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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

samedi 11 octobre 2008

OUPS

Le "TFG" c'est aussi un espace Cirque qui existe depuis 4 ans à Antony (92), dans le quartier Pajeaud. Je viens d'y assister à un spectacle de cabaret volant. Du grand art! Vraiment!

Je voudrais tout de suite vous recommander de ne pas le louper. Oups, vous auriez fait une belle bévue. Et je ne serai pas la seule à en faire les louanges parce que les longues minutes d'applaudissement qui ont retenti comme une fanfare en disaient long sur le plaisir ressenti par les spectateurs.

Pourtant le titre ne m’inspirait pas. J’avais envie de légèreté, de poésie, d’enchantement. Cette interjection alsacienne lancée en guise d’excuse suggérait une bouffonnerie. Mais je voulais bien être bonne pâte et me laisser embarquer avec confiance sous le chapiteau.

Le public était venu nombreux qui se serrait sur les gradins. C’était bon signe. Çà sentait le sable chaud. Il en arrivait encore… On marchanda la coupure de la soufflerie contre la libération de quelques places supplémentaires sur un banc.

Les scénettes se sont enchaînées sans relâche en faisant voler en éclats les codes du cirque, du théâtre et de la pantomime.

Les experts se querelleront : c’est peut-être du cabaret (plusieurs numéros auraient leur place dans l’émission télévisée de Patrick Sébastien, le Plus grand cabaret du monde) ou du grand guignol en chair et en os. J’y ai vu un style particulier que je qualifierai de théâtre muet. On sent une filiation avec le cinéma muet (avec par exemple la présence du piano joué « en direct » pour sonoriser les scènes dramatiques). Multiples sont les références aux cultures allemande, espagnole et italienne. Constantes sont les allusions aux années 30 et aux longs voyages transatlantiques.
Sauf que dans le monde imaginaire de Max et de Maurice rien ne se passe comme prévu. La tour de Pise se tient droite. La jeune fille a les yeux grands ouverts sur les lumières de la scène. Son Charlot est un acrobate accompli qui fait des nœuds à son rideau avant d’y grimper. On flingue à tour de bras des cow-boys de fiction. On coupe les femmes en quatre. On lance des couteaux dans des têtes de chou. On se défie et on surenchérit. Le comique de répétition fonctionne à merveille et dérape … comme prévu en nous révélant les coulisses des tours de magie pour nous prouver que tout est calculé. Même l’incendie de l’aéronef en plein vol.

Entre temps on se balance, on s’envoie en l’air, on se prend pour Icare, ou pour Popeye, on se contorsionne, on s’échange des massues, on fait danser le balai, on triche au bonneteau, on fait faire de la gymnastique à un coq et sa poule, on roule à vélo, on scie (musicalement parlant) et on joue à faire la cuisine avec autant de bonhomie que les mitrons du dessin animé La belle et le clochard. Quel cirque !



Comme dans la chanson de Charles Aznavour, ils sont comédiens, magiciens et musiciens. Ils peuvent fanfaronner : leurs airs résonnent joyeusement comme une opérette.

Les sept compères s’en donnent à cœur joie et chantent en chœur les morceaux composés par Cyriaque Bellot.



M et M, deux lettres entrelacées au fronton du décor. Voilà les initiales des fondateurs de la compagnie, Max et Maurice, alias Antoine Deschamps et Emmanuel Gilleron, deux artistes qui font la paire pour s’accorder depuis plus de vingt ans comme une main gauche avec une main droite… A chaque apparition, le premier se tient toujours coté Jardin et son acolyte coté Cour. Quand on pense leur numéro terminé nous ne sommes pas au bout de nos surprises et ils nous étonnent encore et encore.

Impossible de rester insensible et les spectateurs ne ménagent pas leurs applaudissements tout au long du spectacle.
Les adultes sont bluffés. Les enfants sont épatés. Les visages expriment l’étonnement avec jubilation :
Ah, c’est les policiers de tout à l’heure …
Oh, c’est trop beau !
Il est tout léger …
C’est pas possible de faire çà !
Mais elle est plus là !

On peut gager que des vocations sont nées ce soir. Plusieurs petites filles ont sollicité Sandrine Colombet, la seule femme de la troupe (sur scène) pour glaner des conseils pratiques et technique sur son métier de contorsionniste.

OUF, les gens ne sont pas blasés et la qualité fait encore recette. Les prochaines soirées vont se jouer à guichets fermés. OUPS ! Mais il resterait quelques places pour la représentation de mercredi 15 octobre. Coup de chance, c’est à 15 heures, un horaire raisonnable pour venir avec des enfants.

Sinon, vous devrez aller jusqu’à l’Ecluse, à La Souterraine, dans la Creuse (les 5-6 décembre) ou à Montargis (13-14 décembre). Après il sera trop tard … Cela fait trois ans que le spectacle tourne et un jour viendra où …

Les comédiens auront démonté leurs tréteaux
Ils auront ôté leur estrade
Et plié les calicots
Ils laisseront au fond du cœur de chacun
Un peu de la sérénade
Et du bonheur d'Arlequin
Demain matin quand le soleil va se lever
Ils seront loin, et nous croirons avoir rêvé

Oups, çà alors …

Pour en savoir plus sur la Compagnie et les artistes allez jeter un œil sur leur site.
Et je vous rappelle celui du Théâtre Firmin Gémier-la Piscine-espace Cirque

1 commentaire:

Marie-Claire Poirier a dit…

J'ai oublié de signaler dans ce billet la difficulté d'accès à l'Espace Cirque pour les cyclistes (quelle prouesse sportive que de monter son vélo par les marches de la si jolie passerelle).
Sans parler des problèmes de stationnement de leur "véhicule".
Je viens de voir l'annonce d'un plan vélo pour le 92.
Je me renseigne et j'y consacre un article entier ...

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