Nous avons perdu de vue Julie Lescaut depuis deux ans. Mais on peut se réjouir car cette disparition a donné à son interprète illustre, Véronique Genest, la liberté de pouvoir remonter sur les planches, en l'occurrence, celles du Palais des Glaces de Paris où elle est à l'affiche de Portrait craché de Thierry Lassalle.
Il avait écrit la pièce pour Jacqueline Maillan, qui n'a pas eu la disponibilité pour la jouer et qui malheureusement nous a quitté avant que son emploi du temps ne lui en laisse la liberté.
Portrait craché est une comédie de boulevard où se tricotent secrets de famille et quiproquos.
C'est une tranche de vie de l'histoire de Marie, mère d'Arthur, 25 ans, qui n'a jamais su qui était son père. Ce dernier, Philippe, ignore sa naissance car Marie l'a quitté sans le lui dire. Mais lorsque la fille de Philippe tombe amoureuse d'Arthur, qui est donc son demi-frère, les choses se corsent pour Marie. La mère doit agir en tentant de limiter les dégâts.
Véronique Genest reprend fièrement et dignement le flambeau 20 ans plus tard sans pour autan copier ce que la grande Maillan aurait fait. Et puis le texte n'a pas pris une ride. C'est une comédie légère dans la droite ligne du pur boulevard.
L'actrice principale surgit, méconnaissable, dans son Cotten, la tête protégée d'un suroit Cap à larges bords tombant jusqu'au haut de son dos. Quand elle retire le suroit c'est vraiment le poussin qui sort de l'oeuf.
Vous ne savez peut-être pas ce qu'est le Cotten dont je vous parle. C'est un ciré professionnel bien connu des bretons, fabriqué par l'entreprise la "marque jaune" installée à Trégunc (29), qu'on appelle aussi la Veste Rosbras qui, théoriquement est équipée de la Capuche "Magic" qui permet une vue panoramique en toutes circonstances et rend possible le port du casque de protection. Avec sa coupe kimono, ses coutures soudées, ses poignets élastiques réglables et ses poches étanches sous double rabat auto-agrippant, ce vêtement assure une protection complète contre les bourrasques. Il est fabriqué en Nylpêche, un tissu offrant une étanchéité inégalée tout en conservant une grande souplesse. Je le sais. J'en ai un. Avec une capuche qui tourne avec la tête en suivant absolument tous les mouvements, en haut, en bas, à droite, à gauche.
Les ennuis se succèdent. Après une fuite d'eau dans la salle de bains (qui justifie le port du Cotten) Marie doit très vite préparer un repas pour honorer les futurs beaux-parents de son fils Arthur (Gaspard Leclerc). On croit le pire atteint lorsque se présente son ancien amoureux, Philippe (Julien Cafaro) et qu'ils reprennent tous les deux une vieille dispute. Très vite on apprend que cet homme est le père (inconnu jusque là) du jeune Arthur.
Marie devrait l'avouer mais, c'est bien connu, toute vérité n'est pas bonne à dire. Alors elle enchaine les mensonges ... jusqu'à la révélation finale, inattendue et pourtant si logique.
Entre temps Sophie, la future belle-mère, quasi sosie d'Arielle Dombasle, deviendra la bonne copine de Marie et reconnaitra que son couple bat de l'aile. Le contraste entre Sophie et Marie provoque le rire. Leurs personnalités sont diamétralement opposées et on se demande comment Philippe a pu passer de l'une à l'autre. Caroline Devismes joue en finesse un rôle qui n'est pas évident à tenir, celui de la poupée sans tête.
Maxime Van Laer campe un plombier avec lequel il va falloir compter pour régler les problèmes, de fuite d'eau comme de fuite d'informations.
Le thème de l'enfant caché n'est pas nouveau. Il est d'ailleurs au centre d'un autre spectacle en ce moment, avec un titre équivalent, la Fille de son père. A ceci près que le plombier remplace le peintre.
On ne peut pas savoir ce que Jacqueline Maillan aurait dit de ce spectacle. Il est probable qu'elle aurait applaudi. On sait qu'elle appréciait le talent de Véronique Genest qui, pourtant ne lui ressemble pas tellement. Ce qui est certain en tout cas c'est que la comédienne remplit son contrat, entraînant le public dans le tourbillon déchainé de ses maladresses pour endiguer le passé.
Portrait craché
De Thierry Lassalle
Avec Véronique Genest, Julien Cafaro, Caroline Devismes, Gaspard Leclerc et Maxime
Mise en scène de Thomas Le Douarec, musique de Nicolas Jorelle, lumières de François Tual, produit par Jean-Pierre Bigard, Les Lucioles et Mon Abri Côtier Productions
au Palais des Glaces
37 rue du faubourg du Temple
75010 Paris 10e
Métro : République
Réservation : 01.42.02.27.17
Jusqu'au 9 avril 2016, tous les mardis, mercredis, jeudis, vendredis et samedis à 19h15
Matinée les samedis à 16h30. Relâche les 22, 29 mars, 3 et 5 avril.
De Thierry Lassalle
Avec Véronique Genest, Julien Cafaro, Caroline Devismes, Gaspard Leclerc et Maxime
Mise en scène de Thomas Le Douarec, musique de Nicolas Jorelle, lumières de François Tual, produit par Jean-Pierre Bigard, Les Lucioles et Mon Abri Côtier Productions
au Palais des Glaces
37 rue du faubourg du Temple
75010 Paris 10e
Métro : République
Réservation : 01.42.02.27.17
Jusqu'au 9 avril 2016, tous les mardis, mercredis, jeudis, vendredis et samedis à 19h15
Matinée les samedis à 16h30. Relâche les 22, 29 mars, 3 et 5 avril.
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