Quand on est passionné de théâtre on est toujours plutôt exigeant quant aux reprises de grands classiques. J'avais vu le Misanthrope dans la mise en scène de Nicolas Liautard à Clamart et j'avais beaucoup aimé le modernisme dont il avait fait preuve dans sa mise en scène.
C'était en 2011 et malheureusement je n'ai pas eu l'occasion d'assister à aucun de ses autres spectacles depuis, et en particulier Scènes de la vie conjugale que j'aurais beaucoup aimé voir. Après la répétition, qui est un autre texte de Bergman, forcément, m'intriguait, d'autant qu'il joue lui-même le rôle de Henrik.
A l’issue d’une répétition, le metteur en scène Henrik Vogler, plongé dans ses pensées, est surpris par le retour d’Anna Egerman, jeune comédienne passionnée qui lui fait part de ses incertitudes professionnelles et personnelles, et aussi de la haine qu’elle éprouve pour sa mère, Rakel Egerman, comédienne elle aussi, décédée depuis dix ans. Anna l'ignore mais Vogler a été autrefois l’amant de sa mère, ... qui soudain surgit du passé pour faire reproche à son ancien amant de ne plus lui confier que des rôles insignifiants. Deux espaces-temps se bousculent alors …
C'est un huis-clos mais le plateau est ouvert, dans une sorte d'absence de décor, en tout cas tel que le conçoit un spectateur. Les théâtraux reconnaitront l'espace familier des séances de travail : une table, la lampe dite d'architecte, qui permet de diriger le faisceau de lumières sur les notes de mise en scène, des chaises, et l'inévitable et rustique machine à café.
Coté son, plusieurs hauts-parleurs diffusent un son qui est censé venir soit de jardin, soit de cour, soit d'une pièce située derrière la scène. Des micros d'ambiance auraient pu suffire mais on a préféré équiper les comédiens de micros serre-tête, qui imposent, à mon avis, un gros travail de la part d'un ingénieur du son confirmé et sans doute un retour pour que les acteurs s'entendent sur scène.
Ce qui m'a gênée et peut-être aussi parce que j'étais au premier rang, c'est qu'il m'a été très difficile d'oublier ces engins et de me laisser emporter par la situation, c'est-à-dire de douter qu'ils soient en représentation. Ces micros, au demeurant inutiles dans une salle de dimensions aussi modeste que la salle Copi semblaient dire deux choses : nous ne sommes pas capables de chuchoter et de nous faire entendre, et surtout nous sommes des acteurs, sous-entendu, ne vous y trompez pas, ne vous laissez pas abuser. Leur visibilité nous rappelle que la scène n'est pas la vie. Pourquoi pas, après tout.
Pourtant, il y a d'autres moyens de signifier la distance. Par exemple plusieurs scènes sont jouées de profil et le public se sent alors en position de voyeur. On y croit alors parfaitement. On est bien après une répétition, au moment où les actrices (car ce sont le plus souvent les femmes qui se posent le plus de questions) cherchent à grappiller quelques indications supplémentaires du "metteur", dans un jeu qui alors est à la limite de la séduction, ... ou de la tyrannie dira Bergman.
Il demeure que les dialogues sur le théâtre et le jeu d’acteur sont aussi intéressants à suivre que le sont les interprétations des comédiens. Nicolas Liautard avait indiqué qu'il travaillait beaucoup à partir d'improvisations, lors de la présentation de saison de la Tempête il y a quelques mois. Et c'est ce qui donne autant de force à ce qui nous est montré, en terme de direction d'acteurs.
Interpréter lui-même le rôle du metteur en scène est tout à fait cohérent et on peut imaginer qu'il y a mis beaucoup de lui. En tout cas je n'ai pas perçu cette tyrannie dont il est question plus haut parce que le questionnement sur la méthode de jeu domine. De ce point de vue ce spectacle est totalement réussi.
Pourtant, il y a d'autres moyens de signifier la distance. Par exemple plusieurs scènes sont jouées de profil et le public se sent alors en position de voyeur. On y croit alors parfaitement. On est bien après une répétition, au moment où les actrices (car ce sont le plus souvent les femmes qui se posent le plus de questions) cherchent à grappiller quelques indications supplémentaires du "metteur", dans un jeu qui alors est à la limite de la séduction, ... ou de la tyrannie dira Bergman.
Il demeure que les dialogues sur le théâtre et le jeu d’acteur sont aussi intéressants à suivre que le sont les interprétations des comédiens. Nicolas Liautard avait indiqué qu'il travaillait beaucoup à partir d'improvisations, lors de la présentation de saison de la Tempête il y a quelques mois. Et c'est ce qui donne autant de force à ce qui nous est montré, en terme de direction d'acteurs.
Interpréter lui-même le rôle du metteur en scène est tout à fait cohérent et on peut imaginer qu'il y a mis beaucoup de lui. En tout cas je n'ai pas perçu cette tyrannie dont il est question plus haut parce que le questionnement sur la méthode de jeu domine. De ce point de vue ce spectacle est totalement réussi.
Après la répétition de Ingmar Bergman
mise en scène Nicolas Liautard
avec Sandy Boizard, Nicolas Liautard et Carole Maurice
lumières Magalie Nadaud
son Thomas Watteau
Théâtre de la Tempête
Du 27 avril au 28 mai 2017
du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h30
lumières Magalie Nadaud
son Thomas Watteau
Théâtre de la Tempête
Du 27 avril au 28 mai 2017
du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h30
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