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mardi 31 mai 2016

Remise des Prix Polar SNCF

C'est dit : je ne suis pas lectrice de romans policiers. Je veux dire que, lorsque j'ai le choix, j'ouvre plutôt un autre type de livre. Mais il m'arrive d'en découvrir avec intérêt, de les chroniquer et même de les recommander avec énergie.

Je suis donc venue à la remise des Prix Polar SNCF avec les meilleurs intentions du monde. Je dois dire que les paroles de Christophe Fanichet, Directeur de la Communication de la SNCF ont été très chaleureuses. Je me suis sentie accueillie dans la famille du Polar réunie ce soir et je promets de lire davantage ce genre.

J'ai un an pour m'améliorer et devenir "normale" puisque j'ai appris que sur deux romans vendus la moitié sont des polars. C'est de loin le type d'ouvrages le plus lu en France avec 18 millions d'exemplaires vendus dont les trois quarts en format Poche. C'est ce format que plébiscite la SNCF pour des raisons financières mais aussi de praticité.

On lit beaucoup dans le train. Dès qu'un trajet excède une heure 3 personnes sur quatre sont prêtes à ouvrir un livre. Et la SNCF facilite les choses en distribuant des polars à longueur d'année.
Mais rien n'interdit de les consommer l'après-midi au coin du feu, ou d'y consacrer des nuits blanches. Le genre a beaucoup évolué, prenant en compte des faits de société, se saisissant de zones d'ombre que le roman évite de fouiller, flirtant avec l'humour et s'infiltrant dans l'univers de la Bande dessinée. 
La SNCF pilote une série d'actions (dans la continuité de la fondation pour la lutte contre l'illettrisme). Avec le concours de nombreux partenaires comme Cultura, 300 festivals partenaires comme Quai du Polar à Lyon, le festival du court métrage de Clermont-Ferrand, ou celui de la BD d'Angoulême où l'espace polar est ultra dynamique avec 150 000 participants aux animations cette année.
Sans oublier les bénévoles SNCF sans qui rien n'existerait, et bien entendu les experts qui lisent et visionnent des films à longueur de temps. Christine Ferniot, journaliste littéraire pour Lire et Télérama, animatrice du Cercle Polar sur Telerama.fr, me confiait lire au moins un livre par jour. Bernard Poirette, journaliste, animateur radio à RTL, ne doit pas être loin du score.
Plus d'un million et demi de personnes ont ainsi vécu une expérience polar au cours des douze derniers mois. C'est énorme. Et s'il y a bien un Prix décerné par le public c'est le Prix Polar SNCF avec une édition 2016 riche de 32 000 votes.

La remise des récompenses alternait de très courts films résumant l'opération ou présentant les lauréats en compétition, si bien que nous avions assez vite une représentation du style propre à chaque auteur.


Catégorie Roman
Plus de 1900 romans ont été publiés dans cette catégorie. Le jury en a sélectionné 5 et le gagnant est Terminus Belz d’Emmanuel Grand (Points).

Un roman à l’image de l’île sur laquelle il se déroule : dur, tourmenté mais déployant des trésors d’humanité. Un polar bien ficelé mais avec cette touche de fantastique qui nous fait douter et voyager un peu plus loin que prévu… D'ailleurs il est conseillé de préparer ses vacances en lisant les polars écrits par les auteurs d'un pays où l'on compte voyager.
Emmanuel Grand, né à Versailles en 1966, a passé son enfance en Vendée, à vingt kilomètres de la côte atlantique. Aujourd’hui, il vit en région parisienne, à Colombes. Il est responsable du design du site web d’un grand opérateur téléphonique. Terminus Belz est son premier roman. Il a été cédé à l’étranger avant même sa parution en France. Il faut à cet égard souligner que le Prix Polar a été remis six fois à un premier roman.
Catégorie BD
Clémentine Thiébault, journaliste, critique, fondatrice du site Noir comme polar a pointé l'apparition de l'humour dans la sélection de cette année avec beaucoup de choses que l'on peut qualifier de "délirantes" tant au niveau des personnages que du graphisme. Le public ayant le dernier mot l'important n'est pas de lui faire une offre consensuelle (il aura de toute manière le dernier mot) mais de lui proposer une variété d'ouvrages parmi les 5 entre lesquels il votera.
C'est Zaï Zaï Zaï Zaï de Fabcaro (édition 6pieds sous terre) qui l'emporta. L'auteur,  (Fabrice Caro) a été présent sous la forme d'une brève vidéo. L'éditeur qui a déjà publié quatre de ses livres, a de quoi se réjouir. Le livre multiplie les Prix (Prix 2016 des libraires de bande dessinée, Prix de la critique ACBD 2016, Prix Libr’à Nous 2016, Prix Ouest France-Quai des Bulles 2015, Prix Landerneau BD "Coup de cœur" 2015 et Album d’Or au 26e Festival de Brignais).
Le titre de celui-ci fait référence au refrain de la chanson de Joe Dassin "Siffler sur la colline". Entre road-movie et fait-divers, Fabcaro fait surgir autour de son personnage en fuite toutes les figures marquantes -et concernées- de la société (famille, médias, police, voisinage...) et l’on reste sans voix face à un déferlement de réactions improbables ou, au contraire, bien trop prévisibles.

Catégorie Court Métrage
Roland Nguyen, coordinateur du Comité d'Experts, Vercingétorix d'honneur au festival international du Court-métrage de Clermont-Ferrand 2011 pour l'ensemble de sa carrière. Je n'imaginais d'ailleurs pas combien ce festival comptait pour le cinéma. Le nombre d'entrées payantes (162 115) est supérieur au nombre d'habitants de la ville de Clermont-Ferrand.
Pierre Amstutz Roch, réalisateur d'un des cinq courts sélectionnés s'est exprimé sur l'importance du Prix. To be delivered a bénéficié d'une visibilité phénoménale, a-t-il déclaré. Il a été projeté à Clermont. Beaucoup de spectateurs ont découvert l'histoire de Tom, apprenti acteur, qui fait de l'auto-stop pour se rendre à une audition à Los-Angeles. La seule personne qui s'arrête est Amy. Tout semble bien se passer, jusqu'à ce que Tom découvre que la jeune femme cache un énorme secret...

Le jeune réalisateur s'est dit très motivé pour participer à la prochaine édition du Polar SNCF avec le second film dont il vient d'achever le tournage.

C’est Mr Invisible de Greg Ash (Big Bright Lights /Tin Monkey) qui a été récompensé. Sans doute pour son suspense, teinté d’émotion, mais également un humour caractéristique de l'esprit d’Outre-Manche : Un vieil homme est invisible aux yeux du monde qui l’entoure, jusqu’à ce qu’un coup d’éclat nous révèle sa véritable identité
Greg Ash est un écrivain et réalisateur anglais. Il a écrit et réalisé de courtes comédies comme Mr. Mzuza (2011), Fired ! (2012), et plus récemment Mr. Invisible (2013) avec Julian Glover, en tant qu’acteur. Son travail a été projeté au New-York TV Festival, à La Comedy Festival et distribué à travers le monde par la Shorts International.
La soirée s'est poursuivie avec des animations en raccord parfait avec le thème. Nous avons pu nous faire photographier dans les codes vestimentaires de personnages de romans avec chapeaux, lunettes noires et imperméable.
Ou nous faire tailler le portrait par un silhouettiste aussi habile que rapide dont les ciseaux découpaient notre profil sur un papier noir plié en deux pour réaliser simultanément un profil gauche et un profil droit.
Et tandis que les premiers étaient projetés sur un écran géant au fur et à mesure de leur réalisation, un bénévole de l'équipe Polar SNCF glissait le profil droit dans une pochette que l'on pouvait conserver en souvenir.
J'ai fait plus puisque j'ai adopté cette charmante caricature pour mon profil Facebook. Il me reste à concrétiser encore davantage mes bonnes résolutions en lisant et visionnant les primés.

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