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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

lundi 3 mars 2014

Les Folles Journées de la Femme à Bagneux (92)

L'ouverture a eu lieu ce soir. Cela fait 10 ans que le Théâtre Victor Hugo de Bagneux est à l'initiative d'une manifestation spéciale à l'occasion de la journée de la femme.

Cette année c'est une folle semaine qui a été programmée avec d'autres équipements culturels et socio-culturels de la ville.

La directrice, Marie-Lise Fayet nous a rapporté la (bonne) parole de la ministre de la culture : ça suffit de laisser la culture aux hommes !

Faut-il y voir une relation de cause à effet mais elle avait choisi le film de Patrick Jean, réalisé en 2007, ayant pour titre la Domination masculine. Il a beaucoup fait réagir le public, même en cours de projection, surtout les hommes d'ailleurs. Le spectacle fut parfois dans la salle.

C'est un film qui ouvre le débat. La volonté du cinéaste est de faire ressentir toutes ces habitudes, tous ces réflexes, toutes ces images, tous ces clichés que l’on ne voit plus et qui pourtant continuent d’organiser nos rapports homme femme sous l’axe d’une domination qui ne dit plus son nom et qui, dans certains cas, mène à la violence la plus terrible.

Pour ne prendre qu’un seul exemple dans le monde occidental : en 1980, 24% des nord-américaines déclaraient avoir été victimes d’un viol, et ce taux est en constante augmentation. Une femme meurt de violences conjugales tous les trois jours. On est loin de l'adage "ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants".

Sans faire de théorie, les livres sont là pour ça, la caméra de Patrick Jean fait jaillir du sens, de l’émotion, du rire, de la colère à partir du réel que nous avons sous notre nez et que nous ne voyons plus.
Juste avant Yela et ses musiciens nous ont offert un hymne au soleil et à la joie de vivre. Nous avions tout le loisir d'aller jeter un oeil aux murs.
Le rez-de-chaussée accueille des oeuvres de la pochoiriste Ariane de Nice Art qui montre sous un autre angle des célébrités comme Colette, Barbara, Virginia Woolf ...
La labyrinthiste France de Ranchin expose sur le mur adjacent. Elles ont toutes deux animés des ateliers  en partenariat avec la médiathèque qui exposera les travaux des stagiaires.

Et au sous-sol une exposition de photographies légendées de Clémence Veilhan que je regrette de n'avoir pas pu rencontrer. Les 24 images dans la vie d'une femme et Chewing Girls suscitent beaucoup de questions.
La médiathèque met un coup de projecteur sur le féminisme. Elle invite la chanteuse Agnès Bihl à livrer sa conception du féminisme mardi 4 mars à 19 heures.
Le théâtre l'accueillera sur la scène le vendredi 7 mars pour son dernier album 36 heures de la vie d'une femme (parce que 24 c'est pas assez) qui offre une belle galerie de portraits.
Marie-Lise Fayet défend aussi Audrey Vernon qui a conçu, mis en scène et qui interprète Comment épouser un milliardaire, qu'elle a découvert en Avignon l'été dernier. Apparemment la jeune femme est très au fait de l'actualité de la crise financière. Son spectacle est drôle et engagé.

Les amateurs de hip-hop ne manqueront pas la Petite conférence insensée pour femme sensée mercredi 5 mars à l'Espace Marc-Lanvin.

Une journée bien-être sera totalement dédiée aux femmes samedi 8 mars au Centre social et culturel Jacques-Prévert : coiffure, maquillage, soins du visage, ateliers créatifs, atelier danse ... mais uniquement sur rendez-vous car vous vous en douterez ce salon est très prisé.

A 19 heures les Divalalas reprendront meurs chansons d'amour traficotées. On nous prévient que ce ne sera pas toujours du politiquement correct. La soirée se terminera en cabaret à la salle des fêtes Léo Ferré avec un Hold up musical.

Le programme est varié et devrait plaire à un grand nombre. Voyez plutôt. Dommage que madame la maire de Bagneux n'ait pas eu le temps de voir le film d'ouverture de ces folles journées. Je parie qu'en entendant les propos hyper-ultra misogynes de Léo Ferré (Je hais les femmes cultivées. L'intelligence de la femme c'est dans les ovaires qui ont tout pris. La femme c'est la mère, rien d'autre) elle aurait ajouté à son programme électoral une proposition de changement de nom de la salle des fêtes, pas nécessairement au profit d'une femme mais du moins de quelqu'un qui n'affiche pas un tel mépris à l'égard de la moitié de la population.

Théâtre Victor Hugo 01 46 63 10 54

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