Je n’avais pas de représentation très précise du métier de traducteur jusqu’à ce que je rencontre Dominique Vittoz. C’est tout juste, je le confesse, si je songeais à mentionner le nom du traducteur dans la rédaction de mes chroniques littéraires.
Je me souviens tout de même avoir salué le travail d’Isabelle Reinharez. Il avait fallu attendre 7 ans pour que soit traduit, de main de maitre à mon avis, Un pied au paradis, un livre écrit par Ron Rash, et publié aux éditions du Masque en 2009. J'espérais alors que l’éditeur allait poursuivre la collaboration avec elle car si les autres romans étaient de la même veine il était regrettable d'en priver les lecteurs français. J’avais par contre omis de rappeler son nom en fin d’article (ce que j’ai corrigé depuis). Je n’ai hélas pas été entendue. C’est une autre traductrice qui signe celle de Serena, chez le même éditeur. Et j’ai beaucoup moins aimé, n’ayant pas l’impression que le livre avait été écrit par le même auteur. Je n’en ai pas parlé sur le blog.
J’avais conscience de l’importance de la traduction quand je repérais une langue particulière chez un auteur et qu’il me semblait évident que la structure des phrases et leur lexique n’avaient pas coulé de source. C’est une sensation agréable qui équivaut à une redécouverte de sa propre langue. Mais dans la plupart des cas je lisais le livre comme s’il avait été écrit et pensé en français.
Après l’intervention passionnée de Dominique Vittoz il est certain que je vais être plus vigilante et plus exigeante aussi. Façon de parler parce qu’on n’a encore pas vu des lecteurs manifester sur ce sujet. Il se raconte pourtant que chaque changement de traducteur pour d'Haruki Marakami est remarqué et que le nombre des ventes peut varier considérablement.
Il n’est pas donné à tout le monde de restituer une atmosphère. C’est un talent mais c’est aussi un énorme travail. Cela se sent dans la façon que Dominique a de parler de son métier. Avec autant de passion que d’humour.
Elle affirme d’abord être devenue traductrice parce qu’on mange d’excellentes pâtes en Italie … Ensuite parce qu'elle appréciait le caractère expansif des italiens chez une amie d’enfance d'origine napolitaine.
Rien d‘étonnant donc à ce qu’elle choisisse quasi naturellement la langue italienne pour l’étudier et l’enseigner. Elle explore sans limite le cinéma et la littérature contemporaine dont elle deviendra spécialiste.
Après avoir traduit, Dernier réveillon et autres nouvelles cannibales de Niccolò Ammaniti en 1998, Dominique Vittoz est contactée par les éditions Fayard qui s'apprêtait à publier La concession du téléphone d'Andrea Camilleri. Il se trouve qu'une traduction a été faite (et payée par l'éditeur) mais qu'elle ne convient pas. Et, c'est tout à l'honneur de cette maison que d'exiger un texte qui fasse réellement honneur à l’auteur. Dominique Vittoz n'a pas encore de notoriété rassurante et Fayard ne voudrait pas se tromper une seconde fois. Elle est donc soumise à un essai. Les quelques pages qu'elle remet à l'éditeur seront déterminantes. On lui confie le travail et elle gagnera ses lettres de noblesse en traduisant Camilleri, en restituant une langue mêlant italien et sicilien.
Chaque livre est unique et peut offrir beaucoup de plaisir. Traduire ne consiste pas à « passer un texte d’une langue à une autre » mais travailler dans un maximum de liberté de manière à produire une sorte de re-création du livre. Et pour cela tous les moyens sont bons.
Dominique affirme qu’elle peut traduire avec bonheur un titre qu’elle déteste, comme le Survivant, d'Antonio Scurati, en raison de sa vision des jeunes, des enseignants, et de son regard très réactionnaire sur la société. Sa traduction sera si professionnelle qu’elle lui vaut en 2009 le Prix Rhône-Alpes du livre de la traduction.
Dominique Vittoz a beaucoup de gratitude à l’égard des éditeurs, y compris quand il lui arrive d’être en conflit avec l’un d’entre eux. Elle apprécie les conditions de rémunération qui sont plus favorables en France qu’en Italie où l’on gagne moitié moins.
Cette femme a un caractère bien trempé, reconnaissant qu’il faut être têtu pour exercer ce métier. Elle parvient à imposer de longs délais avant de rendre son travail, au moins 18 mois. Outre Andrea Camilleri, elle a traduit Sandro Veronesi, Marcello Fois, Laura Pariani, Salvatore Niffoi, Valeria Parrella, Milena Agus, Pino Roveredo … Son souci de la perfection l'a fait accepter de travailler en collaboration avec une autre traductrice pour trouver toujours l’expression la plus juste. Elle a ainsi apporté une aide ponctuelle et limitée à une collègue italienne, Maria Baiocchi, qui traduisait Naissance d'un pont de Mailis de Kerangal en italien pour les éditions Feltrinelli.
Dominque Vittoz puise dans la langue ancienne et les parlers locaux afin de trouver les mots qui restitueront le mieux le lexique de chaque auteur, qu’il s’agisse d’un italien métissé de sarde, de napolitain, de sicilien ou de lombard.
Elle va jusqu’à affirmer que les traducteurs sont bien plus fidèles au texte que l’auteur lui-même. Son amour de la langue est au service des œuvres et non de sa propre écriture. D’ailleurs selon elle, traduire permet de ne pas écrire (sous-entendu de signer le texte d’un roman). Par contre elle accepta de concevoir la postface de La Saison de la chasse (prix de traduction Amédée Pichot) pour expliquer en quoi la langue de Camilleri est un défi en terme de traduction. Et après l’avoir entendue on est plus que jamais sensibilisé à cet aspect.
Voici donc une bibliographie exhaustive à la date d'aujourd'hui, pour ceux qui voudraient particulièrement lire des textes qu'elle a traduits :
Traductions de l’italien en français :
- Umberto PASTI, Jardins : les vrais et les autres, Flammarion, 2011, 157 p.
- Rita MONALDI et Francesco SORTI, Veritas, Plon, 2011, 739 p.
- Ranuccio BIANCHI BANDINELLI, Quelques jours avec Hitler et Mussolini, Carnets Nord, 2011, 92 p.
- Antonio SCURATI, L’enfant qui rêvait de la fin du monde, Flammarion, 2011, 301 p.
- Tiziano SCARPA, Stabat Mater, Bourgois, 2011, 141 p.
- Andrea CAMILLERI, Un samedi entre amis, Fayard, 2011, 157 p.
- Andrea CAMILLERI, Le ciel volé. Dossier Renoir, Fayard 2010, 110 p.
- Dario FO, L’Apocalypse différée ou À nous la catastrophe !, Fayard, 2010, 222 p.
- Andrea CAMILLERI, Le grelot, Fayard, 2010, 207 p.
- Carlo D’AMICIS, Sauf le chien, Joëlle Losfeld, 2010, 254 p.
- Valeria PARRELLA, Le temps suspendu, Seuil, 2010, 155 p.
- Andrej LONGO, Dix, Flammarion, 2010, 184 p.
- Sandro VERONESI, Terrain vague, Grasset, 2010, 232 p.
- Pino ROVEREDO, Caracreatura, Albin Michel, 2010, 261 p.
- Dario FO, Amour et dérision, Fayard, 2010, 143 p.
- Andrea CAMILLERI, Maruzza Musumeci, Fayard, 2009, 157 p.
- Ascanio CELESTINI, Récit de guerre bien frappé, Le Serpent à plumes, 2009, 182 p.
- Alberto CAPITTA, Petites créatures, Éditions du Rocher, 2009, 52 p.
- Andrea CAMILLERI, Le berger et ses ouailles, Fayard, 2009, 140 p.
- A. CAMILLERI, Vous ne savez pas. Un abécédaire de la mafia d’après les pizzini du boss Bernardo Provenzano, Fayard, 2009, 236 p.
- Marco BOSONETTO, La ballade des vaches guerrières, Éditions du Revif, 2009, 44 p.
- Valeria PARRELLA, Le ventre de Naples, Seuil, 2009, 167 p.
- Laura PARIANI, Dieu n’aime pas les enfants, Flammarion, 2009, 335 p.
- Franco STELZER, Notre premier, solennel, très étrange Noël sans elle, éditions du Rocher, 158 p. 2008.
- Andrea CAMILLERI, La couleur du soleil, Fayard, 138 p., 2008.
- Dario FO et Giuseppina MANIN, Le monde selon Fo. Conversations avec Giuseppina Manin, Fayard, 2008, 201 p.
- Beatrice MASINI, Héroïnes des légendes grecques, Casterman, 2008, 204 p.
- Marco BOSONETTO, Grand-père Rosenstein nie en bloc, L’Esprit des Péninsules, 2008, 223 p.
- Antonio SCURATI, Le survivant, Flammarion, 2008, 361 p. Prix de traduction de la région Rhône-Alpes 2009
- Sandro VERONESI, Chaos calme, Grasset, 2008, 505 p. prix Méditerranée étranger 2008 – Prix Fémina étranger 2008 – Prix Cévennes du Roman européen 2008
- Luciano CANFORA, Exporter la liberté. Échec d’un mythe, Desjonquères, 2008, 91 p.
- Andrea CAMILLERI, Les enquêtes du commissaire Collura, Fayard, 2008, 128 p.
- Andrea CAMILLERI, Petits récits au jour le jour, Fayard, 2008, 116 p.
- Milena AGUS, Battement d’ailes, Liana Levi, 2008, 155 p.
- Salvatore NIFFOI, La légende de Redenta Tiria, Flammarion, 2008, 179 p.
- Beppe SEVERGNINI, Comment peut-on être italien ?, Flammarion, 2007, 239 p.
- Laura PARIANI, Tango pour une rose, Flammarion, 2007, 125 p.
- Andrea CAMILLERI, Privé de titre, Fayard, 2007, 287 p.
- Milena AGUS, Mal de pierres, Liana Levi, 2007, 124 p. Prix Relay du roman d’évasion 2007
- direction de l’ouvrage collectif Journal intime et politique italien, (Antonella CILENTO, Marcello FOIS, Beatrice MONROY, Antonio PASCALE, Laura PARIANI), traductions d’Alain Sarrabayrouse et Dominique Vittoz, introduction de Dominique Vittoz, Forcalquier, ed. Bouchardeau et Littera 05, 2006, 248 p.
- Andrea DE CARLO, Week-end à Tournevent, Flammarion, 2006, 313 p.
- Andrea CAMILLERI, Le cours des choses, Fayard, 2005, 159 p.
- Marcello FOIS, Les hordes du vent, Seuil, 2005, 210 p.
- Laura PARIANI, Quand Dieu dansait le tango, Flammarion, 2004, 341 p. (avec une postface)
- Andrea CAMILLERI, Le roi Zosimo, préface de Mario Fusco, Fayard, 2003, 373 p.
- Marcello FOIS, Nulla, Fayard, 2002, 140 p.
- Andrea CAMILLERI, Un filet de fumée, Fayard, 2002, 154 p.
- Andrea CAMILLERI, La saison de la chasse, Fayard, 2001, 226 p. (avec une postface) PRIX Amédée Pichot pour la traduction aux Assises de la traduction littéraire 2001
- Andrea CAMILLERI, Le jeu de la mouche, Mille et une nuits, 2000, 123 p. (avec une postface)
- Andrea CAMILLERI, La concession du téléphone, Fayard, 1999, 282 p.
- Niccolò AMMANITI, Dernier réveillon et autres nouvelles cannibales, Paris, Hachette littérature, 1998, 259 p.
Prix :
PRIX DE TRADUCTION de la région Rhône-Alpes 2009, pour Antonio SCURATI, Le survivant, Flammarion, 2008.
PRIX DE TRADUCTION Amédée Pichot de la ville d’Arles aux Assises de la traduction littéraire 2001, pour Andrea CAMILLERI, La saison de la chasse, Fayard, 2001.
PRIX Cévennes (auteur et traducteur) du roman européen 2008 pour Sandro VERONESI, Chaos calme, Grasset, 2008.
PRIX FÉMINA ÉTRANGER 2008 à Sandro VERONESI, Chaos calme, Grasset, 2008.
PRIX MÉDITERRANÉE ÉTRANGER 2008 à Sandro VERONESI, Chaos calme, Grasset, 2008
PRIX RELAY DU ROMAN D’ÉVASION 2007 à Milena AGUS, Mal de pierres, Liana Levi, 2007.
Publications sur la traduction:
• “Quale francese per tradurre l’italiano di Camilleri ? Una proposta non pacifica”, in Il caso Camilleri. Letteratura e storia, actes du colloque de Palerme des 8-9 mars 2002, Palerme, Sellerio, 2004, pp187-199.
• “Les métissages de Laura Pariani ou le casse-tête de la traductrice”, postface de la traduction de Quand Dieu dansait le tango de Laura Pariani, Paris, Flammarion, 2004, pp.335-339.
• “Atelier de traduction de l’italien : Andrea Camilleri”, in Actes des 18èmes Assises de la traduction littéraire (Arles 2001), Arles, Actes Sud, 2002, pp. 79-87.
• Ho fatto parlare il Re di Girgenti portandolo a Lione, in Stilos, inserto letterario de La Sicilia, 17 décembre 2002
• “L’italien, la langue Arlequin”, in L’Humanité, 21 mars 2002, p. 14.
• “Camilleri in Francia. Contro il centralismo viva la parlata di Lione”, in Stilos, inserto letterario de La Sicilia, 19 mars 2002, p. 9.
• "Les récits jubilatoires d'Andrea Camilleri", in Lecture Jeune, Paris, n°101, mars 2002, pp. 19-22.
• “La langue jubilatoire d’Andrea Camilleri”, postface de la traduction de La saison de la chasse, Fayard, 2001, pp. 203-218.
• “Andrea Camilleri, conteur sicilien”, postface de la traduction de Le jeu de la mouche, Fayard, 1001 nuits, 2000, pp. 113-121.
Je me souviens tout de même avoir salué le travail d’Isabelle Reinharez. Il avait fallu attendre 7 ans pour que soit traduit, de main de maitre à mon avis, Un pied au paradis, un livre écrit par Ron Rash, et publié aux éditions du Masque en 2009. J'espérais alors que l’éditeur allait poursuivre la collaboration avec elle car si les autres romans étaient de la même veine il était regrettable d'en priver les lecteurs français. J’avais par contre omis de rappeler son nom en fin d’article (ce que j’ai corrigé depuis). Je n’ai hélas pas été entendue. C’est une autre traductrice qui signe celle de Serena, chez le même éditeur. Et j’ai beaucoup moins aimé, n’ayant pas l’impression que le livre avait été écrit par le même auteur. Je n’en ai pas parlé sur le blog.
J’avais conscience de l’importance de la traduction quand je repérais une langue particulière chez un auteur et qu’il me semblait évident que la structure des phrases et leur lexique n’avaient pas coulé de source. C’est une sensation agréable qui équivaut à une redécouverte de sa propre langue. Mais dans la plupart des cas je lisais le livre comme s’il avait été écrit et pensé en français.
Après l’intervention passionnée de Dominique Vittoz il est certain que je vais être plus vigilante et plus exigeante aussi. Façon de parler parce qu’on n’a encore pas vu des lecteurs manifester sur ce sujet. Il se raconte pourtant que chaque changement de traducteur pour d'Haruki Marakami est remarqué et que le nombre des ventes peut varier considérablement.
Il n’est pas donné à tout le monde de restituer une atmosphère. C’est un talent mais c’est aussi un énorme travail. Cela se sent dans la façon que Dominique a de parler de son métier. Avec autant de passion que d’humour.
Elle affirme d’abord être devenue traductrice parce qu’on mange d’excellentes pâtes en Italie … Ensuite parce qu'elle appréciait le caractère expansif des italiens chez une amie d’enfance d'origine napolitaine.
Rien d‘étonnant donc à ce qu’elle choisisse quasi naturellement la langue italienne pour l’étudier et l’enseigner. Elle explore sans limite le cinéma et la littérature contemporaine dont elle deviendra spécialiste.
Après avoir traduit, Dernier réveillon et autres nouvelles cannibales de Niccolò Ammaniti en 1998, Dominique Vittoz est contactée par les éditions Fayard qui s'apprêtait à publier La concession du téléphone d'Andrea Camilleri. Il se trouve qu'une traduction a été faite (et payée par l'éditeur) mais qu'elle ne convient pas. Et, c'est tout à l'honneur de cette maison que d'exiger un texte qui fasse réellement honneur à l’auteur. Dominique Vittoz n'a pas encore de notoriété rassurante et Fayard ne voudrait pas se tromper une seconde fois. Elle est donc soumise à un essai. Les quelques pages qu'elle remet à l'éditeur seront déterminantes. On lui confie le travail et elle gagnera ses lettres de noblesse en traduisant Camilleri, en restituant une langue mêlant italien et sicilien.
Chaque livre est unique et peut offrir beaucoup de plaisir. Traduire ne consiste pas à « passer un texte d’une langue à une autre » mais travailler dans un maximum de liberté de manière à produire une sorte de re-création du livre. Et pour cela tous les moyens sont bons.
Dominique affirme qu’elle peut traduire avec bonheur un titre qu’elle déteste, comme le Survivant, d'Antonio Scurati, en raison de sa vision des jeunes, des enseignants, et de son regard très réactionnaire sur la société. Sa traduction sera si professionnelle qu’elle lui vaut en 2009 le Prix Rhône-Alpes du livre de la traduction.
Dominique Vittoz a beaucoup de gratitude à l’égard des éditeurs, y compris quand il lui arrive d’être en conflit avec l’un d’entre eux. Elle apprécie les conditions de rémunération qui sont plus favorables en France qu’en Italie où l’on gagne moitié moins.
Cette femme a un caractère bien trempé, reconnaissant qu’il faut être têtu pour exercer ce métier. Elle parvient à imposer de longs délais avant de rendre son travail, au moins 18 mois. Outre Andrea Camilleri, elle a traduit Sandro Veronesi, Marcello Fois, Laura Pariani, Salvatore Niffoi, Valeria Parrella, Milena Agus, Pino Roveredo … Son souci de la perfection l'a fait accepter de travailler en collaboration avec une autre traductrice pour trouver toujours l’expression la plus juste. Elle a ainsi apporté une aide ponctuelle et limitée à une collègue italienne, Maria Baiocchi, qui traduisait Naissance d'un pont de Mailis de Kerangal en italien pour les éditions Feltrinelli.
Dominque Vittoz puise dans la langue ancienne et les parlers locaux afin de trouver les mots qui restitueront le mieux le lexique de chaque auteur, qu’il s’agisse d’un italien métissé de sarde, de napolitain, de sicilien ou de lombard.
Elle va jusqu’à affirmer que les traducteurs sont bien plus fidèles au texte que l’auteur lui-même. Son amour de la langue est au service des œuvres et non de sa propre écriture. D’ailleurs selon elle, traduire permet de ne pas écrire (sous-entendu de signer le texte d’un roman). Par contre elle accepta de concevoir la postface de La Saison de la chasse (prix de traduction Amédée Pichot) pour expliquer en quoi la langue de Camilleri est un défi en terme de traduction. Et après l’avoir entendue on est plus que jamais sensibilisé à cet aspect.
Voici donc une bibliographie exhaustive à la date d'aujourd'hui, pour ceux qui voudraient particulièrement lire des textes qu'elle a traduits :
Traductions de l’italien en français :
- Umberto PASTI, Jardins : les vrais et les autres, Flammarion, 2011, 157 p.
- Rita MONALDI et Francesco SORTI, Veritas, Plon, 2011, 739 p.
- Ranuccio BIANCHI BANDINELLI, Quelques jours avec Hitler et Mussolini, Carnets Nord, 2011, 92 p.
- Antonio SCURATI, L’enfant qui rêvait de la fin du monde, Flammarion, 2011, 301 p.
- Tiziano SCARPA, Stabat Mater, Bourgois, 2011, 141 p.
- Andrea CAMILLERI, Un samedi entre amis, Fayard, 2011, 157 p.
- Andrea CAMILLERI, Le ciel volé. Dossier Renoir, Fayard 2010, 110 p.
- Dario FO, L’Apocalypse différée ou À nous la catastrophe !, Fayard, 2010, 222 p.
- Andrea CAMILLERI, Le grelot, Fayard, 2010, 207 p.
- Carlo D’AMICIS, Sauf le chien, Joëlle Losfeld, 2010, 254 p.
- Valeria PARRELLA, Le temps suspendu, Seuil, 2010, 155 p.
- Andrej LONGO, Dix, Flammarion, 2010, 184 p.
- Sandro VERONESI, Terrain vague, Grasset, 2010, 232 p.
- Pino ROVEREDO, Caracreatura, Albin Michel, 2010, 261 p.
- Dario FO, Amour et dérision, Fayard, 2010, 143 p.
- Andrea CAMILLERI, Maruzza Musumeci, Fayard, 2009, 157 p.
- Ascanio CELESTINI, Récit de guerre bien frappé, Le Serpent à plumes, 2009, 182 p.
- Alberto CAPITTA, Petites créatures, Éditions du Rocher, 2009, 52 p.
- Andrea CAMILLERI, Le berger et ses ouailles, Fayard, 2009, 140 p.
- A. CAMILLERI, Vous ne savez pas. Un abécédaire de la mafia d’après les pizzini du boss Bernardo Provenzano, Fayard, 2009, 236 p.
- Marco BOSONETTO, La ballade des vaches guerrières, Éditions du Revif, 2009, 44 p.
- Valeria PARRELLA, Le ventre de Naples, Seuil, 2009, 167 p.
- Laura PARIANI, Dieu n’aime pas les enfants, Flammarion, 2009, 335 p.
- Franco STELZER, Notre premier, solennel, très étrange Noël sans elle, éditions du Rocher, 158 p. 2008.
- Andrea CAMILLERI, La couleur du soleil, Fayard, 138 p., 2008.
- Dario FO et Giuseppina MANIN, Le monde selon Fo. Conversations avec Giuseppina Manin, Fayard, 2008, 201 p.
- Beatrice MASINI, Héroïnes des légendes grecques, Casterman, 2008, 204 p.
- Marco BOSONETTO, Grand-père Rosenstein nie en bloc, L’Esprit des Péninsules, 2008, 223 p.
- Antonio SCURATI, Le survivant, Flammarion, 2008, 361 p. Prix de traduction de la région Rhône-Alpes 2009
- Sandro VERONESI, Chaos calme, Grasset, 2008, 505 p. prix Méditerranée étranger 2008 – Prix Fémina étranger 2008 – Prix Cévennes du Roman européen 2008
- Luciano CANFORA, Exporter la liberté. Échec d’un mythe, Desjonquères, 2008, 91 p.
- Andrea CAMILLERI, Les enquêtes du commissaire Collura, Fayard, 2008, 128 p.
- Andrea CAMILLERI, Petits récits au jour le jour, Fayard, 2008, 116 p.
- Milena AGUS, Battement d’ailes, Liana Levi, 2008, 155 p.
- Salvatore NIFFOI, La légende de Redenta Tiria, Flammarion, 2008, 179 p.
- Beppe SEVERGNINI, Comment peut-on être italien ?, Flammarion, 2007, 239 p.
- Laura PARIANI, Tango pour une rose, Flammarion, 2007, 125 p.
- Andrea CAMILLERI, Privé de titre, Fayard, 2007, 287 p.
- Milena AGUS, Mal de pierres, Liana Levi, 2007, 124 p. Prix Relay du roman d’évasion 2007
- direction de l’ouvrage collectif Journal intime et politique italien, (Antonella CILENTO, Marcello FOIS, Beatrice MONROY, Antonio PASCALE, Laura PARIANI), traductions d’Alain Sarrabayrouse et Dominique Vittoz, introduction de Dominique Vittoz, Forcalquier, ed. Bouchardeau et Littera 05, 2006, 248 p.
- Andrea DE CARLO, Week-end à Tournevent, Flammarion, 2006, 313 p.
- Andrea CAMILLERI, Le cours des choses, Fayard, 2005, 159 p.
- Marcello FOIS, Les hordes du vent, Seuil, 2005, 210 p.
- Laura PARIANI, Quand Dieu dansait le tango, Flammarion, 2004, 341 p. (avec une postface)
- Andrea CAMILLERI, Le roi Zosimo, préface de Mario Fusco, Fayard, 2003, 373 p.
- Marcello FOIS, Nulla, Fayard, 2002, 140 p.
- Andrea CAMILLERI, Un filet de fumée, Fayard, 2002, 154 p.
- Andrea CAMILLERI, La saison de la chasse, Fayard, 2001, 226 p. (avec une postface) PRIX Amédée Pichot pour la traduction aux Assises de la traduction littéraire 2001
- Andrea CAMILLERI, Le jeu de la mouche, Mille et une nuits, 2000, 123 p. (avec une postface)
- Andrea CAMILLERI, La concession du téléphone, Fayard, 1999, 282 p.
- Niccolò AMMANITI, Dernier réveillon et autres nouvelles cannibales, Paris, Hachette littérature, 1998, 259 p.
Prix :
PRIX DE TRADUCTION de la région Rhône-Alpes 2009, pour Antonio SCURATI, Le survivant, Flammarion, 2008.
PRIX DE TRADUCTION Amédée Pichot de la ville d’Arles aux Assises de la traduction littéraire 2001, pour Andrea CAMILLERI, La saison de la chasse, Fayard, 2001.
PRIX Cévennes (auteur et traducteur) du roman européen 2008 pour Sandro VERONESI, Chaos calme, Grasset, 2008.
PRIX FÉMINA ÉTRANGER 2008 à Sandro VERONESI, Chaos calme, Grasset, 2008.
PRIX MÉDITERRANÉE ÉTRANGER 2008 à Sandro VERONESI, Chaos calme, Grasset, 2008
PRIX RELAY DU ROMAN D’ÉVASION 2007 à Milena AGUS, Mal de pierres, Liana Levi, 2007.
Publications sur la traduction:
• “Quale francese per tradurre l’italiano di Camilleri ? Una proposta non pacifica”, in Il caso Camilleri. Letteratura e storia, actes du colloque de Palerme des 8-9 mars 2002, Palerme, Sellerio, 2004, pp187-199.
• “Les métissages de Laura Pariani ou le casse-tête de la traductrice”, postface de la traduction de Quand Dieu dansait le tango de Laura Pariani, Paris, Flammarion, 2004, pp.335-339.
• “Atelier de traduction de l’italien : Andrea Camilleri”, in Actes des 18èmes Assises de la traduction littéraire (Arles 2001), Arles, Actes Sud, 2002, pp. 79-87.
• Ho fatto parlare il Re di Girgenti portandolo a Lione, in Stilos, inserto letterario de La Sicilia, 17 décembre 2002
• “L’italien, la langue Arlequin”, in L’Humanité, 21 mars 2002, p. 14.
• “Camilleri in Francia. Contro il centralismo viva la parlata di Lione”, in Stilos, inserto letterario de La Sicilia, 19 mars 2002, p. 9.
• "Les récits jubilatoires d'Andrea Camilleri", in Lecture Jeune, Paris, n°101, mars 2002, pp. 19-22.
• “La langue jubilatoire d’Andrea Camilleri”, postface de la traduction de La saison de la chasse, Fayard, 2001, pp. 203-218.
• “Andrea Camilleri, conteur sicilien”, postface de la traduction de Le jeu de la mouche, Fayard, 1001 nuits, 2000, pp. 113-121.
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