la prudence s'impose.
(Merci pour sa contribution involontaire à cette chronique à Alphonse Daudet, à qui j'ai emprunté la Chèvre de M. Seguin, qui est l'héroïne d'une des Lettres de mon moulin, parues en 1860, et à Eric pour ses photos)
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