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mercredi 1 juin 2016

J’ai quelque chose à te dire de Anne de Bourbon-Siciles

Une jeune femme en pleine santé offre son visage à un soleil radieux, sans doute sur une plage à la mode. On dirait un roman pour l'été. Je ne dirais pas qu'il appartient à cette catégorie. C'est un ouvrage sérieux qui traite un thème plutôt difficile. Sans spoiler la fin je dirai qu'il s'agit d'être maitre de sa destinée.

Anne de Bourbon-Siciles est née dans le Var, à Saint-Raphaël. Descendante en ligne directe du roi Louis XIV, cousine du roi d’Espagne et apparentée à la plupart des cours d’Europe, c'est une princesse mais elle a la spontanéité de demander qu'on l'appelle tout simplement Anne. Et le temps passe vite en sa compagnie parce qu'elle s'exprime sans aucun tabou.
Elle raconte dans ce roman l'histoire du parcours amoureux d'une américaine issue de parents démocrates un peu bohèmes. Sa mère est catholique, son père juif. Ils l'ont élevée de façon ouverte et aimante. La jeune fille a 20 ans en 1970 et tombe amoureuse d'un garçon superficiel, dont les parents ne partagent pas les mêmes valeurs. Ils sont plutôt républicains, snobs et très stricts. Jim ne sera pas l'amour de sa vie. Il la quitte sans remords après un grave accident de la route (pour la jeune femme puisqu'il a pour conséquence qu'elle ne pourra jamais avoir d'enfant).

Greta se lance à corps perdu dans son métier de rédactrice de mode, quitte New York et s'installe à Paris. Elle y fait connaissance avec le Prince François qui lui fait découvrir les paillettes. Ce séducteur la grise mais elle connait une nouvelle déception. 
La voici ensuite à Istambul où elle rencontre Sélim, un caricaturiste devant fuir la Turquie des intégristes religieux. Cette fois elle se marie, et vit enfin dans le bonheur à Paris quand elle est soudainement amenée à faire un choix radical.
Anne de Bourbon-Siciles a été rédactrice de mode, et chargée des relations publiques des maisons Versace et Balenciaga. Elle avoue que le personnage de Greta lui ressemble beaucoup physiquement. Comme elle, son héroïne est journaliste de mode. Par contre c'est une de ses amies qui lui a inspiré ce second roman qu'elle a conçu en fonction de la fin.

Et comme elle aime parler des endroits où elle a vécu elle nous embarque dans New York, Paris et Istambul. J’ai quelque chose à te dire n'est pas pour autant un roman à clés. Les pistes sont brouillées (hormis la fin) et c'est avant tout un roman.

S'il y a un message à retenir ce serait celui de profiter de l'instant présent parce que nul ne sait de quoi l'avenir sera fait. Son premier roman, Le Chant du pipiri (publié lui aussi à L’Archipel il y a deux ans, 2014), abordait la question de la mixité et du racisme.

On sent ces sujets encore présents dans le nouveau mais de façon moins appuyée. C'est surtout la question de l'éducation et de la liberté de choix qui sont les aspects les plus essentiels. Avec l'importance de l'amour parce que sans l'Amour avec un grand A on est foutu dit Anne avec conviction.
L'imagination ne fait pas défaut à la princesse. Elle a développé cette compétence au contact d'une grand-mère polonaise qui parlait sept langues et qui poussait ses petits enfants à inventer des histoires  dont les personnages principaux étaient des voisins ou des personnes rencontrées dans la rue. Elle exigeait d'être surprise. Mais jamais Anne n'aurait pensé qu'elle mettrait cette aptitude au service de l'écriture.

J’ai quelque chose à te dire de Anne de Bourbon-Siciles, éditions de l'Archipel, en librairie le 1er juin 2016

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