Je l'ai croisée dans le métro en 2015 et j'ai admiré qu'elle ait le cran de porter une robe cousue dans un tissu honorant la condition féminine.
Je m'étais promis de l'honorer le 8 mars suivant. Donc aujourd'hui.
Chaque année on se demande si les progrès sont réels. Françoise Giroud disait avec un humour plutôt noir (mais elle avait confié qu'elle était une incorrigible pessimiste) que la femme serait l'égale de l'homme le jour où on nommerait à une haute fonction une femme ... incompétente.
On espère que cette prophétie ne se réalisera pas mais on commence à avoir sérieusement des doutes quand on apprend les projets de la ministre du travail. Et ce n’est pas drôle du tout.
Pas davantage que le sujet de Lapidée, la pièce magnifiquement interprétée à la Comédie Bastille par un trio de comédiens qu’il faut aller voir.
Les droits de la femme, et ceux des hommes par voie de conséquence, ne sont jamais "gagnés". On peut manifester de la colère, mais l’humour reste une arme. A cette occasion on peut lire ou relire Le bon plaisir, roman à clé paru en 1983, qui racontait l'histoire d'un Président, et de sa fille cachée.... que les éditions Mazarine republient, le 7 mars, en mémoire à cette femme exceptionnelle qui aurait eu 100 ans cette année.
Françoise Giroud, disparue en 2003, est une des plus grandes plumes du XXe siècle. Elle est notamment auteur des Leçons particulières, On ne peut pas vivre heureux tout le temps, Arthur ou le bonheur de vivre, et de biographies de Marie Curie, Cosima Wagner et Lou Andreas-Salomé.
Elle a été un modèle pour beaucoup d'entre nous. Je ne peux pas dire que je l'ai connue intimement, mais suffisamment pour qu'elle m'adresse une petite lettre de son écriture majestueuse en réponse à une demande d'entretien que je lui faisais sur un sujet un peu tabou et dont je parlerai peut-être un jour.
J'avais été très touchée qu'elle me réponde si vite, déçue aussi de perdre cette occasion de discuter avec une femme d'une si grande intelligence et qui est un modèle.
C'est à Valéry Giscard d'Estaing, nouvellement élu Président de la République, qui en avait souhaité ardemment la création, que l'on doit le premier Secrétariat d'Etat à la condition féminine, le 23 juillet 1974, qu'il confie à une célèbre journaliste réputée pourtant pour ses opinions de gauche, Françoise Giroud.
Dépendant directement du Premier Ministre (qui était alors Jacques Chirac) elle est chargée de promouvoir toutes mesures destinées à améliorer la condition féminine, à favoriser l'accès des femmes aux différents niveaux de responsabilité dans la société française et à éliminer les discriminations dont elles peuvent faire l'objet.
Elle fera beaucoup, notamment en favorisant l'approbation de la loi autorisant l'avortement. Parmi les cent mesures qu'elle a proposées il y aura la reconnaissance d'un statut pour les conjointes d'agriculteurs, l'ouverture à des catégories d'emploi dans la fonction publique qui leur étaient jusque là interdites, l'allongement du congé de maternité à partir du 3ème enfant, la sanction des discriminations sexistes à l'embauche. Il y eut plus tard la dépénalisation de l'adultère et la reconnaissance du divorce par consentement mutuel.
L'idée de rouvrir son livre-culte pour célébrer cet anniversaire est assez séduisante. Car plus de trente ans après sa parution (et plus de vingt ans après que l'affaire Mazarine Pingeot a finalement été rendue publique), ce roman à clé n'a rien perdu de sa saveur ni de son impertinence.
Pas davantage que le sujet de Lapidée, la pièce magnifiquement interprétée à la Comédie Bastille par un trio de comédiens qu’il faut aller voir.
Les droits de la femme, et ceux des hommes par voie de conséquence, ne sont jamais "gagnés". On peut manifester de la colère, mais l’humour reste une arme. A cette occasion on peut lire ou relire Le bon plaisir, roman à clé paru en 1983, qui racontait l'histoire d'un Président, et de sa fille cachée.... que les éditions Mazarine republient, le 7 mars, en mémoire à cette femme exceptionnelle qui aurait eu 100 ans cette année.
Françoise Giroud, disparue en 2003, est une des plus grandes plumes du XXe siècle. Elle est notamment auteur des Leçons particulières, On ne peut pas vivre heureux tout le temps, Arthur ou le bonheur de vivre, et de biographies de Marie Curie, Cosima Wagner et Lou Andreas-Salomé.
Elle a été un modèle pour beaucoup d'entre nous. Je ne peux pas dire que je l'ai connue intimement, mais suffisamment pour qu'elle m'adresse une petite lettre de son écriture majestueuse en réponse à une demande d'entretien que je lui faisais sur un sujet un peu tabou et dont je parlerai peut-être un jour.
J'avais été très touchée qu'elle me réponde si vite, déçue aussi de perdre cette occasion de discuter avec une femme d'une si grande intelligence et qui est un modèle.
C'est à Valéry Giscard d'Estaing, nouvellement élu Président de la République, qui en avait souhaité ardemment la création, que l'on doit le premier Secrétariat d'Etat à la condition féminine, le 23 juillet 1974, qu'il confie à une célèbre journaliste réputée pourtant pour ses opinions de gauche, Françoise Giroud.
Dépendant directement du Premier Ministre (qui était alors Jacques Chirac) elle est chargée de promouvoir toutes mesures destinées à améliorer la condition féminine, à favoriser l'accès des femmes aux différents niveaux de responsabilité dans la société française et à éliminer les discriminations dont elles peuvent faire l'objet.
Elle fera beaucoup, notamment en favorisant l'approbation de la loi autorisant l'avortement. Parmi les cent mesures qu'elle a proposées il y aura la reconnaissance d'un statut pour les conjointes d'agriculteurs, l'ouverture à des catégories d'emploi dans la fonction publique qui leur étaient jusque là interdites, l'allongement du congé de maternité à partir du 3ème enfant, la sanction des discriminations sexistes à l'embauche. Il y eut plus tard la dépénalisation de l'adultère et la reconnaissance du divorce par consentement mutuel.
L'idée de rouvrir son livre-culte pour célébrer cet anniversaire est assez séduisante. Car plus de trente ans après sa parution (et plus de vingt ans après que l'affaire Mazarine Pingeot a finalement été rendue publique), ce roman à clé n'a rien perdu de sa saveur ni de son impertinence.
Il y a des hommes-soleil qu'il ne faut pas aimer, surtout lorsqu'on a vingt ans. En s'approchant trop près, on brûle ; en s'éloignant, on a froid. Celui dont la petite Claire aux yeux mauves est parvenue à s'arracher pour se soustraire à l'inacceptable était l'un d'eux. Elle croyait, dix ans plus tard, l'avoir oublié, bien qu'il soit devenu le personnage le plus important de l'État. Mais voilà qu'à cause d'elle, il se trouve menacé. Car il y a aussi des lettres qu'il ne faut pas envoyer quand on se prépare à un destin national, et qu'il ne faut pas garder quand on les reçoit d'un homme public. L'une d'elles, dérobée par un voleur qui joue avec le feu, recherchée par un ministre sentimental, exploitée par un journaliste avisé, pourrait déclencher un redoutable scandale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire