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mardi 18 janvier 2011

Nos limites par la Cie Alexandra N'Possee à Meudon (92) et en tournée

C'est de l'exceptionnel, du grand art conjugué à une belle sensibilité. Ces six danseurs ont repoussé leurs limites à l'extrême. Leurs corps semblent avoir été moulé sdans du caoutchouc, avoir une mémoire de forme et être programmés pour ignorer la fatigue.

Il leur arrive de faire deux représentions par jour et Abdennour Belalit, chorégraphe et danseur, était sur scène malgré une entorse qui lui raidissait un peu la cheville (çà c'est lui qui le dit parce que dans le public on ne s'est aperçu de rien). Eve H. danse alors que sa grossesse se devine déjà.
Ils ne restent pas confinés longtemps dans leurs cages qu'ils escaladent de toutes les manières possibles. Ces danseurs là sont autant à l'aise en position verticale qu'horizontale, suspendus à la grille ou sur le sol. Comparativement on trouve Mickaël Jackson un peu raide.

La compagnie Alexandra N’Possee a été créée en 1994 à Chambéry. Elle est issue d'un mouvement initié par la Cie Traction Avant dans toute la région Rhône-Alpes à la fin des années 80. Les jeunes des grandes agglomérations de la région s'emparaient alors de toutes les formes d’expressions (théâtre, musique, danse) pour faire leur scène de ce dernier espace de liberté qu’est la rue. On voulait être le plus fort et le prouver sans cesse. On dansait un peu partout dans les quartiers où les jeunes s'affrontaient au cours de battles (prononcer bateule) sans fin.

Martine Jaussen et Abdennour Belalit ne renient pas cette époque mais leur objectif est d'utiliser la rage et la frustration comme énergie au service de la beauté, de la poésie et de l'art. Quitte à brider la virtuosité de la troupe dès lors qu'elle ne véhicule pas d'émotion.

Ils ont travaillé toutes les formes de danse, le jazz bien sûr, mais aussi la danse classique et contemporaine, également le mime. Abdennour a suivi des ateliers avec de grands chorégraphes américains comme Merce Cunningham à New York.

Ce n'est pas pour autant qu'ils ont des modèles car comme ils le disent avec humour : on n'est pas des Rank Xerox ! Jeunes ou moins jeunes, grands ou petits, les danseurs cultivent leur différences dans une belle harmonie.

Nos limites tourne depuis quatre ans et résonne toujours avec l'actualité. On songe inévitablement à West Side Story mais on peut aussi y voir les dernières émeutes en Tunisie.

Mention spéciale à Julien Thomas qui a composé une bande-son originale en travaillant régulièrement avec la troupe pour adapter ses musiques à leur travail. Il s'inspire des bruits de la rue mais aussi d'autres airs familiers que vous reconnaitrez sans doute au passage, comme les Trois petites notes de musique que chantait Jeanne Moreau en 1960 dans le film Jules et Jim et qui accompagnent un duo avec tendresse.

J'ai choisi plusieurs extraits du spectacle pour vous mettre en appétit d'aller voir la troupe où qu'elle se produise. La réalisation est imparfaite mais permet d'entrevoir leur talent.



Il ne nous reste qu'à espérer que le Centre d'art et de culture de Meudon offrira à son public leur prochaine création en 2012, Les S'tazunis, faute de quoi nous irons les applaudir ailleurs.

Centre d'art et de culture 15 boulevard des Nations-Unies, 92100 Meudon tel 01 49 66 68 90.

Pour en savoir plus sur la Compagnie, suivre leur actualité et les tournées :
http://www.alexandranpossee.fr/

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