(mise à jour le 19 septembre 2012)
J'ai été contactée par Diane Calma et Alain Grasset quand ils ont commencé à chercher des personnalités habitant la Butte Rouge de Chatenay-Malabry dans le but de réaliser huit chroniques. Je leur ai raconté bien volontiers les histoires "incroyables" dont j'avais connaissance, tout en sachant qu'ils ne pourraient pas les utiliser tels quelles. Mais cela donnait de la chair et une certaine pétillance à leur projet.
J'ai souvent eu Diane au téléphone et je sais qu'elle a rencontré avec intérêt plusieurs des personnes vers qui je l'ai orientée, et qui l'ont à leur tour menée vers d'autres. Au bout du chemin ce furent huit petits films qui ont été tournés, et qui témoignent de l'atmosphère particulière de la cité-jardin.
L'équipe n'a pas choisi Tito, le bédéiste qui a tant croqué la ville de Chatenay et ses alentours, Vincent Delerm qui a chanté la ville, le joueur de foot Habib Bamogo ou Vincent Cassel qui vient de temps en temps rencontrer un pote dans le quartier. Ils ont préféré des hommes et des femmes qu'on désigne sous le terme de héros ordinaires, comme on dit maintenant, certes connus ou populaires, mais pas célèbres.
Ce quartier est en fait un puzzle de rues qui tournicotent autour d'escaliers. Il est bordé par une avenue qui dévale de haut en bas, laissant apercevoir au lointain, et même par temps de brume, les tours de la défense. Mais à vol d'oiseau ce ne sont que des bâtiments roses sertis dans la verdure.
Trois représentations ont été programmées, un peu confidentiellement, dans la salle de répétition de la Piscine, qui était un lieu de baignade avant d'être le théâtre que l'on connait aujourd'hui.
Sur scène un comédien ou une comédienne interprétait un personnage dont il n'avait eu connaissance qu'à travers le texte des séquences retenues au montage. Une fois l'artiste reparti dans les coulisses, l'écran descendait des cintres. Les spectateurs découvraient alors la "vraie" personne qui, bien entendu prononçait exactement les mêmes mots, mais qui prenaient alors une intensité différente.
La confrontation entre fiction et réalité était assez surprenante. Surtout quand on reconnaissait dès les premiers mots prononcés par un comédien (qui ne lui ressemble pas du tout physiquement) un proche dont on ignorait qu'il avait fait l'objet d'un tournage. J'ai moi-même été bluffée par une ou deux performances.
C'était assez étonnant de constater que les seconds étaient applaudis autant que les premiers. Il faut dire que certaines répliques sont savoureuses. On n'aurait pas pu inventer plus juste. Je cite au hasard :
Quand je voulais parler à ma voisine je tapais au tuyau .. Y avait à l'époque 9+5+7+6+ ... 29 enfants sur le palier. on fait plus des familles comme çà aujourd'hui (...) on se donnait, on faisait des échanges (...) le coeur dur c'est une image qu'on veut se donner, les jeunes des quartiers, on n'est pas assez forts dans nos têtes (...) je surveille les légumes comme un bébé dans un couffin (...) je fais ce que mes parents n'ont pas pu faire (...) la vie est-ce que c'est une chose sérieuse, un songe ou un rêve ? (...) les aléas c'est ce qui permet de construire votre vie sinon elle est plate (...) y'avait des champs partout, une ville-village, toutes nationalités, tous âges (...)
Le dernier soir il était prévu que comédiens et "modèles" fassent connaissance. J'imagine l'émotion réciproque. Si je vous en parle aujourd'hui ce n'est pas pour vous faire regretter de n'avoir pas été conviés mais pour vous annoncer qu'à la rentrée les mêmes seront cette fois sur la grande scène de la Piscine.
Ce sera le 29 novembre et attention l'horaire de la représentation est fixé à 20 heures.
Ce sera le 29 novembre et attention l'horaire de la représentation est fixé à 20 heures.
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