Premier indice sur la couverture, avec la citation des paroles de cette chanson écrite par Pascal Sevran qui fut le grand succès de l'année 1975, ... J'avais oublié simplement que j'avais deux fois dix-huit ans.
Deuxième indice, la dédicace que me fait Catherine Locandro résumant son nouveau roman à ce couple "la chanteuse et le jeune homme".
Troisième avec le titre, L'Histoire d'un amour, qui a révélé au public cette même chanteuse, en 1958. Elle avait encore la voix arrondie par l'accent :
Mon histoire c'est l'histoire d'un amour
Ma complainte c'est la plainte de 2 coeurs
Un roman parmi tant d'autres
Ce n'est pas la couverture qui par contre vous donnera le dernier indice pour trouver le nom de cette chanteuse qui vivait rue d'Orchampt, dans sa maison de Montmartre, occupée avant elle par Louis Ferdinand Céline qui y écrivit le Voyage au bout de la nuit (p. 79), devant laquelle je suis passée il y a quelques années.
Le roman est né d'une jolie idée que l'auteure nous explique page 9 et nous donne les clés à la fin. L'ensemble compose un livre assez mince, mais d'une densité qui ramène l'artiste parmi nous et nous la rend encore plus vraie, même pour ceux qui ne l'ont pas connue.
Nous voilà à Rome dans les années 80. Un certain Luca apprend la mort de la Chanteuse (elle sera toujours désignée par une majuscule) en même temps que le monde entier comprend qu'elle fut son amour de jeunesse. Elle était italienne mais la famille du jeune homme la désigne comme "sa parisienne". C'était toujours mieux que "cette femme" dont l'accablera la mère du garçon en remuant le passé.
Luca la rencontra à la suite de ce qu'André Breton aurait qualifié de "hasard objectif" (p. 59). Etaient-ils faits l'un pour l'autre ? Etait-ce une erreur de jeunesse pour l'un, de maturité pour l'autre ? Le mot erreur bien entendu ne convient pas, on le comprendra au fil des pages.
Peut-on dire qu'un amour ne dure pas ? Quelle différence fut la plus déterminante, celle de l'âge ou de la classe sociale ? Ce qui était peu admissible dans l'Europe des années 60 serait sans doute mieux accepté aujourd'hui ...
Ce fut un amour secret et comme l'analyse Catherine Locandro, le secret n'est bon pour personne, ni pour celui qui le garde, ni pour ceux qui en ignorent l'existence. (p. 106).
On ne peut qu'être sensible à ce récit qui, pour une fois, adopte le parti masculin, et qui se place surtout loin, très loin des proses sensationnalistes de la presse people.
L'Histoire d'un amour, Catherine Locandro, Editions Héloïse d'Ormesson, 21 août 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire