Inspiré de faits réels et écrit par le scénariste du film Billy Elliott, Les Peintres au charbon relate l’histoire d’un groupe de mineurs qui se retrouve en 1934, malgré lui, à suivre des cours d’histoire de l’art. Leur professeur, Robert Lyon, va très vite abandonner sa méthode d’enseignement théorique pour passer à la pratique avec eux.
Développant ainsi leur propre mouvement, ces "Peintres au charbon" vont représenter leur environnement, leur quotidien, leur vie, tout en se construisant en parallèle une culture artistique et un sens critique qui leur permettra d’acquérir un nouveau regard sur leur société.
Marc Delva a fait une brillante adaptation de la traduction signée par Fabrice Melquiot avec un parti-pris de mise en scène qui tient d'un bout à l'autre.
Les spectateurs sont invités à suivre l'ouvreuse dans les dédales du Théâtre 13 et à descendre sur la scène par la coulisse transformée en entrée d'un boyau, comme s'il s'agissait du fond d'une mine. Pour nous mettre en condition et pour jouer aussi le jeu du faux-semblant qui est décliné par le spectacle.
La fumée réduit la visibilité, une lumière rouge clignote à intervalles réguliers en même temps que retentit l'alarme annonciatrice d'un danger, voire d'un accident. Pourtant la mine n'est qu'évoquée et il faut avoir visité un site comme celui de Lewarde, dans le Nord, pour en apprécier l'atmosphère. On remarque des vêtements suspendus à des crochets dans les cintres, ... comme si nous étions dans la salle des Pendus.
La fumée réduit la visibilité, une lumière rouge clignote à intervalles réguliers en même temps que retentit l'alarme annonciatrice d'un danger, voire d'un accident. Pourtant la mine n'est qu'évoquée et il faut avoir visité un site comme celui de Lewarde, dans le Nord, pour en apprécier l'atmosphère. On remarque des vêtements suspendus à des crochets dans les cintres, ... comme si nous étions dans la salle des Pendus.
Peut-on être mineur et peintre ? Homme et comédien ? La proximité avec les acteurs atténue la distance habituelle qui sépare la scène de la salle. Le spectateur est partie prenante de la métamorphose de ces ouvriers qui s'ouvrent à l'art.
La disposition des gradins en tri-frontal est judicieuse. J'ai beaucoup apprécié aussi que les reproductions des oeuvres picturales soient des tableaux blancs, permettant ainsi au spectateur de se créer ses propres images. Et quand à la fin de la pièce ce sont les "vrais" tableaux qui apparaissent par le jeu de diapositives, on saisit bien davantage la puissance artistique des oeuvres de ces peintres qui sont passés progressivement du statut d'amateur à artiste. Avec tous les choix de vie qui en découlent, notamment lorsque Helen Sutherland, amatrice d’art et mécène, propose à l'un d'entre eux de le payer autant qu’à la mine pour qu’il puisse se consacrer à sa peinture.
La pièce dégage beaucoup d'émotion, de sincérité et de rire aussi. Le public a de quoi être conquis par la justesse de jeu des acteurs. Elle tient un discours sur l’art, et en même temps, elle agit conformément à ce discours. Le sens est dans la relation entre celui qui regarde et le tableau.
Elle met en acte et rend réel, par son accessibilité, par son humour, par le style de l’écriture et par le choix des personnages, cette idée que l’art est, et reste universel. C'est juste et c'est fort. On ne peut qu'être touché par le spectacle qui se clôture sur la chanson de John Lennon Working class hero que tous les acteurs entonnent. Oui ! C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière.
Elle met en acte et rend réel, par son accessibilité, par son humour, par le style de l’écriture et par le choix des personnages, cette idée que l’art est, et reste universel. C'est juste et c'est fort. On ne peut qu'être touché par le spectacle qui se clôture sur la chanson de John Lennon Working class hero que tous les acteurs entonnent. Oui ! C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière.
Les peintres au charbon
Comédie dramatique de Lee Hall, adaptation Marc Delva
Traduction Fabrice Melquiot (L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté),
Mise en scène de Marc Delva assisté de Florent Hu et Elodie Galmiche
Scénographie Marc Delva, Thomas Brazète et Florent Hu
Avec Hugo Bardin, James Borniche, Thomas Brazete, Solal Forte, Elodie Galmiche, Florent Hu, Marie Petiot (en alternance Anne Duverneuil), Paul Emile Petre et Emmanuel Rehbinder.
Création Lumière Julien Kosellek
Création sonore Luc Delva
Création costume/ Coiffure / Maquillage Hugo Bardin
Création mapping vidéo Arnaud Berthonneau, Romain Da Costa et Olivier Carru (Digital Essence)
Théâtre 13 Seine
Jusqu'au 28 mai
Du mardi au samedi à 20 heures
Dimanche 16 heures
30, rue du Chevaleret – 75013 Paris (métro Bibliothèque François Mitterrand)
Les photos sont de Suzanne Rault-Balet
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