J'ai rencontré Pamela Hartshorne à Paris le 13 février alors que je n'avais pas encore lu son livre que j'avais tout juste commencé.
J'ai été surprise par la qualité de son expression française. Elle peut lire la traduction du roman "dans le texte. Elle complimente à cet égard la traductrice qui a fait une "really close translation".
C'était courageux pour une britannique (écossaise pour être précise) de venir aussi simplement au devant des bloggeurs pour leur parler dans leur langue. Inversement nous avons ensuite tous accepté de l'entendre "dans le texte" et par bonheur j'ai eu le sentiment d'être quasiment bilingue. Merci Pamela pour s'être ainsi mise à notre portée!
C'était courageux pour une britannique (écossaise pour être précise) de venir aussi simplement au devant des bloggeurs pour leur parler dans leur langue. Inversement nous avons ensuite tous accepté de l'entendre "dans le texte" et par bonheur j'ai eu le sentiment d'être quasiment bilingue. Merci Pamela pour s'être ainsi mise à notre portée!
Les éditions l’Archipel avaient organisé la rencontre dans le cadre sympathique du Pain Quotidien, 18 rue des Archives dans le 4ème arrondissement, où nous avons dîné et partagé le pain. Il était donc naturel qu'on devienne copains-copines.
Le nom de Pamela Hartshorne est peu connu. La nuit n’oubliera pas est son premier roman. En réalité elle n'en est pas à un coup d'essai (ce qui est un des éléments expliquant la qualité du livre). Elle a signé plus de 45 romances "Harlequin", sous la plume de Jessica Hart, et elle assume cette maternité avec charme. Elle en sourit en nous disant qu'il lui fut très "naturel" d'écrire les scènes d'amour du roman.
C'est sous l'influence de son agent qu'elle a démarré cette histoire avec comme premier objectif de financer son doctorat. On lui conseilla d'associer sorcellerie, surnaturel et amour, ce dernier ingrédient étant inévitablement évident.
Pamela avoue admirer des écrivains qui excellent dans le "romantic suspens " comme Barbara Erskine en premier lieu, Tana French, Lisa Gardner (que j'avais lue dans le cadre du Grand Prix des lectrices de ELLE), Juliet Marillier, Lee Child, Harlan Coben, Nora Roberts, Susan Elizabeth Phillips, Loretta Chase, Kate Morton, Nicci French, Sharon Penman et Philippa Gregory (elle ne cite que des écrivains qui publient dans sa langue). Et elle reconnait volontiers que les uns et les autres l'ont influencée d'une manière ou d'une autre.
Elle connait peu les auteurs français. La notoriété de Fred Vargas est malgré tout arrivée jusqu'à elle.
S'agissant de la littérature romantique, je ne peux pas revendiquer une quelconque compétence mais j'ai tout de même noté que Pamela est un auteur reconnu dans le domaine. Elle a même gagné le plus prestigieux des prix, un Rita Award en 2013. Cette récompense vise l'excellence dans treize catégories de la littérature romantique. Ce n'est pas l'unique genre que je lis. On peut même dire que ce n'est pas celui que je recherche quand je me mets en quête de lecture. Je ne jugerais donc pas cette littérature en tant que spécialiste mais le fait que j'ai apprécié ce roman démontre qu'il est tout à fait lisible par "tout un chacun".
Sur les visuels de ces deux là on remarque une pomme. Il faut savoir que ce fruit joue un rôle très récurrent dans le roman. Le choix d'une couverture est toujours tumultueux dans les équipes de rédaction. Je reconnais par contre à la Nuit n'oubliera pas le mérite de situer l'héroïne au bord de l'eau.
L'élément liquide est fondamental et Pamela, la première, fut étonnée des remarques que nous lui avons faites à ce propos. C'est la déferlante du tsunami, le tourbillon qui entraine Grâce dans d'atroces cauchemars, la rivière qui attire Hawise ... Pamela estime que l'eau a pris une place aussi étrange que fondamentale de façon tout à fait inconsciente. Comme si elle avait été entrainée par ses personnages au fur et à mesure qu’elle écrivait...
Elle ne renie pas des points communs en particulier avec Grâce : Yes, she's quite like me ... Elle fut elle aussi architecte, aime cuisiner, ne se considère pas comme une intellectuelle, estime avoir le sens des réalités. Elle n’a pas vécu le tsunami mais elle a aussi enseigné l'anglais à Djakarta. Puis elle s'est installée à York où elle a trouvé "a place to belong". Il lui aurait été impensable de situer l'intrigue ailleurs que dans cette petite ville au passé riche dont elle se fait une ambassadrice passionnée et qui devient un personnage à part entière du récit.
L'histoire est double et semble se répéter à plusieurs siècles d'intervalle. Pamela a un doctorat en Histoire Médiévale et elle a mis ses connaissances au service de son écriture. Le moindre détail est authentique et c'est un des atouts de son roman, centré sur la vie quotidienne des "gens ordinaires" dans les années 1570 à l'époque des Tudors qu'elle reconnait être "son" XVI° siècle bien davantage que sur les "grands" évènements. N'allez pas croire pour autant qu'elle regrette de ne pas y avoir vécu à cette époque. La place de la femme, accusée de sorcellerie pour peu qu'elle soit différente a de quoi effrayer.
Hawise a vraiment existé. Ce prénom qui semble inventé est bien réel, un peu vieillot d'ailleurs au Moyen-Age. Les personnages de ses prochains romans porteront des prénoms moins étonnants (Neil, puis Jane nous dit-elle) dans un texte qui devrait être moins littéraire, et donc plus "populaire".
Pamela Harthorne ne croit pas en la réincarnation ni aux fantômes mais elle nous parle d'amis qui ont témoigné des faits étonnants. Elle reconnait les croire sans réserve. Elle préfère ne pas croire mais est troublée par ce qu'elle nomme le "pouvoir du passé" et toutes ces choses que l'on ne peut expliquer.
C'est peut-être la raison qui la conduite à trouver une conclusion somme toute rationnelle.
Une fois ouvert le lecteur est accroché et n'aura de cesse de connaitre la suite, comme dans le plus classique des "page-turner" qu’il est difficile de lâcher. Mais à l'inverse de ceux que l'on oublie assez vite je gage que ce roman restera en mémoire beaucoup plus longtemps. S'il y est question d'héritage (un thème que je trouve récurrent ces derniers temps) il est là traité d'une manière très large en dépassant le cadre des biens matériels.
Elle traite aussi de la liberté que l'on s'accorde à vivre son destin. J'ai aimé la manière que l'auteur a eue de nous faire glisser d'un siècle à l'autre, en m'attachant à chacune des deux héroïnes.
Pamela avoue admirer des écrivains qui excellent dans le "romantic suspens " comme Barbara Erskine en premier lieu, Tana French, Lisa Gardner (que j'avais lue dans le cadre du Grand Prix des lectrices de ELLE), Juliet Marillier, Lee Child, Harlan Coben, Nora Roberts, Susan Elizabeth Phillips, Loretta Chase, Kate Morton, Nicci French, Sharon Penman et Philippa Gregory (elle ne cite que des écrivains qui publient dans sa langue). Et elle reconnait volontiers que les uns et les autres l'ont influencée d'une manière ou d'une autre.
Elle connait peu les auteurs français. La notoriété de Fred Vargas est malgré tout arrivée jusqu'à elle.
S'agissant de la littérature romantique, je ne peux pas revendiquer une quelconque compétence mais j'ai tout de même noté que Pamela est un auteur reconnu dans le domaine. Elle a même gagné le plus prestigieux des prix, un Rita Award en 2013. Cette récompense vise l'excellence dans treize catégories de la littérature romantique. Ce n'est pas l'unique genre que je lis. On peut même dire que ce n'est pas celui que je recherche quand je me mets en quête de lecture. Je ne jugerais donc pas cette littérature en tant que spécialiste mais le fait que j'ai apprécié ce roman démontre qu'il est tout à fait lisible par "tout un chacun".
Après avoir survécu au tsunami de 2004, Grace se rend à York, au nord de l'Angleterre, pour régler la succession de sa marraine Lucy, dont elle vient d'hériter. Or, dès qu'elle pénètre dans la maison vide de sa marraine, elle est assaillie par d'étranges visions venues d'un lointain passé. Pire, elle croit entendre une voix angoissée appeler une fillette prénommée Bess. Qui est cette enfant ? D'où vient ce chuchotement désespéré ? York, 1577. Hawise, une jeune fille rêveuse éprise de liberté, rencontre le séduisant Francis. Mais ce dernier révélera vite sa vraie nature, et sa passion destructrice pour Hawise. Il la veut, vivante ou morte... Pour ces deux femmes, malgré les quatre siècles qui les séparent, un même destin et un seul but : sauver une enfant en danger.La nuit n’oubliera pas, tel est le titre choisi par les éditions Archipel, avec une couverture plutôt étonnante alors que la version France Loisirs, l'Echo de ton souvenir, me semble beaucoup plus romantique et plus proche aussi de l'original, Time's Echo.
Sur les visuels de ces deux là on remarque une pomme. Il faut savoir que ce fruit joue un rôle très récurrent dans le roman. Le choix d'une couverture est toujours tumultueux dans les équipes de rédaction. Je reconnais par contre à la Nuit n'oubliera pas le mérite de situer l'héroïne au bord de l'eau.
L'élément liquide est fondamental et Pamela, la première, fut étonnée des remarques que nous lui avons faites à ce propos. C'est la déferlante du tsunami, le tourbillon qui entraine Grâce dans d'atroces cauchemars, la rivière qui attire Hawise ... Pamela estime que l'eau a pris une place aussi étrange que fondamentale de façon tout à fait inconsciente. Comme si elle avait été entrainée par ses personnages au fur et à mesure qu’elle écrivait...
Elle ne renie pas des points communs en particulier avec Grâce : Yes, she's quite like me ... Elle fut elle aussi architecte, aime cuisiner, ne se considère pas comme une intellectuelle, estime avoir le sens des réalités. Elle n’a pas vécu le tsunami mais elle a aussi enseigné l'anglais à Djakarta. Puis elle s'est installée à York où elle a trouvé "a place to belong". Il lui aurait été impensable de situer l'intrigue ailleurs que dans cette petite ville au passé riche dont elle se fait une ambassadrice passionnée et qui devient un personnage à part entière du récit.
L'histoire est double et semble se répéter à plusieurs siècles d'intervalle. Pamela a un doctorat en Histoire Médiévale et elle a mis ses connaissances au service de son écriture. Le moindre détail est authentique et c'est un des atouts de son roman, centré sur la vie quotidienne des "gens ordinaires" dans les années 1570 à l'époque des Tudors qu'elle reconnait être "son" XVI° siècle bien davantage que sur les "grands" évènements. N'allez pas croire pour autant qu'elle regrette de ne pas y avoir vécu à cette époque. La place de la femme, accusée de sorcellerie pour peu qu'elle soit différente a de quoi effrayer.
Hawise a vraiment existé. Ce prénom qui semble inventé est bien réel, un peu vieillot d'ailleurs au Moyen-Age. Les personnages de ses prochains romans porteront des prénoms moins étonnants (Neil, puis Jane nous dit-elle) dans un texte qui devrait être moins littéraire, et donc plus "populaire".
Pamela Harthorne ne croit pas en la réincarnation ni aux fantômes mais elle nous parle d'amis qui ont témoigné des faits étonnants. Elle reconnait les croire sans réserve. Elle préfère ne pas croire mais est troublée par ce qu'elle nomme le "pouvoir du passé" et toutes ces choses que l'on ne peut expliquer.
C'est peut-être la raison qui la conduite à trouver une conclusion somme toute rationnelle.
Une fois ouvert le lecteur est accroché et n'aura de cesse de connaitre la suite, comme dans le plus classique des "page-turner" qu’il est difficile de lâcher. Mais à l'inverse de ceux que l'on oublie assez vite je gage que ce roman restera en mémoire beaucoup plus longtemps. S'il y est question d'héritage (un thème que je trouve récurrent ces derniers temps) il est là traité d'une manière très large en dépassant le cadre des biens matériels.
Elle traite aussi de la liberté que l'on s'accorde à vivre son destin. J'ai aimé la manière que l'auteur a eue de nous faire glisser d'un siècle à l'autre, en m'attachant à chacune des deux héroïnes.
Retenez son nom car elle n'est pas prête de s'arrêter à concocter ce genre de romans. Il se pourrait même qu'elle aille plus loin avec des thrillers historiques.
C'est dans une ambiance très détendue que nous avons pu converser avec cette femme si sympathique. Le temps est passé très vite. Il restait une dernière et agréable formalité dont elle s'est acquitté avec le sourire : la dédicace.
Si un doute subsiste avant de vous lancer dans cette lecture vous pouvez télécharger un extrait à cette adresse.
La nuit n’oubliera pas de Pamela Hartshorne, traduction de Philippine Voltarino
Editions de l'Archipel, février 2014
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