Dans la famille Bellorini je connaissais Jean dont j'avais vu il y a quelques semaines la Bonne Ame du Se-Tchouan, de Bertold Brecht. Voici maintenant Thomas qui met en scène À la périphérie, un texte de Sedef Ecer, en faisant appel à son frère pour les lumières.
Jean excelle effectivement à créer des atmosphères alors que Thomas signe pour partie la musique (comme il l'avait fait pour la pièce de Brecht).
C'est dans un théâtre de la banlieue parisienne que cela se passe, dans la salle de l'Aéroplane, du Théâtre Jean-Vilar de Suresnes (92). L'extérieur n'a rien à voir avec le décor qui investit une scène plus directement inspirée par La Courneuve que par l'Ouest parisien.
C'est l’histoire de Dilcha et Bilo, (Anahita Gohari et Christian Pascale), un couple de jeunes gens qui ont quitté leur campagne pour le bidonville de "la colline des anges et des djinns", quelque part en Turquie, en bordure d'une décharge et d'une usine toxique.
L'histoire se répète à vingt-cinq ans d'écart pour Tamar et Azad si ce n'est que si leurs parents écoutait les prédictions d'une tzigane, les jeunes s'accrochent au pouvoir de la télévision pour réussir à changer de vie. Surtout elle, Tamar (lumineuse Lou de Laâge) parce que lui (Adrien Noblet) fera davantage confiance au cousin d'un ami qui ...
Sedef Ecer est turque. Elle est romancière, auteure dramatique, scénariste (notamment pour le prochain film de Russel Crowe, The Water Diviner), traductrice, journaliste, et comédienne.
Elle a écrit en français (Éditions de l'Amandier) un texte qui interroge sur l'altérité et l'intolérance, sur la trace, les racines, et la fatalité. La beauté des images illusionne un temps le spectateur qui s'imagine que le destin s'infléchira. Mais nous ne sommes pas dans l'univers des contes. Ce n'est pas en déplaçant la pauvreté qu'elle se réduit. Le miroir a changé et les alouettes continueront de se brûler les ailes.
Thomas Bellorini a réuni sur le plateau, autour de Sedef Ecer et Zsuzsanna Varkonyi (qu'il connait de longue date) une troupe qui a pour dénominateur commun une formation à l'Ecole Claude-Mathieu. Chacun remarquera cette très jeune comédienne au parcours professionnel déjà impressionnant, Lou de Laâge, avec une nomination très méritée comme César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans le film Jappeloup. Elle aurait pu l'emporter mais la compéttion était terrible face à Adèle Exarchopoulos pour La Vie d'Adèle.
Kybélée aux pouvoirs magiques (Zsuzsanna Varkonyi) est l'incarnation même de la bohémienne. Elle s'accompagne à l'accordéon et son interprétation de chants tziganes est à elle seule un voyage.
La musique occupe un espace essentiel. On la doit aussi à la violoniste (et guitariste) Céline Ottria qui a une vraie présence. Et bien entendu à Thomas Bellorini qui a supervisé l'ensemble et qui déclare que la musique rend l’émotion universelle et permet de dépasser les frontières, capable de prendre le relais quand les mots ne suffisent plus. C'est lui qui a eu l'idée de faire chanter, en turc, La Vie en rose à Sultane (Sedef Ecer) ... des paroles qu'on ne prendra pas au pied de la lettre, pas plus que les gerberas qui poussent dans les boites de conserve ne feront illusion. Les protagonistes ne sont pas dans le jardin d'Eden.
Jean excelle effectivement à créer des atmosphères alors que Thomas signe pour partie la musique (comme il l'avait fait pour la pièce de Brecht).
C'est dans un théâtre de la banlieue parisienne que cela se passe, dans la salle de l'Aéroplane, du Théâtre Jean-Vilar de Suresnes (92). L'extérieur n'a rien à voir avec le décor qui investit une scène plus directement inspirée par La Courneuve que par l'Ouest parisien.
C'est l’histoire de Dilcha et Bilo, (Anahita Gohari et Christian Pascale), un couple de jeunes gens qui ont quitté leur campagne pour le bidonville de "la colline des anges et des djinns", quelque part en Turquie, en bordure d'une décharge et d'une usine toxique.
L'histoire se répète à vingt-cinq ans d'écart pour Tamar et Azad si ce n'est que si leurs parents écoutait les prédictions d'une tzigane, les jeunes s'accrochent au pouvoir de la télévision pour réussir à changer de vie. Surtout elle, Tamar (lumineuse Lou de Laâge) parce que lui (Adrien Noblet) fera davantage confiance au cousin d'un ami qui ...
Sedef Ecer est turque. Elle est romancière, auteure dramatique, scénariste (notamment pour le prochain film de Russel Crowe, The Water Diviner), traductrice, journaliste, et comédienne.
Elle a écrit en français (Éditions de l'Amandier) un texte qui interroge sur l'altérité et l'intolérance, sur la trace, les racines, et la fatalité. La beauté des images illusionne un temps le spectateur qui s'imagine que le destin s'infléchira. Mais nous ne sommes pas dans l'univers des contes. Ce n'est pas en déplaçant la pauvreté qu'elle se réduit. Le miroir a changé et les alouettes continueront de se brûler les ailes.
Thomas Bellorini a réuni sur le plateau, autour de Sedef Ecer et Zsuzsanna Varkonyi (qu'il connait de longue date) une troupe qui a pour dénominateur commun une formation à l'Ecole Claude-Mathieu. Chacun remarquera cette très jeune comédienne au parcours professionnel déjà impressionnant, Lou de Laâge, avec une nomination très méritée comme César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans le film Jappeloup. Elle aurait pu l'emporter mais la compéttion était terrible face à Adèle Exarchopoulos pour La Vie d'Adèle.
Kybélée aux pouvoirs magiques (Zsuzsanna Varkonyi) est l'incarnation même de la bohémienne. Elle s'accompagne à l'accordéon et son interprétation de chants tziganes est à elle seule un voyage.
La musique occupe un espace essentiel. On la doit aussi à la violoniste (et guitariste) Céline Ottria qui a une vraie présence. Et bien entendu à Thomas Bellorini qui a supervisé l'ensemble et qui déclare que la musique rend l’émotion universelle et permet de dépasser les frontières, capable de prendre le relais quand les mots ne suffisent plus. C'est lui qui a eu l'idée de faire chanter, en turc, La Vie en rose à Sultane (Sedef Ecer) ... des paroles qu'on ne prendra pas au pied de la lettre, pas plus que les gerberas qui poussent dans les boites de conserve ne feront illusion. Les protagonistes ne sont pas dans le jardin d'Eden.
Sous un air de faux documentaire A la périphérie est un spectacle très coloré, musical et charnel, servi par des comédiens excellents. Quelques pointes d'humour jaillissent. On aurait peut-être attendu qu'après les paillettes et l'exposition d'un bonheur éphémère surgisse une autre fin qu'un constat d'impuissance.
À la périphérie. Théâtre Jean-Vilar, 16, place Stalingrad, Suresnes (92). Tél: 01 46 97 98 10. Du lundi au jeudi à 21 h. Jusqu'au 27 mars
Texte : Sedef Ecer
Mise en scène : Thomas Bellorini
Avec : Sedef Ecer, Anahita Gohari, Lou de Laâge, Adrien Noblet, Christian Pascale, Céline Ottria, Zsuzsanna Vàrkonyi
Lumières : Jean Bellorini
Musique : Zsuzsanna Vàrkonyi, Céline Ottria, Thomas Bellorini
Scénographie : Thomas Bellorini, Victor Arancio
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de Pierre Dolzani
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