La petite a grandi. Elle prend ses quartiers dans un nouveau lieu pour pouvoir accueillir plus de galeries et toujours le meilleur de l’art brut et de l’outsider art en off de la Fiac.
Après deux éditions françaises couronnées de succès dans un hôtel parisien, l’Outsider Art Fair déménage donc dans l’ancien hôtel particulier du Duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, pour une 3ème édition élargie. L'Hôtel du Duc, érigé dans les années 1850, est un véritable espace d’exposition de 1000 m2 au coeur de Paris, proche de l’Opéra Garnier, sur trois étages avec parquet, miroirs et moulures d’époque, une architecture classique et chargée d’histoire.
Foire de référence de l’art brut et outsider installée depuis 23 ans à New York, l’Outsider Art Fair, dirigée par Rebecca Hoffman, poursuit son développement avec 36 galeries internationales.
Institution partenaire, la Halle Saint Pierre y installe sa librairie de référence hors-les-murs, et propose une sélection de livres, de catalogues et de revues, ainsi que des ouvrages inédits disponibles pour la première fois en France. Revue de référence pour l’art brut international, Raw Vision est également pour la première fois partenaire de la foire et proposera un stand dédié.
L’Outsider Art Fair met les créateurs du monde entier à l’honneur en continuité avec son édition new-yorkaise. On y trouve des oeuvres de personnalités déjà reconnues comme Shinichi Sawada, qui est un des artistes les plus emblématiques de l’art brut japonais, mais aussi une sélection d’artistes singuliers découverts par les galeristes et parfois jamais montrés en France.
Je n'ai pas la prétention de faire cette fois ci un tour d’horizon exhaustif de l’art brut et de l’outsider art international. J'avais présenté l'essentiel lors de la première édition. J'ai choisi aujourd'hui de n'évoquer que trois artistes. Le hasard veut que ce soit des femmes. Il n'y avait là rien de prémédité.
La première était déjà exposée il y a trois ans. La deuxième est une artiste reconnue bien que peu célèbre et présente pour la première fois ici. La troisième est une totale découverte. Et je vais commencer par elle ...
Avec une parisienne de 91 ans qui bénéficie ici de sa première vraie exposition avec la présentation de pièces d'exception par la galerie Claire Corcia. Avec ses Figures d'ailleurs Sabine Darrigan nous entraine sur un territoire à la fois familier et différent, comme pour nous réconcilier avec l'ailleurs avec un travail empreint de spiritualité.
Elle a suivi un enseignement ménager auprès de religieuses, ce qui était assez banal dans les années 40. Elle est devenue enseignante et a créé un cours où ses élèves apprenaient à fabriquer des marionnettes.
Plus tard elle sera professeur de français à la cour du Danemark tout en suivant une formation de modéliste. Ses chapeaux puis ses masques auront un beau succès aussi bien en Scandinavie qu'à Paris où elle revient dans les années 50.
Son travail est extrêmement soigné, composé de tissus et matières précieuses, de perles et de galons. Chaque objet surprend par sa fraicheur. On le croirait exécuté avec du neuf. Son Moine, ci contre en gros plan, en témoigne. Cette figure totémique fait un peu plus de 140 cm de hauteur.
Sabine Darrigan a exposé brièvement dans une vitrine Hermès ou aux cotés de Jean Cocteau Galerie de l'Opéra, et parfois fugitivement dans une galerie. L'Outsider Art Fair pourrait être le tremplin qu'elle mérite.
Toute nouvelle dans cette manifestation, voici Marie-Rose Lortet, une jeune strasbourgeoise puisqu'elle n'a que 70 ans... Tout est relatif.
On reste dans le domaine de la haute couture, mais avec ici de "petits ouvrages tricotés". Remarquée par Jean Dubuffet, plusieurs de ses oeuvres ont été acquises par le musée de Lausanne. On la voit pour la première fois à l'Ousider Art Fair grâce au travail de sa galeriste Marie Finaz.
Elle présente des maisons en architecture de fils où le rapport à l'ombre devient sculpture, des miniatures (la souris M'as-tu-vue ?), des petites têtes et des masques (Mutin, ci-dessous) qui prennent des allures de visages. C'est remarquablement beau et délicat, semblant fragile au-delà du raisonnable.
Enfin, et toujours dans la précision du détail, Sabrina Gruss qui expose ses Cadavres exquis, Petites dépouilles et Défunts animés qui composent un peuple tout en os et sans couleur que l'on peut retrouver chez la galeriste Béatrice Soulié.
Je vous encourage à noter cette manifestation récurrente sur votre agenda. Allez-y cette année, l'an prochain, les deux. Ce sera à l'Hotel du Duc pour plusieurs éditions, toujours à la même période.
Outsider Art Fair
Hôtel du Duc
22 rue de la Michodière, 75002 Paris
Entrée libre
du jeudi 22 octobre 2015 au dimanche 25 17 heures
N.B. : les trois galeries citées sont parisiennes et accessibles toute l'année
Avec une parisienne de 91 ans qui bénéficie ici de sa première vraie exposition avec la présentation de pièces d'exception par la galerie Claire Corcia. Avec ses Figures d'ailleurs Sabine Darrigan nous entraine sur un territoire à la fois familier et différent, comme pour nous réconcilier avec l'ailleurs avec un travail empreint de spiritualité.
Elle a suivi un enseignement ménager auprès de religieuses, ce qui était assez banal dans les années 40. Elle est devenue enseignante et a créé un cours où ses élèves apprenaient à fabriquer des marionnettes.
Plus tard elle sera professeur de français à la cour du Danemark tout en suivant une formation de modéliste. Ses chapeaux puis ses masques auront un beau succès aussi bien en Scandinavie qu'à Paris où elle revient dans les années 50.
Son travail est extrêmement soigné, composé de tissus et matières précieuses, de perles et de galons. Chaque objet surprend par sa fraicheur. On le croirait exécuté avec du neuf. Son Moine, ci contre en gros plan, en témoigne. Cette figure totémique fait un peu plus de 140 cm de hauteur.
Sabine Darrigan a exposé brièvement dans une vitrine Hermès ou aux cotés de Jean Cocteau Galerie de l'Opéra, et parfois fugitivement dans une galerie. L'Outsider Art Fair pourrait être le tremplin qu'elle mérite.
Toute nouvelle dans cette manifestation, voici Marie-Rose Lortet, une jeune strasbourgeoise puisqu'elle n'a que 70 ans... Tout est relatif.
On reste dans le domaine de la haute couture, mais avec ici de "petits ouvrages tricotés". Remarquée par Jean Dubuffet, plusieurs de ses oeuvres ont été acquises par le musée de Lausanne. On la voit pour la première fois à l'Ousider Art Fair grâce au travail de sa galeriste Marie Finaz.
Elle présente des maisons en architecture de fils où le rapport à l'ombre devient sculpture, des miniatures (la souris M'as-tu-vue ?), des petites têtes et des masques (Mutin, ci-dessous) qui prennent des allures de visages. C'est remarquablement beau et délicat, semblant fragile au-delà du raisonnable.
Enfin, et toujours dans la précision du détail, Sabrina Gruss qui expose ses Cadavres exquis, Petites dépouilles et Défunts animés qui composent un peuple tout en os et sans couleur que l'on peut retrouver chez la galeriste Béatrice Soulié.
Je vous encourage à noter cette manifestation récurrente sur votre agenda. Allez-y cette année, l'an prochain, les deux. Ce sera à l'Hotel du Duc pour plusieurs éditions, toujours à la même période.
Outsider Art Fair
Hôtel du Duc
22 rue de la Michodière, 75002 Paris
Entrée libre
du jeudi 22 octobre 2015 au dimanche 25 17 heures
N.B. : les trois galeries citées sont parisiennes et accessibles toute l'année
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