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samedi 19 mars 2016

Je suis allée au Mazarine Book Day

Le message avait été largement diffusé sous forme de question-réponse : vous êtes un jeune écrivain en mal d'éditeur, et votre inspiration est débordante ? Le Mazarine Book Day est LE rendez-vous à ne pas manquer !

C'est une toute nouvelle maison d’édition, Mazarine, récemment créée sous l'égide des éditions Fayard, qui lançait l'invitation sur la toile, proposant de venir le samedi 19 mars au restaurant l’Alcazar, 62 rue Mazarine à Paris, dès 13h30, pour rencontrer directement des éditeurs et des bloggeuses littéraires.

J'avais ce jour là une position on ne peut plus facile : je n'étais pas là pour écouter le pitch des candidats (et donc émettre un jugement). Je n'étais pas là non plus pour proposer un projet de roman (et donc courir le risque d'un avis négatif).

J'aurais pu arpenter cette après-midi les allées (un peu désertes cette année, en toute logique avec 15% de baisse de fréquentation) du Salon du Livre de Paris ... qui s'appelle autrement mais vous voyez ce que je veux dire. Sauf que je préfère aller là "où les choses se passent", et rendre compte de l'énergie qui anime l'équipe éditoriale de Mazarine est autrement plus palpitant que de faire la queue pour un autographe (quoique je n'ai jamais fait la queue pour en obtenir).

J'ai côtoyé les écrivains qui ne savent pas encore qu'ils seront les auteurs en vogue demain. Sans les stresser évidemment. L'éditeur recherche des auteurs jeunes, drôles et impertinents. J'en ai vu des jeunes, voire très jeunes (12 ans), des trentenaires et des sexagénaires, des hommes, même s'il y avait une majorité de femmes.

Il y en a même une jeune (je pense) drôle et impertinente qui est arrivée masquée, d'accord cependant pour être photographiée. J'en veux pour preuve son petit signe de main. Je respecterai son anonymat. Disons simplement que c'est une grande lectrice ... qui avait fait des achats au "fameux" Livre Paris. Elle présenta son projet via un Power Point, sans mot dire.
Une libraire était aussi à l'Alcazar avec des romans comme Hier encore c'était l'été de Julie de Lestrange qui, il y a quelques mois était encore totalement inconnue.
Plusieurs auteurs étaient là,  à commencer par Julie de Lestrange, ou encore Baptiste Beaulieu (pull bleu ciel), auteur de Alors voilà et Alors vous ne serez plus jamais triste, parus chez Fayard, pour le plaisir de se rencontrer et d'échanger avec les participants. Un vrai "salon du livre" en fait. Dans une ambiance studieuse et conviviale.

Le timing a été respecté. Les premiers arrivés reçurent les premiers tickets dès 13 h 40. Lors de cette occasion inédite, chacun disposait de deux fois cinq minutes pour pitcher son roman, devant une bloggeuse, et face à une éditrice. L'enjeu était de convaincre bien sûr pour avoir une chance d'être publié. L'ordre de passage était régulièrement mis à  jour sur paper-board.

Impossible de s'incruster. Les tables étaient équipées de sablier. Pas moyen non plus de reculer in extremis en prétextant l'absence de feuilles ou de stylo. Et pour lutter contre le stress, de drôles de petits bonbons logotypés Z comme Mazarine (presque) étaient disposés à portée de main.
Des boissons et quelques petits fours furent à disposition toute l'après-midi. Que celui qui prétendra avoir été mal accueilli lève la main !
Voici un cliché qui pourra figurer dans les annales : les bloggeuses dans les starking-blocks avant le premier entretien. De gauche à droite, Stephie (Mille et une Frasques), Nine (Ninehank), Caroline (L'irrégulière), Leiloona (BricaBook) et, en face, Charlotte (L'insatiable Charlotte). Une fois le top donné, ce fut quasiment non stop, à peine la possibilité d'une très brève pause-café.
Le balcon de l'Alcazar est l'endroit idéal pour ce genre de manifestation. Etre dans un patio, entouré de plantes vertes est très apaisant. Il me semble que cela a joué favorablement. On était loin de l'ambiance chargée d'angoisse des oraux d'entrée aux grandes écoles. Le sourire était sur toutes les lèvres mais la tension était palpable. Il illumine les photos.
 
On se soutient, comme ici Joëlle et Laura. Beaucoup sont arrivés sans avoir terminé d'écrire leur argument et ont profité de l'attente pour finaliser leur projet en espérant avoir suffisamment de temps avant que leur numéro soit appelé.
Pour achever de mettre en confiance ses futurs poulains, la maison Mazarine avait dépêché Carole Saudejaud pour donner des conseils à ceux qui se sentaient un peu faibles dans leur argumentation. Elle maitrise l'exercice à la perfection. La veille elle avait pitché 19 livres au marché du film sur la scène du Salon du livre. Ce sont sans doute plus de la moitié des candidats qui ont bénéficié de son écoute attentive, patiente et positive.
Extraits :
- Donc on y va. Je viens vous présenter une fiction inspirée de faits réels. Le roman pourrait se résumer en ces termes ... (...) et j'ai voulu emprunter les codes ... Voilà.- Alors, ils ont quel âge ?- Qui ?- Les personnages principaux ! (...)- Alors deux solutions, ou vous gardez votre pitch et à la fin ... ou ...- C'est super. Ça a l'air génial.
Un autre, inquiet, implore : Ça va aller ? Il est super votre texte, lui répond-on.

De quoi être dopé pour enchainer auprès des éditrices (Noëlle Meimaroglou, directrice éditoriale, Alexandrine Duhin ou Juliette Lambron, éditrices, ou encore Stéphanie Polack, directrice littéraire et auteure) après avoir déchaussé ses semelles de plomb. Les retours des candidats expriment le soulagement.
Nouveaux extraits :
- La blogeuse auprès de laquelle je suis passée m'a bien écoutée. Elle m'a posé des questions; je l'ai sentie intéressée. Je me sentais en confiance. J'ai laissé tout le manuscrit. C'est plus cool que de l'envoyer par la Poste et d'attendre 2 mois une réponse, même si on ne peut pas supposer qu'il n'y a pas de risque de refus.- Ils n'en choisiront qu'un en fin de journée ?- Non, il n'y a pas de quota.- Super, ça dépoussière.
A 16 heures la moitié des inscrits était passé. Un ralentissement se faisait sentir. La journée était loin d'être achevée cependant pour les jurés qui devaient encore se concerter pour confronter leurs opinions, souvent convergentes, ce qui est rassurant.
A ce stade l'enjeu était pour les participants de donner envie de lire. Et les éditrices sont reparties avec des manuscrits à juger cette fois sans autre défense que leurs mots. Les nouveaux auteurs seront choisis pour leur appartenance à l'air du temps. On attend avec impatience.
D'ici là on prend des notes sur le carnet à la couverture impertinente dessinée par Stéphanie Blake.

3 commentaires:

Fanny a dit…

C'est drôle de se retrouver sur une de tes photos ... Nous y étions donc en même temps !

Stephie a dit…

Merci de ce chouette article Marie-Claire et j'espère à très vite :)

Marie-Claire Poirier a dit…

J'ai hâte de lire les romans qui vont être publiés dans les douze mois qui viennent ...Vous voyez toutes les deux à quoi je fais allusion ...Fanny si tu veux que je t'envoie une photo, dis moi laquelle à abrideabattue@orange.fr
je le ferai avec plaisir !

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