Telle est l'injonction chaleureuse qu'Isabelle Georges nous donne à la fin de son spectacle. Toujours avec le sourire parce que cette artiste est une belle âme.
Pour moi qui la "suis" depuis quelques années je trouve que Amour Amor est son spectacle le plus abouti et le public parisien a bien de la chance de pouvoir le voir tout l'été.
On appréciera ce qui est un hommage à l'amour mais aussi à Paris dans toutes ses facettes, en chansons et sur un mode de comédie musicale. Isabelle chante, joue, danse ... bref elle mène quasiment la revue même si sa troupe ne comporte que trois musiciens (qui eux aussi chantent et jouent).
Le seul bémol (mais en est-ce un ?) est que la soirée s'adresse à un public d'adultes alors que les précédents auraient pu toucher un public très large. Il y a quelques scènes assez déshabillées ... fort réussies au demeurant et la chanteuse s'y révèle avec grand talent.
Le décor un peu surprenant est conçu de manière à permettre diverses situations.
Isabelle donne la répartie à ses musiciens d'entrée de jeu sur l'air de chabadabada ou de Paroles, paroles ... chantées autrefois par Alain Delon. La play-list a été bien pensée. On retrouve des airs connus, on en découvre de plus confidentiels comme Quelle histoire. On se surprend à fredonner quelques notes, et particulièrement les intermèdes qui soulignent les enchainements comme J'ai dix ans (Souchon), Ne la laisse pas tomber (Cookie Dingler).
Au total ce sont plus de vingt titres qui sont interprétés :
♪C’est merveilleux l’amour (Paroles C. Aznavour – Musique G. Bécaud)
♪Un jour mon prince viendra (Paroles L. Morey – Adaptation française F. Salabert – Musique F. Churchill)
♪Embrasse-moi (Paroles & Musique S. Rezvani)
♪Moi je m’balance (Paroles & Musique G. Moustaki)
♪Mademoiselle (Paroles A. Garoux, T. Dutronc – Musique H. Salvador)
♪Les petits bruns et les grands blonds (Paroles C. Nougaro – Musique H. Giraud)
♪Ohne Dich (Paroles V. Clement – Musique E.W. Korngold)
♪Les nuits d’une demoiselle (Paroles G. Breton, C. Renard – Musique R. Legrand)
♪Chanson de Delphine à l’ancien (Paroles J. Demy – Musique M. Legrand)
♪La belle vie (Paroles J. Broussolle – Musique S. Distel)
♪La complainte du progrès (Paroles B. Vian – Musique A. Goraguer)
♪Un jour tu verras (Paroles M. Mouloudji – Musique G. Van Parys)
♪Quelle histoire (Paroles J. Moreau – Musique A. Duhamel)
♪Les ratés de la bagatelle (Paroles M. Carre – Musique M. Berthomieu)
♪Il m’a vue nuev (Paroles de Rip & Musique F. Pearly, P. Chagnon)
♪Quand tu dors (Paroles J. Prévert – Musique W. Snijders)
♪Mon homme (Paroles A. Willemetz & J. Charles – Musique M. Yvain)
♪Trois petites notes de musique (Paroles H. Colpi – Musique G. Delerue
♪Que reste-t-il de nos amours (Paroles C. Trenet – Musique C. Trenet, L. Chauliac)
♪Le tourbillon de la vie (Paroles & Musique S. Rezvani)
Chaque chanson est mise en scène (souvent avec humour, toujours avec glamour) avec la participation des musiciens. Coup de foudre, addiction sexuelle, jalousie, rupture, retrouvailles, tout y est. C'est très réussi. Y compris lorsque la chanteuse reprend les questions de Brigitte Bardot dans le Mépris de Godard à propos de chaque partie de son corps.
Isabelle se déclare obsédée, possédée par l’amour, cette force extraordinaire qui s’empare de nous quand nous nous y attendons le moins. J’aime la fougue, le comique des premiers pas, la griserie, suivie, parfois de très près, par la sensation d’être échouée comme un soufflé raté...
Parfois elle s'efface, comme pour la Belle vie, très joliment interprétée par Frederik Steenbrink. Et surtout elle ose. Que reste-t-il de nos amours gagne à être chantée en version swing.
Comme le disait une spectatrice, elle déménage, c'est bien pensé, c'est bien amené.
C'est merveilleux, l'amour, qui nous vaut de revenir au rappel. Et si Jean Cocteau disait que le verbe aimer est difficile à conjuguer, son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif et son futur toujours conditionnel le talent d'Isabelle Georges et de ses musiciens est complexe, affirmé et sans défaut.
Amour, amor avec Isabelle Georges, Frederik Steenbrink, Edouard Pennes et Adrien SanchezDirection musicale, piano & chant : Frederik Steenbrink
Guitare, contrebasse & trompette : Édouard Pennes
Saxophone, flute, percussions & piano : Adrien Sanchez
Arrangements : Cyrille Lehn
Lumières : Jacques Rouveyrollis
Jusqu'au 20 août 2016
pour 50 représentations exceptionnelles
du mardi au samedi à 20h30 - matinée samedi à 16h
Théâtre La Bruyère
5 rue La bruyère 75009 Paris
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de Lot.
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