Les spectateurs prennent place sur les gradins autour des tatamis couleur de prairie. Pour moi qui connais la Compagnie un Loup pour l'homme je salive d'avance aux prouesses que j'anticipe. D'autres spectateurs s'étonnent de la superficie de l'espace d'évolution. Tu crois qu'ils vont tout occuper ?
De cela je suis sûre. Les deux premiers acrobates entrent en scène, je pourrais dire sur le ring. Leur regard est acéré. Ils se saluent comme des chiens fous et se donnent des accolades bruyantes.
La voix de Kathleen Ferier surprend. Le Kindertotenlieder de Mahler fait entrer dans une autre dimension.
Tout au long de leur spectacle on sera constamment secoué. Émotionnellement. Ces quatre là sont époustouflants. Même pour les spectateurs qui les ont déjà applaudi. Leur précédent spectacle, Appris par corps s'était achevé il y a six ans sur une partie mémorable de pierre-feuille-ciseaux qui inscrivait déjà leur travail dans les jeux des cours d'école.
Face Nord va plus loin encore. Point n'est besoin de connaitre ou d'avoir soi-même joué à saute-mouton, chat perché ou glacé, colin-maillard pour apprécier les tableaux qui s'enchainent en tuilage.
Qu'ils soient deux ou quatre à se défier le plaisir et les sensations fortes sont là dans une forme de combativité positive. Leur cheminement est un parcours d'obstacles, fait de jeux acrobatiques surprenants et ludiques dont ils inventent sans cesse les règles. Marcher, courir, sauter, attraper, grimper, grimper encore, avancer toujours... en repoussant les limites.
C'est simple ils iront toujours plus haut, plus loin, comme ces enfants qui sautent les marches d'un escalier en ajoutant une de plus à chaque fois dans une compétition amicale mise en scène par Pierre Déaux. Mais quand les enfants sont arrêtés par la peur ces quatre là ne renoncent que lorsque l'un d'entre eux est tombé.
Du coup aucune soirée ne ressemble à une autre. "Savoir que l'on va perdre n'empêche pas de lutter", nous disent ces quatre acrobates qui se mettent avec obstination à l'épreuve et relèvent avec plaisir les défis, nous emmenant en même temps que leurs corps aux limites de leur réalité physiologique et des lois de la physique.
Frédéric Arsenault, Alexandre Fray, Mika Lafforgue et Pierre Glottin flirtent avec le danger. Mais ils savent aussi prendre un peu de repos, sans pourtant relâcher leur attention que ce soit en suivant une ligne imaginaire ou en évitant des obstacles tout autant imaginaires comme seuls les enfants savent si bien le faire. Que ce soit encore à l'occasion d'un jeu de colin maillard qui ne s'achève que lorsque le loup a attrapé les trois moutons. Les spectateurs ne les perdent jamais des yeux parce qu'à tout moment un nouveau jeu peut se déployer.
La Danse Allemande de Schubert résonne après plusieurs enchainements de sauts. La musique intervient en appui comme pour souligner telle ou telle séquence. Parfois elle la précède (voir la liste en fin d 'article)
Ils réinventent la main chaude en mobilisant la totalité de leur corps. C'est à une véritable architecture chorégraphique que nous sommes invités à assister. On se souviendra longtemps de leur arche humaine, réitérée elle aussi jusqu'à ce que chute s'ensuive.
Tantôt partenaires, tantôt adversaires, les quatre protagonistes jouent et s’affrontent dans une partie où le seul but est de ne pas perdre. Bâtisseurs de formes en mouvements, ils poussent, tirent, et finissent par donner naissance à d’incroyables architectures vivantes : voûtes, arcs-boutants, ponts, colonnes de chair et de muscles qui s’érigent sous nos yeux.
Face Nord va plus loin encore. Point n'est besoin de connaitre ou d'avoir soi-même joué à saute-mouton, chat perché ou glacé, colin-maillard pour apprécier les tableaux qui s'enchainent en tuilage.
Qu'ils soient deux ou quatre à se défier le plaisir et les sensations fortes sont là dans une forme de combativité positive. Leur cheminement est un parcours d'obstacles, fait de jeux acrobatiques surprenants et ludiques dont ils inventent sans cesse les règles. Marcher, courir, sauter, attraper, grimper, grimper encore, avancer toujours... en repoussant les limites.
C'est simple ils iront toujours plus haut, plus loin, comme ces enfants qui sautent les marches d'un escalier en ajoutant une de plus à chaque fois dans une compétition amicale mise en scène par Pierre Déaux. Mais quand les enfants sont arrêtés par la peur ces quatre là ne renoncent que lorsque l'un d'entre eux est tombé.
Du coup aucune soirée ne ressemble à une autre. "Savoir que l'on va perdre n'empêche pas de lutter", nous disent ces quatre acrobates qui se mettent avec obstination à l'épreuve et relèvent avec plaisir les défis, nous emmenant en même temps que leurs corps aux limites de leur réalité physiologique et des lois de la physique.
Frédéric Arsenault, Alexandre Fray, Mika Lafforgue et Pierre Glottin flirtent avec le danger. Mais ils savent aussi prendre un peu de repos, sans pourtant relâcher leur attention que ce soit en suivant une ligne imaginaire ou en évitant des obstacles tout autant imaginaires comme seuls les enfants savent si bien le faire. Que ce soit encore à l'occasion d'un jeu de colin maillard qui ne s'achève que lorsque le loup a attrapé les trois moutons. Les spectateurs ne les perdent jamais des yeux parce qu'à tout moment un nouveau jeu peut se déployer.
La Danse Allemande de Schubert résonne après plusieurs enchainements de sauts. La musique intervient en appui comme pour souligner telle ou telle séquence. Parfois elle la précède (voir la liste en fin d 'article)
Ils réinventent la main chaude en mobilisant la totalité de leur corps. C'est à une véritable architecture chorégraphique que nous sommes invités à assister. On se souviendra longtemps de leur arche humaine, réitérée elle aussi jusqu'à ce que chute s'ensuive.
Tantôt partenaires, tantôt adversaires, les quatre protagonistes jouent et s’affrontent dans une partie où le seul but est de ne pas perdre. Bâtisseurs de formes en mouvements, ils poussent, tirent, et finissent par donner naissance à d’incroyables architectures vivantes : voûtes, arcs-boutants, ponts, colonnes de chair et de muscles qui s’érigent sous nos yeux.
Leurs corps sont de véritables chewing-gums jusqu'au final où se déploie une roue dans un mouvement qui semble perpétuel.
Tout est souple et beau. C'est un des spectacles les plus magistraux que j'ai vu à l'Espace Cirque et je recommande de ne pas le louper.
Face Nord jusqu'au 29 mars à l'Espace Cirque d'Antony
Rue Georges Suant – 92160 Antony
Les vendredis 13, 20 et 27 mars, et les samedis 14 et 28 mars à 20 heures
Le samedi 21 mars à 19 heures
Les dimanches 15 et 29 à 16 heures
Et le dimanche 22 à 18 heures
Références musicales de Face NordFace Nord jusqu'au 29 mars à l'Espace Cirque d'Antony
Rue Georges Suant – 92160 Antony
Les vendredis 13, 20 et 27 mars, et les samedis 14 et 28 mars à 20 heures
Le samedi 21 mars à 19 heures
Les dimanches 15 et 29 à 16 heures
Et le dimanche 22 à 18 heures
Puis les 14, 16, 17, 19 avril 2015 à l'Académie Fratellini - La Plaine Saint-Denis
et les 22 et 23 avril 2015 Aux Trois T - Chatellerault
De plus les 3, 5 avril 2015 Appris par Corps sera joué à l'Académie Fratellini - La Plaine Saint-Denis
SCHUBERT : Der Tod und das Mädchen op 7/3 D 531, Deutsche Grammophon 2min
Christina Ludwig et Irwin Gage, ref 431 476-2
SCHUBERT : Danse Allemande D783, Alfred Brendel, 1min47sec, ref 422 229-2
SCHUBERT : Der Gondelfahrer D.809, EMI, 3min, Choeur et Piano : Wolfgang Sawallisch, ref 724348308825
MAHLER, Kindertotenlieder, DECCA, 4min50sec, Kathleen Ferrier, Otto Klemperer, ref 425 995-2
SCARLATTI, Sonate en ré mineur K. 141, MIRARE, 2min53sec, Pierre Hantaï, MIR 9918
SCHUMANN Robert, Der Traum op 146 n°3, FNAC MUSIC, 1min37
Choeur Accentus - L. Equilbey 592293
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