Le Dernier Jour du Jeûne, écrit, mis en scène et interprété par Simon Abkarian a été créé en 2014 au Théâtre du Gymnase (Marseille) et le Théâtre des Amandiers de Nanterre l'a programmé dans la foulée.
C'est un spectacle étonnant. D'abord visuellement avec un décor qui se met en place suivant une élégante chorégraphie. La maison de Nouritsa et de Theos, tourne et vire autour de la boucherie de son voisin. A intervalle régulier on est transporté en bordure de mer, le long de la jetée ou au coeur d'un verger, au pied d'un pommier.
La musique évoque l'orient. Nous sommes dans un lieu indéfini, quelque part entre Marseille, le Liban et l’Italie. On pourrait y être si heureux !
Les caractères sont très affirmés, alors l'ambiance est vite explosive. Simon Abkarian dénonce la misanthropie et a ciselé pour les femmes des propos extrêmement modernes. On a envie de ralentir le rythme pour noter des paroles qui prennent une dimension philosophique :
Mon travail c'est ma prière, dit Nouritsa (Ariane Ascaride)
L'imaginaire est plus fort que le réel, dit Zela (Océane Mozas)
Je le cherche le travail, mais il est si bien caché, se défend Minas (David Ayala)
Prends cette claque comme un pense-bête. Ne fais pas à ta femme ce que ton père a fait à moi, préviendra Vava à son fils Aris.
Papa je te souhaite dans une vie prochaine de naitre femme se moque Elias
Tu dis ça comme si c'était une malédiction répond Théos (Simon Abkarian)
C'en est une affirme Vava (Judith Magre) qui aime la littérature jusqu'à l'adoration : mes arbres préférés ce sont des livres.
La diction est volontairement rapide (la pièce approche les trois heure sans entracte). C'est peut-être parfois un peu complexe à saisir. La pièce prend des airs de tragédie grecque. La dernière scène en particulier, quand Midas reconstitue une scène de viol est absolument bouleversante.
Juste avant la déclaration d’amour de Xénos à Zéla avait apporté une lumière dans une perspective un peu sombre. Et puis l'humour qui permet de supporter la condition humaine un peu difficile de ces familles arméniennes.
Le Dernier Jour du Jeûne oscille ainsi sans arrêt entre tragédie pure et comédie vaudevillesque, entre Euripide et Pagnol, sans doute parce que l'auteur s'est imprégné des cultures méditerranéennes pour l'écrire. Les personnages sont littéralement incarnés. A commencer par Ariane Ascaride, personnage principal d'Au fil d'Ariane jusqu'à Judith Magre, magnifique jouvencelle centenaire dont il faut saluer le jeu.
On pourra y voir un conte en pointant les dernières paroles, dites par Vava : Du ciel tombent trois pommes. La première pour celui qui a raconté. La deuxième pour celui qui a écouté. La troisième c'est un secret.
Simon Abkarian est né en France, fut enfant au Liban, adulte à Los Angeles, comédien chez Ariane ... Mnouchkine, la patronne du Théâtre du Soleil, Molière du meilleur comédien en 2001 avec Une bête sur la lune, artiste fétiche de Cédric Klapisch, colonel sarcastique Amanullah de Kaboul Kitchen, la série de Canal +, metteur en scène. Il sait tout faire sur les planches et au cinéma, mais il est surtout défenseur de l'Arménie.
C'est un spectacle étonnant. D'abord visuellement avec un décor qui se met en place suivant une élégante chorégraphie. La maison de Nouritsa et de Theos, tourne et vire autour de la boucherie de son voisin. A intervalle régulier on est transporté en bordure de mer, le long de la jetée ou au coeur d'un verger, au pied d'un pommier.
La musique évoque l'orient. Nous sommes dans un lieu indéfini, quelque part entre Marseille, le Liban et l’Italie. On pourrait y être si heureux !
Les caractères sont très affirmés, alors l'ambiance est vite explosive. Simon Abkarian dénonce la misanthropie et a ciselé pour les femmes des propos extrêmement modernes. On a envie de ralentir le rythme pour noter des paroles qui prennent une dimension philosophique :
Mon travail c'est ma prière, dit Nouritsa (Ariane Ascaride)
L'imaginaire est plus fort que le réel, dit Zela (Océane Mozas)
Je le cherche le travail, mais il est si bien caché, se défend Minas (David Ayala)
Prends cette claque comme un pense-bête. Ne fais pas à ta femme ce que ton père a fait à moi, préviendra Vava à son fils Aris.
Papa je te souhaite dans une vie prochaine de naitre femme se moque Elias
Tu dis ça comme si c'était une malédiction répond Théos (Simon Abkarian)
C'en est une affirme Vava (Judith Magre) qui aime la littérature jusqu'à l'adoration : mes arbres préférés ce sont des livres.
La diction est volontairement rapide (la pièce approche les trois heure sans entracte). C'est peut-être parfois un peu complexe à saisir. La pièce prend des airs de tragédie grecque. La dernière scène en particulier, quand Midas reconstitue une scène de viol est absolument bouleversante.
Juste avant la déclaration d’amour de Xénos à Zéla avait apporté une lumière dans une perspective un peu sombre. Et puis l'humour qui permet de supporter la condition humaine un peu difficile de ces familles arméniennes.
Le Dernier Jour du Jeûne oscille ainsi sans arrêt entre tragédie pure et comédie vaudevillesque, entre Euripide et Pagnol, sans doute parce que l'auteur s'est imprégné des cultures méditerranéennes pour l'écrire. Les personnages sont littéralement incarnés. A commencer par Ariane Ascaride, personnage principal d'Au fil d'Ariane jusqu'à Judith Magre, magnifique jouvencelle centenaire dont il faut saluer le jeu.
On pourra y voir un conte en pointant les dernières paroles, dites par Vava : Du ciel tombent trois pommes. La première pour celui qui a raconté. La deuxième pour celui qui a écouté. La troisième c'est un secret.
Simon Abkarian est né en France, fut enfant au Liban, adulte à Los Angeles, comédien chez Ariane ... Mnouchkine, la patronne du Théâtre du Soleil, Molière du meilleur comédien en 2001 avec Une bête sur la lune, artiste fétiche de Cédric Klapisch, colonel sarcastique Amanullah de Kaboul Kitchen, la série de Canal +, metteur en scène. Il sait tout faire sur les planches et au cinéma, mais il est surtout défenseur de l'Arménie.
Le Dernier Jour du Jeûne de et mis en scène par Simon Abkarian
Avec Simon Abkarian, Ariane Ascaride, David Ayala, Marie Fabre, Cyril Lecomte, Judith Magre, Océane Mozas, Clara Noël, Chloé Réjon, Igor Skreblin.
Décors de Noëlle Ginefri-Corbel
Du 15 au 20 Mars au Théâtre Firmin Gémier-La Piscine de Chatenay-Malabry (92)
Mardi, mercredi et vendredi à 20h
Jeudi à 19h30, samedi 18h30 et dimanche 16h
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de © Antoine Agoudjian
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