J'avais lu l'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, le livre de de l'auteur américain Reif Larsen publié en 2009. Un premier roman autant inclassable que magistral dont j'avais publié une chronique enthousiaste. Alors, forcément, quand j'ai vu l'affiche et compris que Jean Pierre Jeunet l'avait adapté je me suis précipitée au cinéma, en faisant fi des critiques imbéciles que j'avais entendues.
J'avais découvert le livre en suivant la recommandation d'une bibliothécaire. Il est probable que je serais passée à coté sinon. L'ouvrage est plein de digressions sur des petits détails, prétexte à des croquis d'une précision incroyable. On le lit comme un parcours fléché. Jean-Pierre Jeunet était de taille à en faire une version sur grand écran.
Il raconte qu'il a "pris le livre et j’ai commencé à le colorier : tout ce que j’aimais beaucoup ou que je pensais indispensable au récit en rouge ; ce que j’aimais moyen en jaune ; ce que je n’aimais pas du tout en vert. J’ai découpé les pages et les ai rangées dans des chemises, et à partir de là, j’ai rebâti une histoire en quelque sorte, en n’hésitant pas à mélanger les éléments". L'écriture du scénario a été rédigée avec son complice d'écriture de toujours depuis La Cité des enfants perdus (1993), Guillaume Laurant.
T.S. Spivet, vit dans un ranch isolé du Montana avec ses parents, sa soeur Gracie et son frère Layton. Petit garçon surdoué et passionné de science, il a inventé la machine à mouvement perpétuel, ce qui lui vaut de recevoir le très prestigieux prix Baird du Musée Smithsonian de Washington. Sans rien dire à sa famille, il part, seul, chercher sa récompense et traverse les Etats-Unis clandestinement sur un train de marchandises. Mais personne là-bas n’imagine que l’heureux lauréat n’a que dix ans et qu'il porte un bien lourd secret…
On traverse avec le jeune garçon les grandioses espaces du Montana qui a inspiré tant écrivains ... enfin ce n'est pas à proprement parler cet Etat mais l'Alberta, parce que le réalisateur a préféré tourner au Canada pour garantir une liberté qu'il n'aurait pas eue avec des producteurs américains. Peu importe. On s'y croit et c'est l'essentiel. Au final on peut se réjouir que ce soit une coproduction franco-canadienne.
L'actrice (britannique) Helena Bonham Carter est la mère, une entomologiste plus concernée par la cicindèle vampire que par l'éducation de ses enfants. Judy Davis (australienne) endosse la fonction de responsable du Smithsonian. Seul le jeune Kyle Catlett qui incarne T.S. Spivet est américain et joue ici son premier long métrage. Et c'est le fidèle Dominique Pinon qui annoncera le clap de fin.
J'ai retrouvé l'esprit du livre, sans être dérangée par les arrangements que Jean-Pierre Jeunet a composé avec l'histoire. Son esprit et sa fraicheur subsistent, catalysés par un humour qu'il faut décrypter au second degré, parfois bien au-dessus. Comme ... le grille-pain qui saute littéralement ! Et certaines répliques car personne ne couillonnera jamais une sauterelle ...
J'ai retrouvé l'esprit du livre, sans être dérangée par les arrangements que Jean-Pierre Jeunet a composé avec l'histoire. Son esprit et sa fraicheur subsistent, catalysés par un humour qu'il faut décrypter au second degré, parfois bien au-dessus. Comme ... le grille-pain qui saute littéralement ! Et certaines répliques car personne ne couillonnera jamais une sauterelle ...
La promesse d'extravagance est tenue. L'intelligence est de la partie. On devrait répéter à l'envi combien la médiocrité est la pourriture de l'esprit. Très franchement je n'avais pas ressenti pareille émotion depuis ... E.T. de Steven Spielberg ...
Les images sont saturées de couleurs, les effets spéciaux s'enchainent mais la tendresse nimbe chaque séquence.
Les images sont saturées de couleurs, les effets spéciaux s'enchainent mais la tendresse nimbe chaque séquence.
Ce qui est formidable avec les gouttes d'eau c'est qu'elles choisissent toujours le chemin qui offre le moins de difficultés. C'est exactement le contraire avec les êtres humains.Tant que Jeunet suivra son chemin nous serons nombreux à lui emboiter le pas.
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