Romain a 23 ans. Il aimerait être écrivain mais, pour l'instant, il est veilleur de nuit dans un hôtel. Son colocataire a 24 ans. Il ne pense qu'à une chose : séduire une fille, n'importe laquelle et par tous les moyens. Sa grand-mère a 85 ans. Elle se retrouve en maison de retraite et se demande ce qu'elle fait avec tous ces vieux. Son père a 62 ans. Un jour il débarque en catastrophe. La grand-mère a disparu, évadée en quelque sorte. Romain part à sa recherche, quelque part dans ses souvenirs…
Mis en scène par Jean-Paul Rouve, Les Souvenirs est l'adaptation cinématographique des deux tiers du roman homonyme de David Foenkinos paru aux éditions Gallimard. Les deux hommes ont occulté la fin de l'histoire qui évoquait la vie de Romain (Mathieu Spinosi) avec Louise (Flore Bonaventura). Par ailleurs, d'autres modifications scénaristiques ont été apportées, telles que l'apparition du colocataire (William Lebghil) et l'épaisseur donnée au personnage du père.
Ils se sont manifestement régalés à ciseler les dialogues :
T'as une tête de dépressif un peu comme un écrivain.
Quand le présent n'avance plus, faut mettre de l'essence dans le passé.
N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas.
Avec une telle philosophie il vaut mieux prendre la vie du bon coté. C'est ce que font chacun des personnages ... mais chacun à leur manière.
Le père (Michel Blanc) fait semblant de se foutre de tout. Je dis au revoir à tellement de souvenirs ici, dit-il en trinquant sans grande conviction avec ses collègues de La Poste Paris-Pigalle au moment de son départ à la retraite.
Le colocataire cherche une fille pour tromper l'ennui. Il nous rappelle ce même Michel Blanc voulant "conclure" à tout prix dans le film les Bronzés.
On dirait que la chanson interprétée par Julien Doré (une très belle surprise) Que reste-t-il de nos amours ? répond aux interrogations de la mère (Chantal Lauby) et redonne un coup de peps à ce titre si célèbre de Charles Trénet.
Il y a de la nostalgie dans l'air. Traduite par le rituel d'anniversaire autour d'un plateau de fruits de mer et d'un fraisier somptueux à la Mascotte de Montmartre, sans pour autant parvenir à égaler le romantisme d'Amélie Poulain dans ce même quartier.
C'est surtout à Etretat que Jean-Paul Rouve nous entraine. On reconnait cette côte normande si sauvage, inoubliable pour qui s'est promené un jour sur ses falaises. La grand-mère y renoue, une dernière fois, avec son enfance. Annie Cordy est parfaite dans ce rôle. On va finir par croire qu'elle a adopté Michel Blanc. C'est la seconde fois qu'elle a ce grand garçon comme fils au cinéma. En 2004, ils étaient déjà liés par le sang dans Madame Edouard réalisé par Nadine Monfils qui m'avait fait le plaisir de m'envoyer quelques clichés du tournage à l'occasion de la publication de ma chronique sur son livre.
Audrey Lamy campe une directrice de maison de retraite que vous allez trouver un peu décalée par rapport à sa fonction. On pourrait penser que c'est une performance d'actrice mais ce type de personnage existe, je vous assure, et dans la vraie vie ce n'est pas drôle du tout d'y être confronté.
Les souvenirs se veut sans doute être une comédie. On aurait pu faire plus grinçant. Peut-on croire à cette classe d'élémentaire qui rassemble des petits anges autour d'une charmante institutrice ... ? Cette vision romantique de l'école est peut-être encore l'apanage de la province ... L'abandon, car c'est le terme juste, de cette grand-mère pétillante dans une "maison de vieux", fut-elle rutilante comme celle qu'on nous montre, ferait déprimer la plus alerte des octogénaires. La liquidation de son appartement, à son insu, est un vrai scandale que le réalisateur nous fait passer pour la normalité.
J'avais trouvé davantage de mordant dans le livre de Xavier de Moulins, Ce parfait ciel bleu, publié au Diable Vauvert en 2012. Plus de profondeur aussi. Je vous engage à le lire.
Le père (Michel Blanc) fait semblant de se foutre de tout. Je dis au revoir à tellement de souvenirs ici, dit-il en trinquant sans grande conviction avec ses collègues de La Poste Paris-Pigalle au moment de son départ à la retraite.
Le colocataire cherche une fille pour tromper l'ennui. Il nous rappelle ce même Michel Blanc voulant "conclure" à tout prix dans le film les Bronzés.
On dirait que la chanson interprétée par Julien Doré (une très belle surprise) Que reste-t-il de nos amours ? répond aux interrogations de la mère (Chantal Lauby) et redonne un coup de peps à ce titre si célèbre de Charles Trénet.
Il y a de la nostalgie dans l'air. Traduite par le rituel d'anniversaire autour d'un plateau de fruits de mer et d'un fraisier somptueux à la Mascotte de Montmartre, sans pour autant parvenir à égaler le romantisme d'Amélie Poulain dans ce même quartier.
C'est surtout à Etretat que Jean-Paul Rouve nous entraine. On reconnait cette côte normande si sauvage, inoubliable pour qui s'est promené un jour sur ses falaises. La grand-mère y renoue, une dernière fois, avec son enfance. Annie Cordy est parfaite dans ce rôle. On va finir par croire qu'elle a adopté Michel Blanc. C'est la seconde fois qu'elle a ce grand garçon comme fils au cinéma. En 2004, ils étaient déjà liés par le sang dans Madame Edouard réalisé par Nadine Monfils qui m'avait fait le plaisir de m'envoyer quelques clichés du tournage à l'occasion de la publication de ma chronique sur son livre.
Audrey Lamy campe une directrice de maison de retraite que vous allez trouver un peu décalée par rapport à sa fonction. On pourrait penser que c'est une performance d'actrice mais ce type de personnage existe, je vous assure, et dans la vraie vie ce n'est pas drôle du tout d'y être confronté.
Les souvenirs se veut sans doute être une comédie. On aurait pu faire plus grinçant. Peut-on croire à cette classe d'élémentaire qui rassemble des petits anges autour d'une charmante institutrice ... ? Cette vision romantique de l'école est peut-être encore l'apanage de la province ... L'abandon, car c'est le terme juste, de cette grand-mère pétillante dans une "maison de vieux", fut-elle rutilante comme celle qu'on nous montre, ferait déprimer la plus alerte des octogénaires. La liquidation de son appartement, à son insu, est un vrai scandale que le réalisateur nous fait passer pour la normalité.
J'avais trouvé davantage de mordant dans le livre de Xavier de Moulins, Ce parfait ciel bleu, publié au Diable Vauvert en 2012. Plus de profondeur aussi. Je vous engage à le lire.
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