La Trinitaine est l’une de ces marques emblématiques du patrimoine culinaire breton dont l’histoire repose sur des hommes et des femmes, une famille, un métier et un territoire. Elle nous régale depuis 60 ans. La marque est fortement attachée à ses racines bretonnes, en l'occurrence morbihannaises. Il est légitime de l'affirmer puisque l'entreprise est toujours familiale et indépendante.
L’histoire commença juste après-guerre dans une modeste échoppe de La Trinité-sur-Mer (56). Lucien et Lucienne Petit y tiennent une pâtisserie qui accueille le premier atelier de fabrication de la marque. Cette maison existe encore et sert de bureau.
Repartons dans le passé. Un matin de 1955, Lucien rate sa pâte. Plutôt que de tout jeter dans le port étant donné le contexte économique difficile, il dresse cette préparation sur une plaque avec une poche et roule les gâteaux à la main à la sortie du four pour leur donner la forme d'un tuyau.
Cette cigarette est souvent plantée dans une coupe de glaces. Mais je la recommande pour accompagner une mousse "de" chocolat.
Avec leur goût de beurre légèrement salé, et leur craquant incomparable les gâteaux de la Trinitaine sont comme les menhirs de Carnac : ils font le Morbihan ! Si le tout premier biscuit est né d'une erreur le reste est une vraie success story familiale. Le fils, Bernard Petit, prendra la suite de son père et développera l'outil pour en faire une production industrielle mais toujours de qualité.
Près de 200 salariés travaillent pour La Trinitaine, dans un hangar ultramoderne accolé à la maison familiale, et qui reste le seul site de production de la marque. La petite-fille, Anne-Marie Petit, est désormais à la tête de l'entreprise qui réalise un chiffre d'affaires de 36 millions d'euros par an.
Une e-boutique permet à la France entière d'acheter par Internet des galettes, des palets ou les cigarettes du grand-père, dans une multitude de boîtes en métal toujours joliment décorées et même personnalisables.
Justement en voici une qui renferme un assortiment des trois spécialités préférées des consommateurs : palets, galettes et cigarettes.
Ses dimensions ( L 20 x l 12.5 x H 7 cm) sont classiques, le design est d'allure vintage et parisienne. Elle est vendue 5, 95€ pour un poids net de 300 grammes. Sauf fringale de force 10 elle assurera la conservation des biscuits pendant plusieurs jours et surtout leur croquant.
La fabrication n'a recours à aucun conservateur. Chaque spécialité est élaborée à partir de recettes traditionnelles, qui rendent hommage au terroir breton et sont toutes garanties pur beurre.
Non contente de progresser en respectant ses valeurs la Trinitaine s'engage pour l'année 2016 auprès de Femmes de Bretagne, un réseau social comptant 2800 femmes à son actif, basé sur la solidarité et la générosité entre femmes, et visant à booster l'entrepreneuriat féminin en Bretagne en portant ensemble de valeurs dans lesquelles ces femmes se retrouvent.
La Trinitaine est bien placée pour ambitionner de booster des projets féminins. Elle est dirigée par une femme qui a gagné sa légitimité au fil de longues années de travail. Il s'agit d'Anne-Marie Petit, la petite-fille du créateur.
Elle a travaillé depuis son plus jeune âge à la biscuiterie où elle aide sa famille après l'école, week-ends et vacances compris. Elle intègre officiellement l'entreprise en 1990 au service comptabilité. Elle y travaille avec sa soeur Gaëlle, en charge du réseau de boutiques et également avec une équipe de proches collaborateurs, tous impliqués dans le déploiement de l'entreprise. Elle a mis en place un management de proximité et collaboratif.
Cette patronne a l'ambition de pérenniser l'entreprise familiale en consolidant le socle qui a fait le succès de la marque mais également en déployant l'entreprise à l'échelle nationale et internationale (y compris sur les marchés asiatiques) autour de projets innovants et à forte valeur ajoutée, en élargissant à partir de 2010, la gamme au-delà de la biscuiterie. Elle gagne ainsi ses galons d'année en année jusqu'à la Présidence du Directoire en janvier 2012.
A la veille de la célébration de la Journée de la Femme, les bretons peuvent être fiers de la compter parmi leurs chefs d'entreprise.
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