Treize tableaux accrochés dans la salle d'exposition de ce Moulin de Villeneuve qui fut la résidence d'Elsa Triolet et de Louis Aragon à Saint Arnoult en Yvelynes (78).
Treize ... on peut s'interroger sur le hasard ...
Ecouter Antoni Taulé présenter chacun de ses tableaux ne permet pas de percer le secret de ses oeuvres. L'artiste se cache derrière des formules mathématiques, exactes au demeurant, comme 1 divisé par 1 égale 1, ou encore 1 multiplié par 1 égale 1 ... qui sont le point de départ et de convergence d'une démonstration philosophique d'où il ressort que si le vrai divisé par le faux vaut 1 alors le vrai et le faux sont équivalents.
Le peintre nous exprime la même chose à propos du générique et du spécifique, du fini et de l'infini. Et ce n'est pas Bernard Vasseur, le directeur de la Maison, qui parviendra à lui faire dire autre chose. Ce qu'il faut retenir c'est la rigueur de la construction de chaque tableau, pensé comme une fiction. Et si le peintre catalan est hyperréaliste, il nous entraine aussi dans l'abstrait.
Antoni Taulé avait écrit un texte pour ne pas se perdre lui-même : Ces tableaux ont été peints par une personne avec un double imaginaire. Donc l'observateur se trouve dans deux endroits à la fois : dedans et dehors, avec une double prise de position. Il est lisière, il est seuil. Il est intérieur et extérieur. Ce sont les deux visites du théâtre en même temps, celui qui rit et celui qui pleure, le Menipo et l'Esopo de Velasquez.
Antoni Taulé connait bien l'univers du théâtre. Il a réalisé ses premiers décors en 1982 à la Maison de la culture de Grenoble, pour Les Trois sœurs de Anton Tchekhov, mises en scène par Ariel Garcia Valdès.
Il maitrise aussi l'architecture qu'il a longtemps étudiée. Et ceux qui ont vu ses photographies songeront qu'elles ont été une source d'inspiration très forte pour de nombreux tableaux, bouclant ainsi l'interrogation entre le réel et l'imaginaire, ce qui est supposé vrai et ce qui est vu comme faux.
La vraie démarche ne consiste pas à chercher ce qui plait et ce qui ne plait pas mais à s'interroger pour comprendre. A ce titre Bernard Vasseur souligne que par ses tonalités, l'absence de portes et de fenêtres, la difficulté à poser une limite entre le dedans et le dehors, la présence de tableaux à l'intérieur des oeuvres ... tout concourt à nous suggérer que l'artiste est comme schizophrénique ...
Chaque tableau évoque le théâtre dans le théâtre.
Devant celui-ci Antoni Taulé désigne le point central en remarquant qu'il nous place automatiquement dans le cosmos. Il semble s'en excuser : je vois toujours le monde à partir de moi-même. Et il poursuit : Le cosmos c'est soi-meême; l'incroyance ne signifie pas forcément le vide.
Le mur d'en face accueille les spectres et les citations. Bernard Vasseur les passe en revue : la chapelle Sixtine de Michel-Ange, Bacon,Velasquez, ou plus loin Picasso. Encore une fois l'artiste brouille l'analyse en se référant au situationnisme, qui est une façon de relier l'économie avec la psychologie. il conteste le terme d'hommage et lui préfère celui d'"images volées dans des musées", avec de gauche à droite, le Situationniste, Athéisme politique puis le Portrait d'Isabel Rawsthorne, qui fut une artiste peintre (1912-1992) ami d'Alberto Giacometti.
Là où nous verrons Egon Schiele il révèle que cette femme devant le tableau d'Ingres lui fait penser à un texte qu'Aragon a toujours nié avoir écrit : le con d'Irène. Il le publia sous pseudonyme pour éviter la censure. Antoni Taulé a donné à l'oeuvre le nom de "Volonté suprême". Il exprime selon lui le rapport entre vrai et faux, mythe et réalité, toujours 1.
La Chambre froide de Locus Solus (ci-desosus) est une allusion au théâtre de la mémoire de Raymond Roussel.
La vraie démarche ne consiste pas à chercher ce qui plait et ce qui ne plait pas mais à s'interroger pour comprendre. A ce titre Bernard Vasseur souligne que par ses tonalités, l'absence de portes et de fenêtres, la difficulté à poser une limite entre le dedans et le dehors, la présence de tableaux à l'intérieur des oeuvres ... tout concourt à nous suggérer que l'artiste est comme schizophrénique ...
Chaque tableau évoque le théâtre dans le théâtre.
Devant celui-ci Antoni Taulé désigne le point central en remarquant qu'il nous place automatiquement dans le cosmos. Il semble s'en excuser : je vois toujours le monde à partir de moi-même. Et il poursuit : Le cosmos c'est soi-meême; l'incroyance ne signifie pas forcément le vide.
Le mur d'en face accueille les spectres et les citations. Bernard Vasseur les passe en revue : la chapelle Sixtine de Michel-Ange, Bacon,Velasquez, ou plus loin Picasso. Encore une fois l'artiste brouille l'analyse en se référant au situationnisme, qui est une façon de relier l'économie avec la psychologie. il conteste le terme d'hommage et lui préfère celui d'"images volées dans des musées", avec de gauche à droite, le Situationniste, Athéisme politique puis le Portrait d'Isabel Rawsthorne, qui fut une artiste peintre (1912-1992) ami d'Alberto Giacometti.
Là où nous verrons Egon Schiele il révèle que cette femme devant le tableau d'Ingres lui fait penser à un texte qu'Aragon a toujours nié avoir écrit : le con d'Irène. Il le publia sous pseudonyme pour éviter la censure. Antoni Taulé a donné à l'oeuvre le nom de "Volonté suprême". Il exprime selon lui le rapport entre vrai et faux, mythe et réalité, toujours 1.
La Chambre froide de Locus Solus (ci-desosus) est une allusion au théâtre de la mémoire de Raymond Roussel.
Sur la gauche, voici maintenant Charlotte Corday tuant Marat dans le cerveau de Kafka. dans ce tableau intitulé "La perspective pense" les lignes ne sont pas droites pour satisfaire la perspective. Sur la droite, on reconnaitra le Minotaure.
Dominique Wallard était là pour nous parler des photographies que son mari, Daniel Wallard, également peintre, écrivain et critique d'art, avait faites d'Aragon et d'Elsa, en privé, puisque c'était un de leurs intimes depuis 1936 et jusqu'à sa mort en 1982. On peut voir dans l'atelier du jardin des clichés d'un homme simple, pris en 1947, dans la propriété du Haut Bois d'un Trouville aujourd'hui mythique, où Daniel accueillit aussi André Malraux et Jean Dubuffet. Les murs portent aussi des photos prises au domicile parisien d'Aragon de la rue de Varenne.
Dominique n'a pas de scoop à livrer sur le poète qu'elle a connu une douzaine d'années, si ce n'est qu'il aimait les pâtes au beurre.
Je n'ai pas eu le temps cette après-midi de visiter la maison, encore toute chargée de l'histoire d'Elsa et de Louis. Le poète l'acheta le vieux moulin en décembre 1951. Le moulin fonctionna jusqu'en 1904 et on peut apercevoir la chute d'eau à travers la porte vitrée du grand salon. L'image est surréaliste ... comment pourrait-il en être autrement ?
L'eau est très présente. La Rimarde coule, chargée de boue en ce moment, sans que cela gêne les allers et venues des ragondins.
Rien n'a changé depuis la mort de la romancière, d'un malaise cardiaque le 16 juin 1970. Elsa repose dans le parc, et Aragon l'y a rejointe en 1982. Un magnétophone diffuse jour et nuit la Sarabande de Bach et le chant du rossignol.
Le parc de six hectares mérite lui aussi une visite particulière, pour son charme et pour les oeuvres permanentes qu'il accueille, comme celle-ci de Speedy Graphito.
Suivant la volonté des poètes, la propriété a été léguée à la France. Elle a ouvert ses portes au public en 1994. C'est un musée, mais aussi un lieu de recherche et de création. C'est une association qui gère les expositions et les diverses activités qui sont nombreuses, en direction des adultes comme des enfants.
Moulin de Villeneuve, Rue de Villeneuve, 78730 St Arnoult-en-Yvelines, Tel : 01 30 41 20 15
Les photographies de Daniel Wallard et les seuils de perception d'Antoni Taulé sont visibles du 1er février au 15 mai 2014
tous les jours de 14 à 18 heures (et sur réservation pour les groupes)
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