Cela aurait pu être les Enfants du Paradis mais le titre était déjà pris. Caroline Vermalle n'en fait néanmoins pas mystère. Son inspiration est cinématographique et on trouve dans ce roman une pléiade de jolies références et un contexte qui, bien entendu fait penser à Cinema Paradiso. En toute logique puisqu'elle a fait des études dans ce domaine, et qu'elle connait bien son affaire.
Cela ne m'a pas gênée parce que l'action se situe très humblement dans une de ces régions où les intérêts des uns sont diamétralement opposés aux envies des autres. Le sujet est universel. On appelle cela la lutte du pot de fer contre le pot de terre quand celui qui a l'argent (même sale) a le pouvoir d'en gagner encore plus en détruisant sans état d'âme un morceau de patrimoine pour assouvir ses désirs spéculatifs.
Sauf que l'âme se rebelle. Certes l'histoire est un peu fantastique avec un chien qui s'appelle Personne et un projectionniste qui devient un fantôme bienveillant sur un cinéma d'antan. Bref, c'est du cinéma ...
On pourra estimer que le roman surfe sur la nostalgie à la lecture de phrases comme : Heureux qui comme Rose sont ceux qui ont eu un Villerude-sur-mer pour ponctuer leurs années (...) respirer, faire une pause, ... vivre. (p.10) Le prologue est un modèle du genre, avec son pronom indéfini qui pointe ce qu'on a manqué quand on n'a pas connu une telle saisonnalité.
Mais il y a aussi de l'humour et de la vitalité, une sorte d'optimisme qui donnerait envie de donner des leçons à tous les vautours qui regardent les objets du passé comme des tas de vieilleries sans valeur.
La technologie moderne (Twitter, facebook) jouera elle aussi un rôle déterminant mais ce qui reste essentiel c'est l'humanité avec laquelle Caroline Vermalle accompagne ses personnages, sans trop les opposer. Elle ne caricature pas le bon, la brute et les méchants ... Entre un 6 janvier et un 1er mars les rebondissements seront multiples jusqu'à une happy end presque insolite.
J'avais découvert Caroline Vermalle avec l'Ile des beaux lendemains. Et j'avais aussi apprécié Une collection de trésors minuscules, un roman qui se situait déjà en hiver et qui explorait le thème inépuisable de a recherche du bonheur.
J'avais découvert Caroline Vermalle avec l'Ile des beaux lendemains. Et j'avais aussi apprécié Une collection de trésors minuscules, un roman qui se situait déjà en hiver et qui explorait le thème inépuisable de a recherche du bonheur.
Et si vous aimez Les Amis du Paradis, ce dont je ne doute pas, vous pourrez retrouver un esprit semblable dans l'atmosphère parisienne de Grands Boulevards de Tonie Behar, paru il y a deux ans.
Les Amis du Paradis de Caroline Vermalle, Belfond, en librairie depuis le 15 octobre 2015
1 commentaire:
Mes meilleurs voeux pour 2016 Marie-Claire ! Merci encore pour votre soutien cette année. Et merci pour ce billet qui m'a fait chaud au coeur.
Amitiés
Caroline
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